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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 22:05

Déclaration des grands responsables religieux du Raincy et de ses environs

suite à l’attentat perpétré à Paris Mercredi 7 Janvier

Au nom de l'Association de l'UDPP 93 (Union pour le Dialogue, le Partage et la Paix en Seine saint Denis), nous condamnons avec la plus grande fermeté l'attentat dont la rédaction du journal satirique "Charlie Hebdo" a été la victime.

Notre pensée et nos prières vont, en premier lieu, vers les victimes innocentes et leurs familles. Des policiers, dont l’un habitait Livry-Gargan, garants de l'ordre public ont aussi été l'objet de cette barbarie, fruit du fanatisme religieux, du terrorisme, qui menacent nos sociétés.

Faisons confiance au travail des pouvoirs publics et de la justice pour trouver la juste réponse à cet acte ignoble qui ne peut être commis de quelque façon que ce soit au nom de Dieu.

Nous ne pouvons pas nous taire. Sans nous lasser, nous devons continuer humblement ce travail de rencontre, de dialogue, entre les différentes traditions religieuses, en collaboration avec les autorités civiles , pour ensemble, au nom des valeurs de liberté et de fraternité, fierté de notre pays, auxquelles nous sommes tous attachés, lutter contre tout fanatisme, et toute violence, quelles qu'en soient leurs provenances.

Rabbin Moché LEWIN, Communauté juive

Père Frédéric BENOIST, Communauté catholique

Imam Lahcene LABLACK , Communauté musulmane

Pasteur Serge WÜTRICH, Communauté protestante

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14 décembre 2014 7 14 /12 /décembre /2014 20:34

MESSAGE DU PAPE FRANCOIS AUX IRAKIENS CHRETIENS

Transmis par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon

Chers frères et sœurs,

Je voudrais saluer tous et chacun de vous, ainsi que le cardinal Philippe Barbarin, qui vous apporte à nouveau la préoccupation et l'amour de toute l’Église. Moi aussi, je voudrais être là, mais puisque je ne peux pas voyager, je le fais ainsi… je vous suis très proche en ces moments d'épreuve. Au retour de mon voyage en Turquie, j'ai dit : les chrétiens sont chassés du Moyen-Orient, dans la souffrance. Je vous remercie du témoignage que vous donnez ; il y a tant de souffrance dans votre témoignage. Merci ! Merci beaucoup !

On dirait qu'ils ne veulent pas qu'il y ait de chrétiens là-bas, mais vous témoignez du Christ.

Je pense aux plaies, aux souffrances des mamans avec leurs enfants, des personnes âgées et des personnes déplacées, aux blessures de ceux qui sont victimes de tout type de violence.

Comme je l'ai rappelé à Ankara, une préoccupation particulière naît du fait que, à cause d’un groupe extrémiste et fondamentaliste, des communautés entières, spécialement – mais pas seulement – les chrétiens et les yazidis, ont enduré, et endurent encore à présent, des violences inhumaines à cause de leur identité ethnique et religieuse. Chrétiens et yazidis ont été chassés par la force de leurs maisons, ils ont dû tout abandonner pour sauver leur vie et ne pas renier leur foi. La violence a touché aussi les édifices sacrés, les monuments, les symboles religieux et les patrimoines culturels, comme si on voulait effacer toute trace, toute mémoire de l'autre.

En qualité de chefs religieux, nous avons l’obligation de dénoncer toutes les violations de la dignité et des droits humains !

Aujourd'hui je voudrais me faire proche de vous qui supportez cette souffrance, être proche de vous… Et je pense à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, qui disait qu'elle sentait l’Église et elle-même comme un roseau : quand vient le vent, la tempête, le roseau se plie, mais ne se rompt pas ! En ce moment, vous êtes ce roseau, vous vous pliez avec douleur, mais vous avez cette force de porter de l’avant votre foi, qui pour nous est témoignage. Vous êtes les roseaux de Dieu aujourd’hui ! Les roseaux qui s'abaissent sous le vent féroce, mais qui surgiront ! Je veux vous remercier encore une fois. Je prie l'Esprit qui fait toute chose nouvelle, de donner à chacun de vous force et résistance. C'est un don de l'Esprit-Saint. Et je demande aussi avec force, comme je l'ai déjà fait en Turquie, une plus grande convergence internationale en vue de résoudre les conflits qui ensanglantent vos terres d'origine, de combattre les autres causes qui poussent les personnes à quitter leur patrie et de promouvoir les conditions pour qu’elles puissent rester ou revenir. Je vous souhaite d'y retourner, que vous puissiez y retourner.

