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31 mai 2020 7 31 /05 /mai /2020 19:19

29 Mai 2020 : Solennité de la Pentecôte

 

 

 

 

Aujourd’hui, se conclut le temps pascal, cinquante jours, qui, de la Résurrection de Jésus à la Pentecôte, permettent la manifestation progressive de l’Esprit Saint, notamment dans le cœur des Onze Apôtres qui progressivement vont sortir d’un confinement au Cénacle… C’est en effet l’Esprit Saint le don par excellence de ce temps pascal, C’est l’Esprit créateur qui réalise toute choses nouvelles. C’est en tous les cas ce qu’expriment les lectures d’aujourd’hui : Dans les Actes des Apôtres, l’Esprit Saint fait des disciples, un peuple nouveau, dans l’évangile, il suscite dans les disciples un cœur nouveau. 

 

L’Esprit Saint, à la Pentecôte, descend une nouvelle fois dans le cœur des disciples, car si nous lisons l’évangile de Jean, c’est à la résurrection, dans ce même Cénacle, que l’Esprit Saint est manifesté. Cette effusion extraordinaire à la Pentecôte, car publique et visible, aurait été précédée par celle du soir de Pâques. 50 jours de confinement pour nos Apôtres de qui nous devons aujourd’hui la foi de l’Eglise universelle…  Car depuis la Pâques de Christ et la Pentecôte des disciples, l’effusion de l’Esprit Saint se renouvelle : le Christ, glorifié à la droite du Père continue à réaliser sa promesse, en envoyant sur l’Eglise, sur notre Eglise,  dans le coeur des baptisés, L’Esprit saint qui vivifie, qui nous enseigne, qui nous rappelle la promesse fondée sur le Christ Jésus, et qui nous fait parler et témoigner.

 

Le Saint Esprit nous enseigne

Le Saint Esprit nous rappelle

Le Saint Esprit nous fait parler

 

Le Saint Esprit nous enseigne : Il est comme le Maître intérieur, il nous guide sur le bon chemin, à travers toutes le situations et les orientations de nos vies, dans nos choix, dans nos projets, dans notre avenir. Il nous enseigne la route, la voie, c’est d’ailleurs le nom que portait le christianisme à ses origines (cf. Actes des Apôtres ch.9,2). Jésus est lui même la voie. L’Esprit Saint nous enseigne à le suivre, à marcher sur ses traces. Suivons la voie du Christ

 

Le Saint Esprit nous rappelle : il nous rappelle tout ce que Jésus a dit. C’est ainsi que ce dernier l’a annoncé . Relisons le chapitre 16 de saint Jean. Le Saint Esprit est donc la mémoire vivante de l’Eglise,  il nous fait comprendre les paroles de Jésus.

Se rappeler c’est donc un aspect essentiel de la présence du Christ en nous et dans l’Eglise. L’Esprit de vérité continue de nous faire entrer toujours plus pleinement dans le sens de la Parole de Jésus que les disciples ont reçu. Qui de nous, quand il fait l’expérience de la foi, ne pense pas au même moment à une parole de Jésus ? L’Esprit Saint nous fait souvenir de tout, et cela exige de nous une réponse à celui qui est chemin, voie à suivre. Plus notre réponse est généreuse, pleine, entière, plus les paroles de Jésus deviennent vie en nous, deviennent des attitudes, des gestes, des choix : en d’autre terme un vrai témoignage. L’Esprit Saint nous rappelle le commandement de l’amour de Jésus, il nous appelle alors à le vivre. Voilà la racine de notre témoignage.

 

Le Saint Esprit Saint nous fait donc parler. Parler avec Dieu, parler avec les hommes

 

Il nous fait parler avec Dieu dans la prière. La prière est en réalité un don qui nous est fait. Elle est un dialogue avec Dieu, Père, Abba, parce que l’Esprit nous donne d’appeler Dieu , Père, comme Jésus a appelé Dieu , son Père.

Par la manifestation de l’Esprit Saint nous sommes appelés fils et filles  de Dieu, et nous le sommes réellement comme nous le rappelle saint Paul dans la lettre aux Romains au ch. 8

L’Esprit Saint nous fait parler dans l’acte de foi que nous posons en Jésus. L’Esprit Saint nous fait parler aussi avec les hommes et femmes dans un dialogue fraternel, nous pouvons alors nous appeler entre nous frères et sœurs.  Nous pouvons échanger alors entre nous des paroles de tendresse, de douceur, partager nos joies et nos angoisses, nos tristesses et nos joies, notre espérance.

 

L’esprit Saint nous fait parler aussi aux autres. Osons appeler cela la prophétie. C’est à dire que nous sommes invités à devenir des « canaux de transmission de la Parole de Dieu à nos contemporains. La prophétie est franche, parfois tranchante, nous avons une belle école des prophètes dans la Bible. La Parole de Dieu, comme la pluie, vient féconder notre terre, nous dit Isaïe. Pénétrés de l’Esprit saint, nous sommes appelés à être des instruments de Dieu dans le monde pour révéler et manifester son Amour pour tous les hommes.

 

Redisons le :     L’Esprit Saint nous enseigne la voie

                            Il nous rappelle et nous explique les paroles de Jésus

                            Il nous fait parler aux hommes de ce monde.

 

Frères et sœurs, pendant neuf ans parmi vous, j’ai essayé de vivre les trois dimensions de cette vie de la foi , dans l’Esprit Saint, avec vous, dans notre ville du Raincy. Est venu le temps pour moi de me retirer, et de prendre congé de vous. En effet, à partir du 1er septembre, je vais être envoyé dans le diocèse de Lyon. Plus précisément dans le secteur Pastoral de Tarare.

Tarare est une ville de 12000 habitants entre Lyon et Roanne. J’aurai aussi la charge pastorale de 15 villages autour de la ville.

Une nouvelle mission, osons le dire, un changement de vie, que j’ai discerné dans l’Esprit grâce à l’acceptation de notre évêque, Pascal Delannoy, qui accepte de me prêter au diocèse de Lyon, là où je devrais continuer à exercer une mission dans la pastorale familiale, ce dernier point  se confirmera quand le diocèse de Lyon aura un nouvel archevêque.

Je vous invite déjà le 21 Juin à une messe d’action de grâce. Ce sera aussi mes 28 ans d’ordination.

 

C’est le père Nicolas Maine, actuellement curé de Neuilly sur Marne et de Neuilly Plaisance, et aussi chancelier du diocèse, qui viendra exercer la mission de curé dans notre belle paroisse.      

 

Le jour de la Pentecôte, quand les disciples furent remplis de l’Esprit Saint, ce fut le baptême de l’Eglise. Ce fut la sortie du confinement des apôtres. Une Eglise en partance, pour l’annonce de la Bonne nouvelle. Nous sortons de cinquante jours de confinement. Que l’Esprit de Pentecôte nous donne un nouvel essor dans notre foi. Si vous le voulez bien, confions nous les uns et les autres à la prière de Marie, Mère du Christ, mère de l’Eglise. Je confie à notre Dame de la Consolation et à votre prière ma future et nouvelle mission.            

 

Père Frédéric Benoist

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24 mai 2020 7 24 /05 /mai /2020 12:09

HOMELIE DU 7ème DIMANCHE DE PÂQUES ANNEE A

 

Ac 1, 12-14

Ps 26 (27), 1, 4, 7-8

1 P 4, 13-16

Jn 17, 1b-11a

 

«   Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères ».

Ce qui est arrivé aux disciples de Jésus et autres, nous  arrive aussi. Eux ils étaient dans l’attente d’un signal de départ pour accomplir à leur tour la mission à laquelle Jésus les avait préparés. Ils avaient déjà la foi soutenue par le souvenir de ce qu’ils avaient vécu au contact avec leur maître. Ils avaient appris comment entretenir la foi par la prière. Mais, il leur manquait la force de l’Esprit de Jésus. Il leur manquait le courage, voire l’audace. Il leur manquait la simplicité avec laquelle dire, annoncer et témoigner de la présence de Dieu dans leurs vies.

Ils se sont donc réunis au Cénacle, dans la même pièce où ils avaient pris le dernier repas avec Jésus. Ils sont revenus au Cénacle, dans un endroit plein de souvenirs. Le lieu de partage ultime des recommandations et de gestes symboliques comme celui du lavement de pieds. Leur prière pouvait être d’autant plus nourrie, qu’elle se déroulait dans cet endroit. Qu’est-ce que cela signifie pour nous ?