Chers frères et sœurs, vous êtes dans mon cœur, dans ma prière et dans le cœur et la prière de toutes les communautés chrétiennes auxquelles je demanderai de prier de façon spéciale pour vous, le 8 décembre, de prier la Vierge Marie pour qu'elle vous protège : que celle qui est mère vous protège.

Frères et sœurs, votre résistance est martyre, semence qui féconde. Je vous demande s'il-vous-plaît de prier pour moi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge vous protège.

Que Dieu Tout-Puissant vous bénisse, le Père, le Fils et l'Esprit-Saint.

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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 22:04

VOYAGE DU PAPE FRANCOIS EN TURQUIE

Dénoncer les violations de la dignité et des droits humains

Discours du pape devant l'autorité religieuse turque (texte intégral)

Monsieur le Président,

Autorités religieuses et civiles,

Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un motif de joie de vous rencontrer aujourd’hui, au cours de ma visite dans votre pays. Je remercie Monsieur le Président de cet important Bureau pour son invitation cordiale qui m’offre l’occasion de m’entretenir avec des leaders politiques et religieux, musulmans et chrétiens.

Il est de tradition que les Papes, quand ils voyagent dans différents pays pour accomplir une part de leur mission, rencontrent aussi les autorités et les communautés des autres religions. Sans cette ouverture à la rencontre et au dialogue, une visite papale ne répondrait pas pleinement à ses finalités, c’est ainsi que moi aussi je l’entends, à la suite de mes vénérés prédécesseurs. Dans cette perspective, je suis heureux de rappeler de façon spéciale la rencontre que le Pape Benoît XVI a eue, en ce même lieu, en novembre 2006.

Les bonnes relations et le dialogue entre leaders religieux revêtent en effet une grande importance. Ils représentent un message clair adressé aux communautés respectives, pour exprimer que le respect mutuel et l’amitié sont possibles, malgré les différences. Cette amitié, en plus d’être une valeur en soi, acquiert une signification spéciale et une importance supplémentaire en un temps de crises comme le nôtre, crises qui deviennent dans certaines régions du monde de véritables drames pour des populations entières.

Il y a en effet des guerres qui sèment victimes et destructions ; tensions et confits interethniques et interreligieux ; faim et pauvreté qui affligent des centaines de millions de personnes ; dégâts pour l’environnement naturel, pour l’air, pour l’eau, pour la terre.

La situation au Moyen-Orient est vraiment tragique, spécialement en Irak et en Syrie. Tous souffrent des conséquences des conflits, et la situation humanitaire est angoissante. Je pense à tant d’enfants, aux souffrances de tant de mamans, aux personnes âgées, aux personnes déplacées et aux réfugiés, aux violences de toutes sortes. Une préoccupation particulière vient du fait que, surtout à cause d’un groupe extrémiste et fondamentaliste, des communautés entières, spécialement – mais pas seulement – les chrétiens et les yazidis, ont subi et souffrent encore des violences inhumaines à cause de leur identité ethnique et religieuse. Ils ont été chassés de force de leurs maisons, ils ont dû tout abandonner pour sauver leur vie et ne pas renier leur foi. La violence a frappé aussi des édifices sacrés, des monuments, des symboles religieux et le patrimoine culturel, comme si on voulait effacer toute trace, toute mémoire de l’autre.

En qualité de chefs religieux, nous avons l’obligation de dénoncer toutes les violations de la dignité et des droits humains. La vie humaine, don de Dieu Créateur, possède un caractère sacré. Par conséquent, la violence qui cherche une justification religieuse mérite la plus forte condamnation, parce que le Tout-Puissant est le Dieu de la vie et de la paix. Le monde attend, de la part de tous ceux qui prétendent l’adorer, qu’ils soient des hommes et des femmes de paix, capables de vivre comme des frères et des sœurs, malgré les différences ethniques, religieuses, culturelles ou idéologiques.

A la dénonciation, il faut faire suivre le travail commun pour trouver des solutions adéquates. Cela demande la collaboration de toutes les parties : gouvernants, leaders politiques et religieux, représentants de la société civile, et tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté. En particulier, les responsables des communautés religieuses peuvent offrir la précieuse contribution des valeurs présentes dans leurs traditions respectives. Nous, Musulmans et Chrétiens, nous sommes dépositaires d’inestimables trésors spirituels, parmi lesquels nous reconnaissons des éléments qui nous sont communs, même vécus selon nos propres traditions : l’adoration du Dieu miséricordieux, la référence au patriarche Abraham, la prière, l’aumône, le jeûne… éléments qui, vécus d’une manière sincère, peuvent transformer la vie et donner une base sûre à la dignité et à la fraternité des hommes.

Reconnaître et développer cette communauté spirituelle – à travers le dialogue interreligieux – nous aide aussi à promouvoir et à défendre dans la société les valeurs morales, la paix et la liberté (cf. Jean-Paul II, Discours à la communauté catholique d’Ankara, 29 novembre 1979). La reconnaissance commune de la sacralité de la personne humaine soutient la compassion commune, la solidarité et l’aide active envers ceux qui souffrent le plus. A ce sujet, je voudrais exprimer mon appréciation pour tout ce que le peuple turc, les musulmans et les chrétiens, font envers les centaines de milliers de personnes qui fuient leur pays à cause des conflits. C’est un exemple concret de la manière de travailler ensemble pour servir les autres, un exemple à encourager et à soutenir.

J’ai appris avec satisfaction les bonnes relations et la collaboration entre le Diyanet et le Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux. Je souhaite qu’elles se poursuivent et qu’elles se consolident, pour le bien de tous, parce que chaque initiative de dialogue authentique est signe d’espérance pour un monde qui a tant besoin de paix, de sécurité et de prospérité. Et après mon échange, avec M. le président, je souhaite que ce dialogue interreligieux devienne créatif, sous de nouvelles formes.

Monsieur le Président, j’exprime de nouveau, à vous-même et à vos collaborateurs, ma reconnaissance pour cette rencontre, qui remplit mon cœur de joie. Je vous suis tous reconnaissant aussi de votre présence et de vos prières que vous aurez la bonté d’offrir pour mon service. Pour ma part, je vous assure que je prierai aussi pour vous. Que le Seigneur nous bénisse.

Discours du pape François au palais présidentiel à Ankara

L'engagement à construire une paix solide (texte intégral)

Monsieur le Président,

Monsieur le Premier Ministre,

Distinguées Autorités,

Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de visiter votre pays, riche de beautés naturelles et d’histoire, rempli de traces d’antiques civilisations et pont naturel entre deux continents et entre différentes expressions culturelles. Cette terre est chère à tout chrétien pour avoir donné le jour à saint Paul, qui a fondé ici diverses communautés chrétiennes ; pour avoir hébergé les sept premiers Conciles de l’Église, et pour la présence, près d’Éphèse, de ce qu’une vénérable tradition considère comme la « maison de Marie », le lieu où la Mère de Jésus a vécu pendant quelques années, but de la dévotion de beaucoup de pèlerins, non seulement chrétiens mais aussi musulmans, venus de partout dans le monde.

Cependant, les raisons de la considération et de l’estime pour la Turquie ne sont pas à chercher uniquement dans son passé, dans ses antiques monuments, mais elles se trouvent dans la vitalité de son présent, dans l’ardeur au travail et la générosité de son peuple, dans son rôle dans le concert des nations.

C’est pour moi un motif de joie d’avoir l’opportunité de poursuivre avec vous un dialogue d’amitié, d’estime et de respect, dans le sillage de celui entrepris par mes prédécesseurs, le bienheureux Paul VI, saint Jean-Paul II et Benoît XVI, dialogue préparé et favorisé à son tour par l’action de celui qui était alors Délégué Apostolique, Mgr Angelo Giuseppe Roncalli, devenu saint Jean XXIII, et par le Concile Vatican II.