Que nous sommes souvent dans l’attente. Attente de toutes sortes, d’un futur meilleur, de fondation de famille, d’enfant. Mais aussi en attente d’une solution au problème. Comment nous attendons ? Quelle est la place de la prière là-dedans ? Est-ce que nous prions seulement quand cela va mal ? Ce qui est déjà bien, mais le chrétien peut mieux faire. Quand nous sommes dans l’attente d’un nouveau travail, d’un choix de vie à faire, d’une nouvelle destination, des examens, d’un visa de travail, de séjour… ; comment imitons-nous ceux qui étaient réunis au Cénacle, dans la chambre haute ? Comment la messe tient-elle lieu d’une telle chambre haute ?

Quand nous sommes dans l’attente, mettons-nous en prière. J’attends le bus, je prie, j’attends un client, je prie. Non pas pour meubler le vide, pas plus que pour remplacer par la prière le travail de préparation nécessaire pour accueillir un client…. Mais pour nous mettre en disposition d’un meilleur accueil de la personne et de la situation. Ceux qui pratiquent une telle prière, savent bien le bénéfice pour eux et pour leur vie.

L’Apôtre Pierre met en lumière un autre aspect de l’attente dans la foi. Il fait le lien entre les souffrances d’aujourd’hui, à cause du Christ et la joie future. Mais on n’aime pas attendre cette joie promise dans si longtemps, et en partie on a sans doute raison. Car la joie, elle est déjà là bien qu’obscurcie par les souffrances. Certes, elle peut être oubliée et anéantie par la souffrance. Mais, quoiqu’il arrive avant, elle éclatera lorsque la gloire du Christ se révélera.

La gloire de Dieu, c’est le sujet de la prière de Jésus dans l’Evangile : « Père l’heure est venue, glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie ». Glorifier veut dire reconnaître la grandeur de Dieu. On accède à cette reconnaissance par la connaissance du dessein de Dieu pour nous. Le dessein de Dieu pour nous est la vie éternelle. C’est ce que donne le baptême. Le mystère de la vie de Dieu rejoint le mystère de notre vie humaine. Elle est désormais tournée résolument vers la vie de Dieu.

A Jésus par Marie, mes frères et mes sœurs comme au cénacle !

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21 mai 2020 4 21 /05 /mai /2020 19:37

HOMELIE DE L’ASCENSION AVEC DES PERES DE L’EGLISE

 

Ac 1, 1-11

Ps 46 (47), 2-3, 6-7, 8-9

Ep 1, 17-23

Mt 28, 16-20

 

Les jours qui s'écoulèrent entre la résurrection du Seigneur et son ascension, mes bien-aimés, n'ont pas été dépourvus d'événements : de grands mystères y ont reçu leur confirmation, de grandes vérités y ont été révélées. C'est alors que la crainte d'une mort amère est écartée, et que l'immortalité, non seulement de l'âme mais aussi de la chair, est manifestée. C'est alors que, par le souffle du Seigneur, le Saint-Esprit est communiqué à tous les Apôtres ; et le bienheureux Apôtre Pierre, après avoir reçu les clefs du Royaume, se voit confier, de préférence aux autres, la garde du bercail du Seigneur. En ces jours-là, le Seigneur se joint à deux disciples et les accompagne en chemin ; et, afin de dissiper en nous toute l'obscurité du doute, il reproche à ces hommes apeurés leur lenteur à comprendre. Les cœurs qu'il éclaire voient s'allumer en eux la flamme de la foi ; ils étaient tièdes, et ils deviennent brûlants lorsque le Seigneur leur fait comprendre les Ecritures. A la fraction du pain, les yeux des convives s'ouvrent. Ils ont un bonheur bien plus grand, eux qui voient se manifester la glorification de leur nature humaine, que nos premiers parents qui conçoivent de la honte pour leur désobéissance. (…) Pendant tout ce temps qui s'est écoulé entre la résurrection du Seigneur et son ascension, voilà, mes bien-aimés, de quoi la providence divine s'est occupée, voilà ce qu'elle a enseigné, voilà ce qu'elle a fait comprendre aux yeux et aux cœurs de ses amis : on reconnaîtrait que le Seigneur Jésus était vraiment ressuscité, lui qui vraiment était né, avait souffert et était mort vraiment. Aussi les bienheureux Apôtres et tous les disciples que la mort de la croix avait apeurés et qui doutaient de la foi en la résurrection furent-ils raffermis par l'évidence de la vérité ; si bien que, lorsque le Seigneur partit vers les hauteurs des cieux, ils ne furent affectés d'aucune tristesse, mais comblés d'une grande joie. Certes, c'était pour eux un motif puissant et indicible de se réjouir puisque, devant le groupe des Apôtres, la nature humaine recevait une dignité supérieure à celle de toutes les créatures célestes ; elle allait dépasser les chœurs des anges et monter plus haut que les archanges ; les êtres les plus sublimes ne pourraient mesurer son degré d'élévation, car elle allait être admise à trôner auprès du Père éternel en étant associée à sa gloire, puisque la nature divine lui était unie dans la personne du Fils (Saint Léon le Grand : premier sermon pour l’Ascension, 2-4).

Il fallait que tout s'accomplît (…) Quoi donc ? Que le Christ souffrît, et qu'il ressuscitât d'entre les morts le troisième jour. Ils l'ont vu : ils l'ont vu souffrir, ils l'ont vu attaché à la croix, et ils le voient après sa résurrection, vivant et présent parmi eux. Que ne voient-ils pas ? Son corps, c'est-à-dire l’Eglise. Le Christ, ils le voient, mais elle, ils ne la voient pas. Ils voient l’Epoux, l’Epouse est encore cachée (…) La conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. Voilà ce que les disciples ne voient pas encore : l'Eglise répandue à travers toutes les nations, en commençant par Jérusalem. Ils voient la tête et, sur sa parole, ils croient à son corps (…) Nous leur sommes semblables : nous voyons quelque chose qu'ils ne voyaient pas, mais nous ne voyons pas quelque chose qu’ils voyaient. Que voyons-nous qu'ils ne voyaient pas ? L'Eglise répandue à travers les nations. Que ne voyons-nous pas, mais qu'ils voyaient ? Le Christ vivant dans la chair. Comment le voyaient-ils, tandis qu'ils croyaient à son corps ? De la même façon que nous voyons le corps et croyons à la tête. En revanche, que ce que nous ne voyons pas vienne à notre aide ! Voir le Christ a aidé les Onze à croire à l’Eglise future. L’Eglise que nous voyons nous aide à croire que le Christ est ressuscité. Leur foi a reçu son accomplissement : de même la nôtre. La leur a été accomplie en ce qui concerne la tête, la nôtre l'est en ce qui concerne le corps. Le Christ total s'est fait connaître d'eux et de nous. Mais il n'a pas été connu tout entier par eux, ni tout entier par nous. Eux, ils ont vu la tête, et ils ont cru au corps. Nous, nous avons vu le corps et nous avons cru à la tête. Cependant le Christ ne fait défaut à personne : il est tout entier en tous, et pourtant son corps lui demeure attaché (Saint Augustin : sermon CXVI, 1, 5-6).

Si vous voulez comprendre vous aussi vous serez les témoins du Christ. Vous êtes tentés par l'esprit d'impureté mais craignant le jugement de Jésus-Christ vous avez voulu conserver intacte la pureté de votre âme et de votre corps : vous êtes les témoins de Jésus-Christ. Vous êtes tentés par l’esprit d’avarice qui vous porte à usurper sur les droits du faible mais vous souvenant des préceptes divins vous êtes résolus à prêter votre assistance plutôt qu'à commettre une injustice : vous êtes les témoins du Christ. Vous êtes tentés par l’esprit de superbe mais voyant votre Sauveur pauvre et humble votre cœur est touché et vous choisissez l'humilité plutôt que l'arrogance : vous êtes les témoins du Christ, non seulement les témoins de ce qu'il a dit mais de ce qu'il a fait (...) Combien chaque jour sont nombreux ces martyrs du Christ qui lui rendent témoignage dans le secret ! (Saint Ambroise : commentaire du psaume CXVIII, sermon XX 47-48).

Béthanie est située sur le flanc oriental du mont des Oliviers, à moins de trois kilomètres de Jérusalem. Comme Béthanie équivaut pratiquement au mont des Oliviers, on peut déduire une remarque théologique de la précision topographique. Deux textes de l'Ancien Testament font mention de « la montagne qui se trouve à l'orient de la ville » (Ezéchiel, XI 22-23), c'est-à-dire le Mont des Oliviers (Zacharie, XIV 4). Chez le prophète Ezéchiel, la gloire de Yahvé abandonne le Temple profané et voué à la destruction, pour aller se poser sur la montagne à l’orient de la ville. Chez le prophète Zacharie, à la fin des temps, lorsque Yahvé sortira pour le combat et le jugement eschatologiques, « ses pieds se poseront sur le Mont des Oliviers. » Ainsi le Mont des Oliviers est-il le lieu du départ et de la venue glorieuse de Yahvé. En transférant ce qui est dit de Yahvé à Jésus qui s'en va et qui viendra, saint Luc fait une profession de foi en la divinité de Jésus.