Nous avons besoin d’un dialogue qui approfondisse la connaissance et valorise avec discernement les nombreuses choses qui nous unissent, et en même temps nous permette de considérer les différences avec un esprit sage et serein, pour pouvoir aussi en tirer un enseignement.

Il faut poursuivre avec patience l’engagement à construire une paix solide, fondée sur le respect des droits fondamentaux et des devoirs liés à la dignité de l’homme. De cette manière, les préjugés et les fausses craintes peuvent se dépasser et s’ouvre au contraire un espace à l’estime, à la rencontre, au développement des énergies les meilleures au bénéfice de tous.

A cette fin, il est fondamental que les citoyens musulmans, juifs et chrétiens – tant dans les dispositions des lois que dans leur application concrète –, jouissent des mêmes droits et respectent les mêmes devoirs. De cette manière, ils se reconnaîtront plus facilement comme frères et compagnons de route, en éloignant toujours davantage les incompréhensions et en favorisant la collaboration et l’entente. La liberté religieuse et la liberté d’expression, efficacement garanties à tous, stimuleront la floraison de l’amitié, en devenant un éloquent signe de paix.

Le Moyen-Orient, l’Europe et le monde attendent cette floraison. Le Moyen-Orient, en particulier, est depuis trop longtemps le théâtre de guerres fratricides, qui semblent naître l’une de l’autre, comme si l’unique réponse possible à la guerre et à la violence devait toujours être une nouvelle guerre et une autre violence.

Pendant combien de temps le Moyen-Orient devra-t-il encore souffrir du manque de paix ? Nous ne pouvons pas nous résigner à la continuation des conflits comme si une amélioration de la situation n’était pas possible ! Avec l’aide de Dieu, nous pouvons et nous devons toujours renouveler le courage de la paix ! Cette attitude conduit à utiliser avec loyauté, patience et détermination tous les moyens de négociation, et à atteindre ainsi des objectifs concrets de paixet de développement durable.

Monsieur le Président, pour atteindre un objectif si haut et urgent, une contribution importante peut venir du dialogue interreligieux et interculturel, de manière à bannir toute forme de fondamentalisme et de terrorisme, qui humilie gravement la dignité de tous les hommes et instrumentalise la religion.

Il faut opposer au fanatisme et au fondamentalisme, aux phobies irrationnelles qui encouragent incompréhensions et discriminations, la solidarité de tous les croyants, ayant pour piliers le respect de la vie humaine, de la liberté religieuse qui est liberté de culte et liberté de vivre selon l’éthique religieuse, l’effort de garantir à tous le nécessaire pour une vie digne, et la protection de l’environnement naturel. C’est de cela qu’ont besoin, avec une urgence particulière, les peuples et les États du Moyen-Orient, pour pouvoir finalement « inverser la tendance » et poursuivre avec succès un processus de pacification par le rejet de la guerre et de la violence, ainsi que par la recherche du dialogue, du droit et de la justice.

Jusqu’à aujourd’hui, en effet, nous sommes malheureusement encore témoins de graves conflits. En Syrie et en Irak, en particulier, la violence terroriste ne semble pas s’apaiser. On enregistre la violation des lois humanitaires les plus élémentaires à l’encontre des prisonniers et de groupes ethniques entiers ; il y a eu, et ont lieu encore, de graves persécutions aux dépens de groupes minoritaires, spécialement – mais pas seulement –, les chrétiens et les yazidis : des centaines de milliers de personnes ont été contraintes à abandonner leurs maisons et leur patrie pour pouvoir sauver leur vie et rester fidèles à leur credo.

La Turquie, en accueillant généreusement un grand nombre de réfugiés, est directement impliquée à ses frontières par les effets de cette dramatique situation, et la communauté internationale a l’obligation morale de l’aider à prendre soin des réfugiés. Avec la nécessaire assistance humanitaire, on ne peut pas rester indifférent face à ce qui a provoqué ces tragédies.

En répétant qu’il est licite d’arrêter l’injuste agresseur, cependant toujours dans le respect du droit international, je veux aussi rappeler qu’on ne peut confier la résolution du problème à la seule réponse militaire.

Un engagement commun fort, fondé sur la confiance réciproque, est nécessaire, qui rende possible une paix durable et permette de destiner finalement les ressources, non aux armements, mais aux vraies luttes dignes de l’homme : contre la faim et les maladies, pour le développement durable et la sauvegarde de la création, au secours de nombreuses formes de pauvreté et de marginalité qui ne manquent pas dans le monde moderne.

La Turquie, par son histoire, en raison de sa position géographique et à cause de l’importance qu’elle revêt dans la région, a une grande responsabilité : ses choix et son exemple possèdent une portée spéciale et peuvent être d’une aide importante en favorisant une rencontre de civilisations et en indiquant des voies praticables de paix et d’authentique progrès.

Que le Très-Haut bénisse et protège la Turquie et l’aide à être un artisan de paix efficace et convaincu !

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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 17:32

DOCUMENT

Terre Sainte : rompre la spirale de la violence avec le mot "frère"

Prière pour la paix, 8 juin 2014 (texte intégral)

A l'invitation du pape, le président israélien Shimon Peres et le président palestinien Mahmoud Abbas se sont en effet retrouvés dans les jardins du Vatican, aux côtés du pape, pour une prière en faveur de la paix en Terre Sainte. Des représentants des trois religions – juive, chrétienne, musulmane – ont élevé des prières côte à côte, avant que le pape et les deux présidents ne prennent la parole.

Discours du pape François

Messieurs les Présidents,

Sainteté,

Frères et sœurs,

Avec grande joie, je vous salue et je désire vous offrir à vous et aux distinguées délégations qui vous accompagnent, le même accueil chaleureux que vous m’avez réservé lors du pèlerinage que je viens d’effectuer en Terre Sainte.

Je vous remercie du fond du cœur pour avoir accepté mon invitation à venir ici afin d’invoquer ensemble de Dieu le don de la paix. J’espère que cette rencontre sera le début d’un nouveau chemin à la recherche de ce qui unit, pour dépasser ce qui divise.

Et je remercie Votre Sainteté, vénéré Frère Bartholomée, d’être ici avec moi pour accueillir ces hôtes illustres. Votre participation est un grand don, un soutien précieux ; elle est le témoignage du chemin que, comme chrétiens, nous parcourons vers la pleine unité.

Votre présence, Messieurs les Présidents, est un grand signe de fraternité, que vous accomplissez en tant que fils d’Abraham, et une expression concrète de confiance en Dieu, Seigneur de l’histoire, qui nous regarde aujourd’hui comme frères l’un de l’autre et désire nous conduire sur ses voies.

Cette rencontre d’invocation de la paix en Terre Sainte, au Moyen Orient et dans le monde entier, est accompagnée par la prière de très nombreuses personnes, appartenant à diverses cultures, patries, langues et religions : des personnes qui ont prié pour cette rencontre et qui, maintenant, sont unies à nous dans la même invocation. C’est une rencontre qui répond à l’ardent désir de tous ceux qui aspirent à la paix et rêvent d’un monde où les hommes et les femmes puissent vivre en frères et non comme des adversaires ou des ennemis.

Messieurs les Présidents, le monde est un héritage que nous avons reçu de nos ancêtres, mais c’est aussi un prêt de nos enfants : des fils qui sont fatigués et épuisés par les conflits et désireux de parvenir à l’aube de la paix ; des fils qui nous demandent d’abattre les murs de l’inimitié et de parcourir la route du dialogue et de la paix afin que l’amour et l’amitié triomphent.

Beaucoup, trop de ces fils sont tombés, victimes innocentes de la guerre et de la violence, plantes arrachées en pleine vigueur. C’est notre devoir de faire en sorte que leur sacrifice ne soit pas vain. Que leur mémoire infuse en nous le courage de la paix, la force de persévérer dans le dialogue à tout prix, la patience de tisser jour après jour la trame toujours plus solide d’une cohabitation respectueuse et pacifique, pour la gloire de Dieu et le bien de tous.

Pour faire la paix, il faut du courage, bien plus que pour faire la guerre. Il faut du courage pour dire oui à la rencontre et non à l’affrontement ; oui au dialogue et non à la violence ; oui à la négociation et non aux hostilités ; oui au respect des accords et non aux provocations ; oui à la sincérité et non à la duplicité. Pour tout cela, il faut du courage, une grande force d’âme.