Elie était monté au ciel dans un char de feu, emporté par des chevaux de feu : il n’était qu’un homme et il avait besoin d’être soulevé par une force extérieure. Notre Sauveur n’est pas emporté dans un char, il n’est pas soulevé par les anges : celui qui a fait toutes choses s’élève par sa propre puissance au-dessus de toutes choses (Saint Grégoire le Grand : homélie XXIX sur les péricopes évangéliques, 5).

Il repartait ainsi vers le lieu d'où il était, il revenait d'un lieu où il continuait de séjourner : en effet, au moment où il montait au Ciel avec son humanité, il unissait par sa divinité le Ciel et la terre. Ce que nous avons à remarquer sérieusement dans la solennité de ce jour, c'est la suppression du décret qui nous condamnait, du jugement qui nous vouait à la corruption. En effet, la nature à qui s'adressait ces mots : « Tu es poussière, et tu retourneras en poussière », cette nature est aujourd'hui montée au Ciel avec le Christ. Voilà pourquoi il nous faut, de tout notre cœur, le suivre là où nous savons par la foi qu'il est monté avec son corps. Fuyons les désirs de la terre : qu'aucun des liens d'ici-bas ne nous plaise, à nous qui avons un Père dans les Cieux. Pensons aussi au fait que Celui qui est monté au Ciel plein de douceur sera terrible à son retour ; ce qu'il nous a demandé avec bonté, il l'exigera de nous avec fermeté. Par conséquent, que personne ne néglige le temps qui lui reste pour faire pénitence ; que chacun pense à son salut, pendant que cela lui est encore possible, car, au jour du jugement, le Rédempteur sera d'autant plus sévère qu'il aura été plus patient avant ce jugement. Voilà, mes frères, ce qui doit guider votre action. Pensez-y continuellement. Même si vous êtes ballottés dans le remous des affaires, jetez pourtant dès aujourd'hui l'ancre de l'espérance dans la patrie éternelle. Que votre âme ne recherche que la véritable lumière. Nous venons d'entendre lire que le Seigneur est monté au Ciel : pensons sérieusement à ce que nous croyons. Malgré la faiblesse de la nature humaine qui nous retient encore ici-bas, que l'amour nous attire à sa suite, car nous sommes bien sûrs que celui qui nous a inspiré ce désir, Jésus-Christ, ne nous décevra pas dans notre espérance (Saint Grégoire le Grand : homélies sur les péricopes évangéliques, XXIX 10-11).

Il s'en allait en tant qu'homme, mais demeurait en tant que Dieu. Ils allaient être privés de cette présence restreinte à un lieu particulier, mais il devait demeurer avec eux par cette présence qui remplit le monde entier. Devaient-ils se troubler quand il se dérobait à leurs yeux, mais sans s'éloigner de leur cœur ? (Saint Augustin : « Tractatus in Johannis evangelium », LXVIII 1).

Puisque l’Ascension du Christ est notre propre élévation, que le corps a l’espérance d’être un jour où l’a précédé son chef glorieux, tressaillons donc de la plus grande joie et marquons cette allégresse par de ferventes actions de grâces. Aujourd’hui, nous n’avons pas seulement été affermis comme possesseurs du Paradis, mais, dans la personne du Christ, nous avons pénétré au plus haut des cieux, obtenant plus par sa grâce ineffable que nous n’avions perdu par l’envie du diable. En effet, ceux-là que le venimeux ennemi avait banis de la félicité de leur première demeure, le Fils de Dieu se les est incorporés pour les placer à la droite du Père (Saint Léon le Grand : sermon I sur la fête de l’Ascension).

Il nous faut, de tout notre cœur, le suivre là où nous savons par la foi qu'il est monté avec son corps. Fuyons les désirs de la terre : qu'aucun des liens d'ici-bas ne nous plaise, à nous qui avons un Père dans les Cieux. Pensons aussi que Celui qui est monté au Ciel plein de douceur sera terrible à son retour ; ce qu'il nous a demandé avec bonté, il l'exigera de nous avec fermeté. Donc que nul ne néglige le temps qui lui reste pour faire pénitence ; que chacun pense à son salut, pendant que c’est encore possible, car, au jour du jugement, le Rédempteur sera d'autant plus sévère qu'il aura été plus patient avant. Voilà ce qui doit guider votre action. Pensez-y continuellement. Même si vous êtes ballottés dans le remous des affaires, jetez pourtant dès aujourd'hui l'ancre de l'espérance dans la patrie éternelle. Que votre âme ne recherche que la véritable lumière. Nous venons d'entendre lire que le Seigneur est monté au Ciel : pensons sérieusement à ce que nous croyons. Malgré la faiblesse de la nature humaine qui nous retient encore ici-bas, que l'amour nous attire à sa suite, car nous sommes bien sûrs que celui qui nous a inspiré ce désir, Jésus-Christ, ne nous décevra pas dans notre espérance (Saint Grégoire le Grand : homélie XXIX sur les péricopes évangéliques, 11).

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17 mai 2020 7 17 /05 /mai /2020 17:48

Homélie du 6e dimanche de Pâques

 

 

 

Texte commenté Jean 14,15-21

 

 

Quand nous parcourons l’évangile de saint Jean, nous communion progressivement à une communion entre Jésus et son Père. Nous entrons dans le mystère de la « connaissance » du Père et du Fils. En entrant dans une telle connaissance, nous mêmes, sommes invités à entrer en relation, en communion avec le Père et le Fils. Jésus est chemin qui nous conduit au Père, il est la « porte » de l’enclos Eglise, il est la Lumière qui nous guide.

Plus nous approchons du récit de la passion et de la résurrection de Jésus, plus Jean nous fait entrer dans l’intimité de Jésus avec son Père, intervient aussi l’Esprit Saint. Ce qui est merveilleux, c’est que Jésus nous fait entrer dans cette intimité. Dieu veut être notre hôte intérieur. Il attend de nous que nous lui donnions une vraie place dans notre vie. Puissions-nous dire que sa présence parmi nous et en nous est un cadeau privilégié, extraordinaire ! Dans plusieurs lettres, l’apôtre Paul nous rappelle que nous « sommes le Temple de Dieu ».

 

Oui Jésus fait de nous sa demeure ; C’est la plus grande preuve d’amour qu’il puisse nous donner. Cela suppose de notre part un profond respect et un désir de l’accueillir. IL est important de vivre en harmonie avec lui, une harmonie pleine de confiance et d’amour. Tel est le message que Jésus nous adresse aujourd’hui : « si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole, mon père l’aimera, nous viendrons chez lui, et nous établirons chez lui notre demeure » (Jean 14,21). Aimer nous paraît si difficile au quotidien, ici, Jésus nous dit qu’aimer c’est avant tout écouter et accueillir sa parole. Sachons que cette parole n’est pas ordinaire, je dirais même qu’elle n’a rien à voir avec la nôtre. A travers Jésus, c’est Dieu lui même qui vient à nous et se révèle.

 

Il ya un lien pour entrer et participer à cette complicité du Père et du Fils. Jésus nous parle d’une troisième personne qui prendra en charge ses disciples : c’est l4esprit Saint. Il est à la fois défenseur et consolateur. L’Esprit Saint veille à faire correspondre l’enseignement de Jésus aux difficultés de la vie qui ne manquent pas. La promesse du Christ nous rejoint dans un monde qui connaît bien des bouleversements. Chaque jours notre monde, nos vies, sont traversées par les conflits, les guerres, les violences, les scandales, le chômage, les précarités de toutes sortent qui menacent de se développer encore plus, comme  l’un des contre  coup de la pandémie. C’est dans ce monde bouleversé, ce monde de l’aujourd’hui que nous avons à vivre l’Evangile du Christ. L’Esprit Saint est là pour nous aider à l’  actualiser et à le mettre en pratique jour après jour.

 

Nous sortons progressivement du confinement. Celui-ci a empêché une plus grande expansion de la pandémie. Il a fallu nous protéger, nous l’avons tous bien compris. Le surplus d’informations, sur un mal méconnu il ya encore quelques mois, certaines confusions dans la communication, les avis d’experts, ont aussi fait naître une peur qui semble gangréner nos esprits et nos consciences. C’est avant nous notre propre rapport à la souffrance, la maladie, la fragilité, la dépendance et la mort qui a surgi de façon parfois brutale et violente. Cette peur est alors compréhensible. Il faut  l’accueillir, mais aussi la canaliser. Nous ne pouvons pas rester enfermer dans cette peur qui à force peut terriblement altérer notre comportement, notre vie sociale, notre accueil de l’autre. IL est intéressant à ce propos de relire aujourd’hui le message du pape François lors de la bénédiction Urbi et Orbi du monde le 27 Mars . Souvenons nous de ces images du pape François seul face au monde, sous une pluie battante, place saint Pierre.  Oui relisons son texte : il faut que la tempête mondiale s’apaise.  « Ne craignez pas ». Eh bien entendons aussi l’appel de Jésus, ce matin dans l’Evangile, demandons aussi la force du « Défenseur » que Jésus nous envoie. 

 

Peut être aussi, pouvons nous penser au déconfinement progressif que les Apôtres eux mêmes ont vécu entre la Pâques et la Pentecôte. Relisons chaque texte d’apparition du ressuscité. La vraie joie, l’envoi en mission et précédé de la peur, des larmes, des hésitation et des doutes des disciples et des femmes.

 

La situation actuelle est compliquée, incertaine, et pourtant elle nous invite à accueillir chaque journée avec la grâce de Dieu.  Savoir s’en remettre à Dieu, notre sauveur,. Osons le dire, nous avions bien souvent oublié cette attitude d’abandon à la grâce de Dieu. Faisons confiance au Christ qui nous dit,  « je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. » .ET L’Esprit Saint sera toujours avec vous.

 

ET si nous faisions raisonner les paroles du Psalmiste :

 

PSAUME : 118-14

105 Ta parole est la lumière de mes pas,


la lampe de ma route.


106 Je l’ai juré, je tiendrai mon serment,


j’observerai tes justes décisions.


107 J’ai vraiment trop souffert, Seigneur ;


fais-moi vivre selon ta parole.


108 Accepte en offrande ma prière,

Seigneur :
apprends-moi tes décisions.


109 À tout instant j’expose ma vie :
j

e n’oublie rien de ta loi.


110 Des impies me tendent un piège :


je ne dévie pas de tes préceptes.


111 Tes exigences resteront mon héritage,


la joie de mon cœur.


112 Mon cœur incline à pratiquer tes commandements :


c’est à jamais ma récompense.

 

 

 

Père Frédéric Benoist

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9 mai 2020 6 09 /05 /mai /2020 22:31

HOMELIE DU Vème DIMANCHE DE PÂQUES

 

Ac 6, 1-7

Ps 32 (33), 1-2, 4-5, 18-19

1 P 2, 4-9

Jn 14, 1-12

 

 

 

 

 

 

 

 

« … Approchez-vous du Seigneur Jésus : il est la pierre vivante rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu. Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ. »  1 P 2, 4

 

La liturgie de la Parole nous parle de Jésus comme le chemin vers le Père, la vérité et la vie. La seconde lettre de Saint Pierre livres apôtre ajoute que le Christ est « la pierre angulaire », la pierre vivante sur laquelle est fondée l’Eglise. Le livre des Actes des Apôtres enfin nous parle des tensions de la première communauté chrétienne et de la créativité avec laquelle les apôtres ont inventé la solution des diacres hellénistes, c’est-à-dire des juifs parlant grec, issu du monde gréco-romain. Entrons dans la méditation de ces textes de ce dimanche.

Dans ses discours d’adieux, tels qu’ils sont rapportés dans l’évangile de saint Jean, Jésus, juste avant sa mort, invite ses disciples attristés à tourner leur cœur vers son Père. Il ne part pas pour l'inconnu. Il revient à la maison du Père. Il rentre chez lui comme quelqu'un au terme d'un long et douloureux voyage. Comment ne serait-il pas heureux à la veille de retrouver la maison paternelle ! Sa joie déborde. S'il rentre chez lui, c'est sans amertume pour ses compagnons de voyage et pour tous les hommes qu'il a rencontrés et qui ont répondu par tant d'indifférence à ses avances. Il n'oubliera jamais ses amis de la terre. On a même l'impression que son bonheur ne sera total que lorsqu'ils partageront sa joie.

Plusieurs fois il les a assurés qu'il partait pour leur préparer une place. Comme on va attendre quelqu'un à son arrivée, il viendra nous chercher pour nous prendre avec lui et chez lui. La question de Thomas est celle du vrai disciple. Elle est posée pour préparer cette magnifique réponse de Jésus : « Je suis le chemin, la vérité, la vie. » Désormais, nous ne rencontrerons Dieu que sur ce chemin qu'est le Christ. En lui, chacun peut trouver le chemin de la Maison du Père. L’union avec Dieu, est la préoccupation majeure du dernier discours. Jésus, en qui se conjugue la vie éternelle de Dieu et la vie terrestre humaine, est l’incarnation de cette union ; il est le chemin.

Ce Père, « dès maintenant vous le connaissez et vous l'avez vu. » Comme la question de Thomas, celle de Philippe fait rebondir les confidences du Seigneur. Certes, personne n'avait jamais vu le Père. Et cependant, déclare Jésus, « celui qui m'a vu a vu le Père. » Jésus est venu révéler, découvrir le visage du Père. Désormais, on ne pourra plus parler de Dieu sans commencer par l'histoire de Jésus de Nazareth. Dieu, l'invisible et l'inaccessible, veut être reconnu, rencontré, aimé en son Fils devenu homme. Tel Fils, tel Père. Mais on ne perce le secret de sa personnalité que le jour où, par un choix, on consent à le voir en Jésus Christ. Lui seul est le chemin, lui seul est la pierre vivante choisie par Dieu.

Franchi ce seuil, de quelles audaces n'est pas capable le croyant « Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi, voire de plus grandes ». A notre tour, il nous est donné d'être l'épiphanie du Père ; chaque être a pour vocation de révéler la tendresse du Père.

A notre tour nous deviendrons des « pierres vivantes qui servent à construire le Temple spirituel ». Nous sommes « chargés d'annoncer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » Et dans les tensions inévitables de la vie et de nos communautés, sachons gérer nos tensions et maintenir un équilibre entre des sensibilités et des vues différentes entre nous. Nous serons capables alors de recevoir les autres et à reconnaître Dieu en chaque personne, chaque culture, chaque tradition religieuse.

 

                                                                                                                                                    

   P. MMS

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3 mai 2020 7 03 /05 /mai /2020 11:39

 

Quatrième dimanche de Pâques : Dimanche du Bon Pasteur

Homélie

 

 

 

 

« Je suis le bon pasteur, Je suis la porte » (jean 10,1-10)

 

 

 

Homélie de ce quatrième dimanche de Pâques :

 

Nous appelons communément le quatrième dimanche de Pâques, « le dimanche du bon pasteur ». Nous lisons, selon les années liturgiques, un passage du chapitre 10 de l’évangile de Jean. Aujourd’hui les dix premiers versets. Jésus est présenté à travers deux images qui se complètent : celle du « pasteur »v(du berger)vet celle de la « porte de la bergerie ». La bergerie est le lieu d’habitation du troupeau, que nous sommes, celle-ci est un refuge, une demeure, un lieu de repos après les fatigues du chemin. IL ya la bergerie de nos foyers familiaux, vous savez ? ces petites Eglises domestiques, qu’aujourd’hui, en cette période du confinement, nous sommes invités à découvrir, redécouvrir et entretenir. La bergerie c’est l’Eglise, notre Eglise particulière, notre paroisse, notre communauté, qui doit relier, rassembler, le troupeau autour du Christ, de sa Parole et de ses sacrements. L’Eglise doit prendre soin de toutes les brebis, de toutes les Eglises domestiques. Chaque Eglise domestique doit se confier à l’Eglise.  La bergerie a une porte, et dispose d’un gardien. Différentes personnes s’approchent du troupeau, le voleur, le bandit,  entrent dans l’enclos par une voie dérobée, le pasteur entre, lui, par la porte. C’est ce dernier qu’il faut écouter et suivre. S’instaure alors une confiance, une familiarité entre le pasteur et les brebis, par l’écoute de la voix du pasteur. Ce dernier conduit ses brebis sur « un vert pâturage », elles trouvent une vraie et bonne nourriture. Jésus est le vrai et unique pasteur, de nos Eglises domestiques, de l’Eglise communautaire.

 

Jésus pasteur est aussi la porte : il est la porte du salut pour toute l’humanité, en offrant sa vie : Qui le suit marchera dans la lumière, les ténèbres du péché et de la mort ne  l’arrêtent pas.