L’histoire nous enseigne que nos seules forces ne suffisent pas. Plus d’une fois, nous avons été proches de la paix, mais le malin, par divers moyens, a réussi à l’empêcher. C’est pourquoi nous sommes ici, parce que nous savons et nous croyons que nous avons besoin de l’aide de Dieu. Nous ne renonçons pas à nos responsabilités, mais nous invoquons Dieu comme un acte de suprême responsabilité, face à nos consciences et face à nos peuples. Nous avons entendu un appel, et nous devons répondre : l’appel à rompre la spirale de la haine et de la violence, à la rompre avec une seule parole : « frère ». Mais pour prononcer cette parole, nous devons tous lever le regard vers le Ciel, et nous reconnaître enfants d’un unique Père.

C’est à Lui que je m’adresse, dans l’Esprit de Jésus-Christ, demandant l’intercession de la Vierge Marie, fille de la Terre Sainte et notre Mère :

Seigneur Dieu de paix, écoute notre supplication !

Nous avons essayé tant de fois et durant tant d’années de résoudre nos conflits avec nos forces et aussi avec nos armes ; tant de moments d’hostilité et d’obscurité ; tant de sang versé ; tant de vies brisées, tant d’espérances ensevelies… Mais nos efforts ont été vains. A présent, Seigneur, aide-nous Toi ! Donne-nous Toi la paix, enseigne-nous Toi la paix, guide-nous Toi vers la paix. Ouvre nos yeux et nos cœurs et donne-nous le courage de dire : ‘‘plus jamais la guerre’’ ; ‘‘avec la guerre tout est détruit !’’. Infuse en nous le courage d’accomplir des gestes concrets pour construire la paix. Seigneur, Dieu d’Abraham et des Prophètes, Dieu Amour qui nous a créés et nous appelle à vivre en frères, donne-nous la force d’être chaque jour des artisans de paix ; donne-nous la capacité de regarder avec bienveillance tous les frères que nous rencontrons sur notre chemin. Rends-nous disponibles à écouter le cri de nos concitoyens qui nous demandent de transformer nos armes en instruments de paix, nos peurs en confiance et nos tensions en pardon. Maintiens allumée en nous la flamme de l’espérance pour accomplir avec une patiente persévérance des choix de dialogue et de réconciliation, afin que vainque finalement la paix. Et que du cœur de chaque homme soient bannis ces mots : division, haine, guerre ! Seigneur, désarme la langue et les mains, renouvelle les cœurs et les esprits, pour que la parole qui nous fait nous rencontrer soit toujours « frère », et que le style de notre vie devienne : shalom, paix, salam ! Amen.

Prière pour la paix: intervention du président Shimon Peres

"Si nous poursuivons la paix avec persévérance, avec foi, nous l'atteindrons"

Le président, Prix Nobel de la paix 1994 a affirmé son espérance: "Remplis d’espérance et pleins de foi, avec vous, Sainteté, élevons tous un appel pour la paix entre les religions, entre les nations, entre les communautés et entre les hommes et les femmes. Que la véritable paix devienne bientôt et rapidement notre héritage."

Intervention du président Shimon Peres

Sainteté Pape François,

Excellence Monsieur le président Mahmoud Abbas,

Je suis venu de la Ville sainte de Jérusalem pour vous remercier de votre exceptionnelle invitation. La Ville sainte de Jérusalem est le cœur battant du peuple juif. En hébreu, notre langue ancienne, le mot « Jérusalem » et le mot « paix » ont la même racine. Et bien sûr, la paix est la vision de Jérusalem.

Comme le dit le Livre des psaumes :

« Appelez le bonheur sur Jérusalem : « Paix à ceux qui t'aiment !

Que la paix règne dans tes murs, le bonheur dans tes palais ! »

À cause de mes frères et de mes proches, je dirai : « Paix sur toi ! »

À cause de la maison du Seigneur notre Dieu, je désire ton bien. »

Au cours de votre visite historique en Terre Sainte, vous nous avez touchés par la chaleur de votre cœur, la sincérité de vos intentions, votre modestie et votre délicatesse. Vous avez touché le cœur des personnes, quelle que soit leur foi ou leur nationalité. Vous êtes apparu comme un constructeur de pont de la fraternité et de la paix. Nous avons tous besoin de cette inspiration qui accompagne votre personnalité et votre chemin.