 

Dans notre monde occidental moderne, l’image du troupeau et du pasteur, n’est plus trop présente. Je serai même tenté de dire que nous pouvons et revendiquons et savons nous passer du pasteur qu’est le Christ. Comment écoutons-nous sa voix , sa Parole ? Comment nous laissons-nous conduire par lui dans nos vies ? …

 

Dans la civilisation juive, la figure du pasteur était familière.  Elle servait à désigner la fidélité de Dieu à son peuple. Voilà sans doutes pourquoi, Jean l’utilise et l’attribue à Jésus, qui en étant fidèle à son Père, manifeste, en sa personne, la présence de Dieu auprès de son peuple, son troupeau.  Dans une histoire tourmentée, que racontent le livre de  l’Exode et les prophètes, Dieu manifeste et renouvelle sa tendresse, il ramène et rassemble les hommes qui se sont perdus et dispersés et qui sont dans l’obscurité de l’Exil. Dieu fait sortir le peuple de cet exil (Ezéchiel 34) , le ramène sur de verts pâturages (Ps.22). La bête perdue est recherchée, la bête blessée est soignée. Le troupeau est invité à se laisser guider par la main de Dieu. Jésus qui est « la vérité, le chemin et la vie » (Jean 14) , se place dans ce juste sillage de l’alliance. Jésus connaît son peuple, il appelle chacune de ses brebis par son nom. Cette connaissance particulière fait naître la confiance pleine et entière.

 

Jésus est aussi la porte. La porte de l’Eglise. Cette dernière ne peut exister que parce que Jésus est là. L’Eglise a pour mission première d’écouter la voix du pasteur, et de suivre le chemin. On ne peut pas entrer et faire partie de l’Eglise par un autre chemin, par une autre voie dérobée. Paul emploiera une autre image pour désigner l’Eglise : celle du corps ; La tête du corps c’est le Christ et chaque membre  du corps est relié à la tête qu’est le Christ.

Jésus est la porte : « Je suis » : le Je suis de la révélation de l’Exode, la révélation du Nom de Dieu, du Dieu qui sauve l’homme et le libère. Jésus est la porte, l’ouverture entre Dieu et les hommes, en tant que Parole incarnée, il conduit chaque homme à la connaissance et à la vérité de Dieu.

 

Le Christ est donc pour nous le pasteur et la porte. Le guide et le passage. Je vous invite à accueillir, en l’intériorisant, cette double approche du Christ dans nos vies. Il y a en effet une dimension « spirituelle et affective » avec la personne de Jésus qu’il nous faut sinon découvrir, au moins entretenir. Comment entendre, du plus profond de son être, la voix du pasteur, la voix de Jésus ? Le silence de la prière, au milieu des multitudes voix que nous entendons et qui tournent parfois à la cacophonie. Est-ce la voix de Jésus que j’écoute, est-ce son appel que j’entends pour guider ma vie ?

Mais comment savoir si c’est la voix de Jésus qui parle ? Nous pouvons faire à notre tour, l’expérience des disciples d’Emmaüs, en prenant le temps de nous laisser rejoindre par le Christ, en écoutant la voix de son enseignement, en laissant nos cœurs brûler au feu de son amour. C’est en se sachant aimé par le Christ, que nous entendons sa voix.

Est-ce que je me sens aimé par le Christ ? Une foi trop « rationaliste » trop fondé sur le faire et le devoir moral, peut nous empêcher d’entendre la voix de celui qui nous appelle à l’amour de soi et des autres. De plus, ne nous laissons pas distraire par les multiples voix de ceux et celles qui croient connaître le chemin de notre bonheur. Ces voix qui nous parlent d’avoir toujours plus, de faire toujours plus, de démultiplier les loisirs, les droits, les avoirs… Quel chemin périlleux du bonheur. Quel bonheur fragile et éphémère. C’est sans doutes, là un message à entendre de la crise que nous vivons ces jours. Seul le Christ nous conduit vers la Béatitude réelle, profonde et vraie, en Dieu. Nous pouvons parcourir les catéchèses du pape François sur les Béatitudes, qui nous sont envoyées.

 

C’est aujourd’hui la journée mondiale de prière pour les vocations. Nous pouvons lire le message que le pape François nous adresse à l’occasion de cette journée. Nous sommes invités à prier en particulier pour les vocations sacerdotales, pour que le Seigneur envoie à son Eglise de « bons pasteurs ». L’aventure de la foi n’est pas toujours facile, nous dit le pape François, mais nous ne sommes jamais seuls. , il y a aujourd’hui des vents et des voix contraires au message de l’Evangile hier comme aujourd’hui. « Naviguer vers le juste cap n’est pas une tache qui relève de nos seuls efforts et ne dépend pas seulement des parcours que nous choisissons de faire. La réalisation de nous-mêmes et de nos projets de vie (…) n’est pas le résultat de ce que nous décidons  dans un « moi » isolé », (…) elle est avant tout dans la réponse à un appel qui vient d’En-Haut.

Prions pour que des jeunes entendent cet appel du Christ dans l’écoute de sa Voix. Le Christ n’abandonne jamais ses apôtres. Le chemin vocationnel de nos jeunes est d’entendre cette voix « Courage, c’est moi n’ayez pas peur » (Matthieu 14,27). Ne les détournons pas de la voie qui les fait entre la Voix. L’Eglise manque cruellement de pasteurs, notre société se détourne de l’Eglise, pour autant, nous avons que celle-ci, à travers les siècles, est une barque où l’on peut se réfugier dans les tempêtes de la vie. L’Eglise est secouée par les tempêtes, les apôtres ne sont pas toujours des plus fiables, pour autant le Christ, bon pasteur et Porte de l’enclos, sait ce qu’il fait. Nous devons être fidèles à ses appels et à sa Parole. La « brebis » appelée et choisie par le Christ, redisons-le, n’est jamais seul. Jésus la porte sur ses épaules.

 

                                                                                                           Père Frédéric Benoist

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26 avril 2020 7 26 /04 /avril /2020 10:03

la messe télévisée est retransmise sur France 2 à 11h.

et sur KtO à 18h30

 

HOMELIE DU 3ème DIMANCHE DE PÂQUES ANNEE A

 

Ac 2, 14.22b-33

Ps 15 (16), 1-2a.5, 7-8, 9-10, 11

1 P 1, 17-21

Lc 24, 13-35

 

 

« Garde-moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge. J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !

Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort. »

 

Luc décrit la vie de la première communauté chrétienne qui poursuit ses occupations ordinaires après la mort et la résurrection de Jésus. Le récit de Luc met en scène deux disciples : Cléophas et un autre qui est anonyme. Ce dernier nous représente toutes et tous, nous les chrétiens de tous les temps. Les disciples d’Emmaüs sont écrasés par la tristesse. Celui en qui ils avaient placé leur espérance a été mis à mort. Aux moments de découragement, souvent nos yeux se ferment et au lieu de laisser entrer la lumière, ils la coupent. Ainsi le cœur de ces disciples est tellement lourd que même la nouvelle de la résurrection de Jésus, apportée par quelques femmes du groupe, n’a pas suffi pour les relever. Il a fallu du temps aux premiers chrétiens pour réaliser que Jésus ressuscité n’est un homme réanimé. Il vit selon l’Esprit. Les disciples d’Emmaüs n’ont pas reconnu leur maître Jésus, trop occupés à vivre et à être dans le deuil. Ils ont pris du temps à comprendre que Jésus qui risquait sa vie et sa foi, que celui qui s'engageait quoi qu'il en coûte pour révéler le vrai visage de Dieu et de l’humain, ce Jésus crucifié était ressuscité. Son chemin qui semblait déboucher sur la mort était en réalité le chemin de la vie.  Luc ne raconte donc pas un miracle, mais plutôt un événement qui réjouit l'esprit et réchauffe le cœur.

Les disciples d’Emmaüs accueillent l’étranger à leur table. C’est le partage du pain qui leur permet de reconnaître vraiment Jésus. Leurs yeux s’ouvrirent, ils le reconnurent, et il disparut à leurs regards. L’étranger reprend son visage d’étranger. C’est une expérience de foi qu’il faut refaire sans cesse. Jésus se révèle à celles et ceux qui, comme les disciples d’Emmaüs, acceptent de se mettre en route et se laissent brûler le cœur au feu de la Parole. Luc nous dit qu’à l’instant même, ils se levèrent. Autrement dit, ils ressuscitèrent. Alors qu’ils étaient partis de Jérusalem tout tristes le matin même, ils y reviennent en toute hâte. Les deux heures de marche ne leur font pas peur, ils ont remplacé leurs semelles de plomb par des ailes de l’espérance retrouvée. Ils veulent témoigner auprès des apôtres et de leurs compagnons ce qu’ils ont vécu. C’est une invitation à nous lever nous aussi, à ressusciter, à suivre le chemin de Jésus et de ses disciples. Nous devons nous lever et marcher dans la confiance que Jésus ressuscité marche à nos côtés. Sur nos chemins de déception, de tristesse et d’angoisse, nous avons toutes et tous besoin d’espérance. Jésus ressuscité vient nous rejoindre à travers ces femmes et ces hommes qui se sont laissés brûler le cœur au feu de sa Parole et qui l’ont reconnu à la fraction et au partage du pain.

Emmaüs se situe partout là où nous vivons. Prenons exemple sur Pierre, dont nous avons entendu le discours de Pentecôte dans la première lecture. Alors qu’il avait d’abord renié Jésus au moment de sa passion, il a ensuite eu le courage de témoigner de lui jusqu’à lui donner sa vie. Dans sa lettre, Pierre s’adresse à des païens convertis dans l’actuelle Turquie. Pendant des siècles, les prophètes avaient annoncé la venue du messie. Au fil du temps, ils ont précisé son portrait. Le messie ne sera pas un monarque puissant, mais un serviteur.  Ainsi, vivre dans la crainte de Dieu comme dit Pierre, ce n’est pas vivre dans la peur. Il s’agit du souci de ne pas déplaire à Dieu. Dieu nous traite en fils et filles responsables qui agissent par amour et non par contrainte.  La crainte de Dieu dans laquelle Pierre nous invite à vivre est donc bien autre chose que de la terreur, c’est une relation d’amour. Regardons les autres comme Dieu les regarde. Acceptons d’écouter Jésus, de risquer sa vie pour devenir comme lui libre devant tous les pouvoirs. Ne laissons surgir dans nos cœurs aucune trace d’aigreur envers quiconque.

Jésus déjà avait fait passer Marthe de la foi à la résurrection des morts à la fin des temps, à la foi dans celui qui est la Résurrection et la Vie. Voilà qui change totalement le contenu de notre foi en Dieu qui a ressuscité Jésus et l’a associé dans sa gloire. Ce qu’il a fait pour Jésus, il le fera pour chacun de nous. Nous sommes loin d’une vie sans aucun but si nous savons pardonner, dialoguer et construire.  C’est cela créer des liens, prendre le temps d'écouter, de dialoguer et de marcher avec l'autre, organiser des espaces de convivialité et de fraternité. C’est ainsi que la Parole de Dieu peut toucher les cœurs et faire des miracles dans la vie de chacun. Paradoxalement, dans les moments de nuits et de ténèbres, il semble que quelqu’un quelque part s’occupe de nous. L'Évangile d'aujourd'hui nous rappelle que chaque fois que, dans un moment de doute et d'épreuve, nous avons le courage de dire : je pensais que c'était lui, chaque fois, Jésus est là. Il marche à nos côtés sur notre chemin et il réchauffe nos cœurs. Il est l'un d'entre nous. Il est ce que chacun de nous doit être pour l'autre.

Il faut garder les yeux ouverts. Jésus ressuscité ne peut se voir qu’avec le cœur.

 

                                                                                                   Père Modeste

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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 18:47

Deuxième dimanche de Pâques : Dimanche de la Divine Miséricorde

 

 

 

 

Homélie du 19 Avril 2020

 

 

Avez-vous remarqué combien de fois le verbe « voir » revient dans l’évangile de ce jour ? Visiblement voir Jésus, fait partie de la pédagogie que lui-même a adopté, vis à vis des apôtres, mais aussi des autres personnes à qui il est apparu. Pour croire il faut donc voir…

Jésus montra ses plaies aux disciples. C’est ainsi , nous dit l’évangile, que les disciples ont reconnu Jésus. Thomas , lui aussi, voudra « voir », le témoignage des autres apôtres disant, « nous avons vu le Seigneur », ne lui suffit pas pour entrer dans la foi. Jésus va alors lui proposer en plus de toucher ses plaies.  Alors, il croit après avoir vu.  Mais comment comprendre aussi l’attitude des autres apôtres, une semaine après… ils avaient vu pourtant auparavant, mais il sont toujours vérouillés dans le cénacle…. Mais alors quel est le vrai rapport du voir au croire dans ce cas ?...

 

ET nous qui n’avons rien vu… comment croire ? Il ne nous suffit pas de savoir que Dieu existe… D’ailleurs chez nos contemporains, cette affirmation est du plus en plus remise en question… Un Dieu lointain ne remplit pas notre vie, un Dieu distant ne peut pas nous attirer, même s’il est juste, même s’il est grand, même s’il est tout puissant… Nous avons aussi besoin de « voir » Dieu, de voir Jésus, de toucher avec nos sens qu’il est ressuscité, et ressuscité pour nous. Thomas que l’on appelle aussi « Didyme » ce qui veut dire jumeau, est en fait notre frère jumeau. Dans mon catéchisme d’enfant, on appelait Thomas, l’incrédule, celui qui ne croit pas assez… Mais il est nul ce Thomas !!! ah bon ?.. ; En fait, il  nous rend aussi bien service notre frère Thomas, jumeaux… « Vous savez mon père, j’ai du mal à croire à tout ce qu’on nous raconte… ce serait tellement plus facile de « voir »…. ! Et pourquoi Jésus n’apparaît pas ? Et pourquoi n’a t’il pas fait une grande apparition publique à son époque ? En plus quand on « voit » toutes ces choses dans notre monde, comment pouvons nous croire en Dieu et en Jésus. ? »

Bon tout cela est bien troublant… confus…

 

Mais comment pouvons nous « voir » Jésus Ressuscité ? Eh bien faisons comme les disciples, car c’est ainsi que Jésus a fait avec eux : à travers ses plaies.

En regardant ses plaies, les disciples ont compris que l’amour dont Jésus a parlé sans cesse, comme étant amour de Dieu, et dont il a aimé ses contemporains, ses disciples notamment, était bien réel. Cet amour a continué de se manifester même après les reniements et les abandons des disciples envers leur maître : il leur apparaît ressuscité en leur montant ses plaies. Le cœur de Jésus bat pour ses disciples.

Voilà le chemin : le cœur de Jésus : il bat pour chacun d’entre nous, pour toi, pour moi…. Pas de façon unique, la preuve : Jésus n’emploie pas la même pédagogie pour se révéler ressuscité à chacun des disciples…  Mais il bat pour moi. Alors il m’est donné de croire.

 

Nous pouvons faire de la foi chrétienne l’accumulation de valeurs (respect, tolérance, charité…) mais comme les disciples nous avons besoin et nous devons voir Jésus en touchant au cœur de notre existence son amour.  Cet amour est source de vie, de mouvement, d’action, de vivre ensemble… C’est seulement ainsi que nous allons au cœur de la foi, et comme les disciples, nous trouvons une paix et une joie (Jean20,19-20).

 

Notre évangile de ce jour se termine  ainsi : « il y a beaucoup d’autres signes que Jésus a fait et qui ne sont pas écrits dans ce livre » (Jean 20,30). A nous d’en « écrire », si j’ose dire, à nous d’être attentifs à tous ces signes du Ressuscité dans nos vies et dans notre monde, notamment à travers tous ces signes de vies plus forts que la mort. L’actualité nous en montre aujourd’hui. L’évangile nous invite à relier ces petits signes quotidiens aux signes de Jésus lui même : « ceux ci ont été écrits, pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jean20,31).

 

Ah oui, il y a un but, une finalité, un aboutissement… de notre vie, pour devenir et être « vie en Son nom ». Nous le voyons bien, la foi n’est pas l’accumulation de bonnes actions tout au long d’une vie humaine… Notre foi permet de croire que notre vie, hier, aujourd’hui et demain est animée de la vie de Dieu lui-même. C’est dans la véritable espérance  qui nous est donnée d’accueillir. Chers paroissiens ce temps du confinement, de l’intériorité qui nous est donné de vivre, mettons le à profit pour faire grandir et mûrir cette véritable espérance en Dieu : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

 

Thomas s’est exclamé, après avoir vu les plaies de Jésus : « mon Seigneur et mon Dieu » (Jean 20,28). L’adjectif « mon » est extraordinaire !  C’est un adjectif possessif ! Mais puis-je « posséder » Dieu ?  Comment puis-je dire qu’il est à moi ? et de quel droit ? Serais-je en train de profaner le nom de Dieu, en réduisant sa toute puissance à ma réalité et mon expérience ?

 

En réalité en disant « mon Dieu », nous ne profanons  pas son nom, mais nous accueillons et honorons sa toute puissance de miséricorde, parce que c’est Lui qui l’a voulu ainsi: Dieu s’est fait homme pour moi, il est mort et ressuscité pour moi, il est mon Dieu, il est ma vie.

 

La miséricorde demande de la confiance, l’amour demande de la familiarité. Voilà ce que Dieu tient à nous offrir. Comment savourer cet amour ? comment toucher aujourd’hui, de la main, la miséricorde de Jésus ? Eh bien l’évangile nous donne une réponse : a peine ressuscité, Jésus avant toute chose, donne l’Esprit Saint à ses disciples,  pour pardonner les péchés (Jean 20,19). Pour faire l’expérience de l’amour vrai et absolu, il faut passer par là : se laisser pardonner.

 

C’est aujourd’hui le dimanche de la « divine miséricorde ». C’est un nom que le pape Jean Paul II a voulu donner à ce deuxième dimanche de Pâques. Il a remis tout son pontificat sous le regard de la miséricorde de Dieu. Il a invoqué pour le monde entier, et pour l’humanité, cette miséricorde.  Je vous renvoie à la prière que j’ai publiée dans le bulletin paroissial d’hier.

 

Nous vivons et nous allons vivre, les prochains jours et les prochaines semaines, de grandes périodes d’incertitudes. Comment sortir de cette période du confinement ? De quelle manière ? Qu’est ce qui va changer dans nos rapports humains ? Qu’est ce qui va changer dans nos organisations de vies ? Sommes nous capables d’entrevoir réellement quelles sont nos priorités dans nos vies? Qu’allons nous changer ? Et comment ?

Frères et sœurs, ne serions nous pas comme au soir de Pâques dans le Cénacle avec les disciples ?  Comment résonne en nous la parole de Jésus : « la paix soit avec vous »… ! Les apôtres, le premier soir se réjouissent, mais les peurs demeurent….

J’entends déjà résonner  tous ces débats médiatisés : les compromis  et alliances des grandes puissances : nous cherchons un coupable à la propagation du virus…  Erreur de laboratoire ? message de la nature… ? Nous cherchons a relancer nos machines économiques qui sont en fait des machines de guerre et de concurrence, de flux financiers plus virtuels les uns que les autres… Est cela que nous voulons voir redémarrer ? Nous allons devoir reprendre le travail, Oui mais dans quelle finalité ? Nous allons reprendre les transports en commun ;Oui mais progressivement et avec civisme… Mais de quel civisme parlons nous dans un Rer et un métro surchargé ? Nous allons faire reprendre l’école aux enfants, nous allons organiser les examens, oui mais pas de façon normale.  Nous allons devoir entendre celles et ceux qui vont devoir « rendre des comptes » de leur gestions de la crise… C’a promet avec le désavoeux des politiques que nous avons depuis des années…Et notre planète ? quelle petite pensée pour elle quand tout va repartir… ?  ET l’autre , que je vais devoir côtoyer avec des masques, des gants… Pratique pour la relation sociale ! Tout ce que je vais toucher ne serait plus contaminé contaminant, le 12 Mai ?,  Combien de temps vais-je devoir me protéger des autres ? Je vous épargne les questions pour la réorganisation de notre paroisse, je sais , elles sont secondaires…

Moi j’ai un peu le vertige…. Pas vous ?

Et voilà que Jésus nous dit : « la paix soit avec vous »….  Ah visiblement il ya un message pour chacune chacun : la personne de plus de 70 ans, la générations des salariés, les étudiants inquiets de leurs échéances et conditions d’examens ! Nos collégiens nos lycéens, nos enfants….  Parce que Christ est ressuscité pour tous, pour vous, pour toi , pour moi alors , entendons vraiment : « la paix soit avec vous » ? Continuons vraiment ce chemin d’intériorité en Christ, pout ne pas passer à coté du vrai lendemain et du vrai changement car en effet, demain ne sera pas comme hier.

 

                                                                                               Père Frédéric Benoist

 

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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 11:01

« Dieu Saint, Dieu fort, Dieu immortel, béni soit ton Nom »

 

Homélie du saint jour de Pâques , 12 Avril 2020

 

 

 

 

 

En célébrant Pâques, nous annonçons que Jésus de Nazareth est ressuscité. C’est une heureuse vérité qu’il veut faire ressentir à chacune de nos âmes. : « Je suis toujours avec toi, je suis devenu le fils d’une femme, Marie, comme tu es un fils (une fille). J’ai vécu ce que tu as vécu ou vis, j’ai été injustement condamné, j’ai souffert, j’ai été tué, Mais Dieu mon Père m’a exalté. Je suis ressuscité pour toi ».

L’heureuse vérité que Jésus vient ainsi nous révéler, c’est que nous ne sommes pas nés pour mourir, mais pour vivre, et que la mort n’est qu’un porte, certes dramatique, à franchir. Jésus est avec nous tous les jours de cette aventure.

 

Avec la célébration de Pâques, nous n’annonçons pas seulement un message d’espoir. Nous annonçons le fait que Dieu est  venu parmi nous, a ressuscité de la mort son propre Fils. Il veut nous libérer des forces de la mort qui alourdissent nos cœurs et les rendent tristes. Le Christ mort et ressuscité est une bouffée d’espérance, qui surmonte toutes les tristesses du monde.

 

C’est une joie. Mais cette joie est mêlée, en ces temps, de peurs et de douleurs à cause de la pandémie qui touche une grande partie de l’humanité. Nous célébrons Pâques de manière très particulière. Ce n’est pas la commémoration d’un événement du passé, mais une participation profonde de nos cœurs au mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ.

 

La fête de Pâques nous enseigne que nous sommes invités à mourir avec le Christ pour ressusciter avec lui. C’est ce que nous enseigne saint Paul. Comment comprendre cela aujourd’hui ?

 

La Pâque du Christ n’est pas un tour de magie. Célébrer Pâques ne retire pas, n’empêche pas la vie quotidienne de se dérouler avec ses joies et ses espoirs, ses peines et ses angoisses… Aujourd’hui tout notre monde est suspendu aux terribles conséquences humaines, sanitaires , économiques, sociales et politiques de la pandémie. Comment ne pas penser à la dureté du mal et de la douleur physique et spirituelle de beaucoup de nos contemporains ? La maladie et la mort atteint le cœur de nos familles.  C’est la passion de l’aujourd’hui de notre monde.

 

Jésus est passé par ces chemins de morts, cette imbrication mortelle contemporaine le concerne. Par sa résurrection, il vient nous ouvrir des chemins d’espérance , de vie en nous donnant sa  lumière.  Comme le printemps fait germer les bourgeons des arbres, la fête de la résurrection du Christ donne force et sens à l’espérance humaine, apporte aussi une joie profonde, une joie intérieure qui vient du fait que la Résurrection annonce que l’amour et la vie sont plus forts que la mort.

 

Revenons au texte de l’Evangile de ce matin de Pâques : Jean 20,1-9

Avec la célébration de Pâques, nous rappelons la résurrection, mais nous sommes aussi invités à contempler la joie qui naît de la rencontre avec le Christ ressuscité, qui se manifeste, aux femmes, à Marie Madeleine, aux apôtres, aux disciples d’Emmaüs. Toute la semaine qui va suivre, nous allons parcourir la plupart de ces récits.

 

Que contemplons-nous dans le récit de ce matin de Pâques ? Il ya trois personnages : Marie, Pierre et Jean.

 

- Marie : elle attend les premières heures du jour pour aller au tombeau, elle le trouve vide. Elle pleure, elle croit que l’on a volé Jésus. C’est comme cela que tout commence dans le récit que nous fait Jean. Des pleurs qui se rajoutent aux pleurs de l’avant veille et de la veille.  Dans une logique humaine, un drame qui se sur rajoute à un autre drame (celui de la mort du Christ).  On nous dit plus rien dans notre récit d’aujourd’hui sur Marie et sur son expérience de la manifestation de la résurrection.  C’est dommage !. En effet il faut aller au verset 11 de ce chapitre 20 de saint Jean : ainsi donc, le tombeau est vide, Marie est bouleversée. Pour elle, le corps du crucifié était la seule chose qui était restée de la relation avec cet être qu’elle a aimé et servi.  C’est elle qui  avait versé sur ses pieds du parfum( Jean 12).

Soudain Jésus  (qui prend la figure dans notre évangile d’un jardinier, car c’est dans un jardin que l’on avait déposé le corps (Jean 19,41), est ce une référence au jardin du paradis ?)  est à coté d’elle, mais elle ne le reconnaît pas… elle est enfermée dans ses pensées et son chagrin.

Mais il suffit d’une parole de ce jardinier, « Marie ». Jésus l’appelle par son nom, et en entendant son nom prononcé, elle a reconnu, le « Maître ressuscité ». Se faire appeler par son nom suffit à Marie pour faire naître en elle la foi en la résurrection.  Marie Madeleine deviendra « l’apôtre des apôtres » (Saint Thomas d’Aquin)…

 

Comment ne pas accorder aujourd’hui , chacune et chacun, une grande importance au nom reçu de notre baptême ? Trois aspects fondamentaux de la foi sont décrits par saint Jean : L’initiative du Christ qui se manifeste, l’appel, la mission : »vas trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père… » (Jean 20,17). Aujourd’hui nous dirions : je reçois le baptême, je suis appelé par mon nom, en vue de devenir témoin de l’évangile.

 

- Pierre et Jean, quant à eux, sont témoins d’un fait et non d’une théorie… C’est le cœur du texte de ce matin.

Dans le récit , Pierre ne fait qu’une chose : il constate que le tombeau est vide.  Aucune parole ne nous est livrée. Mais une telle vision atteste d’une donnée objective : le tombeau est bien vide.

 

- l’autre disciple, celui que Jésus aimait,  voit la même chose. Il croit alors que Jésus est ressuscité. L’acte de foi repose donc ici sur une intelligence du cœur de la part de l’apôtre. Il pose un acte de confiance dans les paroles d’amour qui lui ont été enseignées auparavant. Il fait « mémoire »

A travers ces deux figures, mais aussi celle de Marie, nous comprenons que la résurrection n’est pas une théorie, mais une rencontre avec le Christ ressuscité lui même. C’est cette initiative de la rencontre que Jésus opèrera par la suite auprès des autres apôtres.

 

Les deux disciples , « n’avaient pas compris que selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts »… C’est sans doute là le reflet de la fragilité de la raison humaine , vis à vis de la manifestation de la résurrection.  Pourtant le disciple « vit et il crut » : Pâques est une intervention  de Dieu, de l’éternité, dans notre monde fini. C’ets le prélude des choses ultimes, et qui adviendront dans l’accomplissement final.  La connaissance de notre foi, certes partielle (comme le dit Paul et Jean dans leurs écrits) ne nous empêche pas de recevoir la révélation de la toute puissance et de la gloire de Dieu en ce matin de Pâques. Dieu est le maître de la vie, le Maitre de l’histoire, Il est le maître de notre humanité.                                                                               

 

Père Frédéric Benoist

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11 avril 2020 6 11 /04 /avril /2020 16:53
La vigile Pascale célébrée par notre évêque à la cathédrale est à 20h
 
Veillée pascale à suivre depuis la basilique cathédrale de Saint-Denis en vidéo
Suivez la Veillée Pascale 2020 depuis la basilique cathédrale de Saint-Denis avec notre évêque le père Pascal Delannoy en vidéo.
 
 

SUIVEZ LA VEILLÉE PASCALE EN VIDÉO

Suivez la célébration du Vendredi Saint en vidéo depuis la basilique cathédrale de Saint-Denis avec Mgr Pascal Delannoy, évêque du diocèse de Saint-Denis-en-France.

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La vigile Pascale retransmise par Kto célébrée par le pape François est à 21h.

Vigile Pascale

Homélie du 11 Avril 2020

 

« Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre » (Mt 28, 1).

Nous pouvons imaginer les pas de ces femmes : un pas fatigué par tous ces événements de l’avant veille, avec tout son lot de  confusions. Un pas de femmes qui n’ arrive pas à se résigner et à se convaincre que toute cette aventure avec Jésus ait pu se terminer de cette manière… Nous pouvons imaginer leurs visages, baignés de larmes… Et la question sous jacente à tout cela : Mais comment est-ce possible que l’Amour soit mort ? Et soit mort dans pareilles circonstances ?

À la différence des disciples, qui dès le procès de Jésus, se sont retirés et enfermés dans leur peur, les femmes sont là – comme elles ont accompagné le dernier soupir du Maître sur la croix et puis Joseph d’Arimathie pour lui donner une sépulture - ; ces deux femmes sont même  capables d’affronter leurs propre peur, capables de résister à l’éventuelle arrestation par les soldats qui gardent le tombeau.. ? Mais non, eux aussi ils dorment, comme les disciples le soir du jeudi saint . Et les voici, devant le sépulcre…

En cette vigile pascale, si particulière, nous pouvons peut être  imaginer, dans le visage de ces deux femmes de l’évangile,  les visages de nombreuses personnes qui viennent d’être touchées par la mort d’un proche, et dans les circonstances si particulières de cette pandémie, sans pouvoir forcément venir se recueillir directement. Nous pouvons imaginer les visages de tant d’hommes et de femmes,  visages d’enfants et de jeunes, qui supportent le poids et la douleur de tant d’injustices si inhumaines de notre monde, toutes ces dignités crucifiées. Dans le visage de ces femmes, il ya peut être le mien, éprouvé en ce moment.

Que font ces femmes ? Loin de se résigner, elle se sentent poussées à marcher, à aller de l’avant. C’est sans doutes, ce qu’il faut souhaiter et espérer aujourd’hui de biens d’hommes et de femmes en ces temps si compliqués. Ces femmes se mettent en route, parce qu’au fond d’elles-mêmes, luit la promesse et la certitude de la fidélité de Dieu. Non Dieu ne peut pas abandonner son peuple, même si celui-ci vient de se déchainer contre celui qui se disait Fils de Dieu. 

 .« Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre » (Mt 28, 2). Subitement, ces femmes ont reçu une forte secousse, quelque chose et quelqu’un a fait trembler la terre sous leurs pieds. Quelqu’un, encore une fois, est venu à leur rencontre pour leur dire : ‘‘N’ayez pas peur’’, mais cette fois-ci en ajoutant : ‘‘Il est ressuscité comme il l’avait dit’… Et il vous précède en Galilée... Allez vite le dire aux disciples ». ET voici que Jésus les accompagne lui même en chemin : allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée, c’est là qu’ils me verront ». N’ayez pas peur, soyez sans crainte : c’est une voix qui encourage à ouvrir son cœur pour recevoir l’incroyable annonce.  

Redisons-le, après la mort de leur maître, les disciples s’étaient cachés, leur foi brisée. Tout semblait fini, leurs certitudes écroulées, leur espérance éteinte. Mais voilà que cette annonce incroyable des femmes arrive comme un rayon de lumière dans leur obscurité. Petit à petit, la nouvelle se répand : Jésus est ressuscité, il l’avait prédit. Et aussi cet ordre d’aller en Galilée : il est surprenant, et pourtant énoncé deux fois, et par l’ange et par Jésus lui même auprès des femmes.

La Galilée est le lieu du premier appel des disciples, là où tout avait commencé. Visiblement il faut revenir là, au lieu du premier appel… Sur la rive du lac, Jésus était passé et avait appelé des pécheurs en train de réparer leurs filets.

Revenir en Galilée, c’est entendre avec une oreille nouvelle ce que Jésus avait dit à ses disciples lors d’une tempête : n’ayez pas peur ». C’est ce que Pierre s’est laissé entendre dire : sois sans crainte, tu seras pécheurs d’hommes… Oui revenir en Galilée c’est tout cela, c’est revenir sur les prédications, les miracles, les enthousiasmes et les défections des foules, des proches . Mais il faut relire tout cela en partant de la fin : Christ est mort, Christ est ressuscité. C’est un nouveau commencement, fruit d’un suprême acte d’amour de Dieu.

Pour chacune et chacun d’entre nous, il y a une Galilée. Celle de l’origine de mon appel et de ma foi : mon baptême. J’ai une pensée particulière ce soir pour Julie, Duncan , Scotty, que j’aurais dû baptiser, pour les faire entrer dans la Galilée de la foi. Leur cheminement de catéchumènes, qui a été contrarié ces dernières semaines, se fait, et continue de se faire, dans la barque de l’Eglise, qui avance, aujourd’hui, au cœur de cette pandémie, avec tous nos contemporains désorientés, déroutés, mais je l’espère pas résignés.

Aller en, Galilée signifie quelque chose de très beau : c’est découvrir, par notre baptême la source vive de la foi et de notre expérience chrétienne. C’est la que Jésus ressuscité met son empreinte éternelle en moi.

Nous avons aussi à revenir en Galilée : La Galilée de notre foi, le lieu et le moment où je me laisse toucher par la flamme de la Grâce de Dieu qui m’a touché, et qui ne s’est jamais éteinte, même si j’ai pu m’en détourner. Revenir en Galilée, c’est mettre au centre de notre vie, l’Evangile du Christ. Revenir en Galilée, c’est engager des choix de vies que nous devons et pouvons réfléchir en ces temps de confinement.

Le confinement nous fait vivre une étrange Pâques. C’est l’occasion de faire l’expérience d’une Galilée existentielle » : faire l’expérience de la rencontre personnelle avec Jésus-Christ, qui m’appelle à le suivre et à participer à sa mission . Revenir en Galilée signifie : garder au cœur la mémoire vivante de l‘appel de Jésus dans ma vie. Il marche sur la route de mon existence. Un peu à la manière des disciples d’Emmaüs, je suis peut-être aveuglé, empêché de le voir, à cause des chemins que nous prenons dans nos sociétés modernes et performantes. Mais voilà, elles sont éphémères, fragiles et aujourd’hui ralenties.  Revenir en Galilée c’est se laisser regarder avec miséricorde par Jésus. C’est redonner sens à ma vie, en voulant d’abord suivre le Christ, car il est mon sauveur, et il conduit ma vie dans son Eternité.

En cette nuit Pascale, chacun de nous peut se demander : quelle est ma Galilée ? Où est ma Galilée ? C’est vraiment là que le Seigneur m’attend, c’est vraiment là le sens de ma vie.  

 

Père Frédéric Benoist 

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