Merci.

Deux peuples, Israéliens et Palestiniens, aspirent douloureusement à la paix. Les larmes des mères pour leurs enfants sont encore gravées dans nos cœurs. Nous devons mettre fin aux pleurs, à la violence et au conflit. Nous avons tous besoin de la paix. La paix entre parties égales.

L’invitation, que vous nous avez adressée, de nous joindre à vous en cette cérémonie historique afin de lancer un appel pour la paix, ici, dans les Jardins du Vatican, en présence de responsables juifs, chrétiens, musulmans et druzes, reflète heureusement votre vision d’une aspiration que nous partageons tous : la paix.

En cette émouvante occasion, remplis d’espérance et pleins de foi, avec vous, Sainteté, élevons tous un appel pour la paix entre les religions, entre les nations, entre les communautés et entre les hommes et les femmes. Que la véritable paix devienne bientôt et rapidement notre héritage.

Notre Livre des Livres nous recommande la voie de la paix, exige que nous nous employions à la réaliser. Il est dit dans le Livre des proverbes :

« Ses chemins sont chemins de délices, tous ses sentiers, des lieux de paix. »

Tels doivent être aussi nos chemins. Des chemins de délices et de paix. Ce n’est pas un hasard si le Rabbin Akiva résumait en une phrase l’essence de notre Torah : « Aime ton prochain comme toi-même. » Nous sommes tous égaux devant le Seigneur. Nous faisons tous partie de la famille humaine. En effet, sans la paix, nous ne sommes pas complets et pourtant, nous avons à accomplir la mission de l’humanité.

La paix ne vient pas facilement. Nous devons nous employer à l’atteindre de toutes nos forces. L’atteindre rapidement. Même si cela exige des sacrifices ou des compromis.

Le Livre des psaumes nous dit : « Qui donc aime la vie et désire les jours où il verra le bonheur ? Garde ta langue du mal et tes lèvres des paroles perfides. Évite le mal, fais ce qui est bien, poursuis la paix, recherche-la. »

Cela signifie que nous recevons l’ordre de poursuivre la paix. Tous les ans. Tous les jours. Nous nous saluons par cette bénédiction. Shalom. Salam. Nous devons être dignes de la signification profonde et exigeante de cette bénédiction. Même lorsque la paix semble éloignée, nous devons la poursuivre pour la rapprocher.

Et si nous poursuivons la paix avec persévérance, avec foi, nous l’atteindrons.

Et elle perdurera par nous, à travers nous tous, quelle que soit notre foi, quelle que soit notre nation, comme il est écrit :

« De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. »

L’âme est remplie de joie à la lecture de ces versets sur la vision éternelle. Et nous pouvons – ensemble et maintenant, Israéliens et Palestiniens, convertir notre noble vision en une réalité de bien-être et de prospérité. Il est en notre pouvoir d’apporter la paix à nos enfants. C’est notre devoir, la sainte mission des parents.

Permettez-moi de conclure par une prière : Que celui qui fait la paix dans les cieux fasse la paix sur nous et sur tout Israël, et sur le monde entier, et disons Amen.

Prière pour la paix: intervention du président Mahmoud Abbas

"Cette visite est l'expression sincère de notre foi en la paix"

« Cette visite est l’expression sincère de notre foi en la paix et une tentative authentique de réaliser la paix entre Palestiniens et Israéliens », fait observer le président palestinien Mahmoud Abbas, à l'occasion du sommet de prière, dans les Jardins du Vatican, dimanche, 8 juin.

Intervention du président palestinien

Au nom de Dieu, très clément, très miséricordieux,

Sainteté Pape François,

Excellence, Monsieur le Président Shimon Peres,

Béatitudes, Honorables Sheiks et Rabbins

Mesdames et Messieurs,

C’est un grand honneur pour nous de rencontrer à nouveau Sa Sainteté le pape François, en répondant à son aimable invitation et de pouvoir, en sa noble et spirituelle présence, écouter son opinion et la sagesse cristalline qui émanent d’un cœur sain, d’une conscience vibrante, et d’un sens éthique et religieux élevé. Je remercie Votre Sainteté du fond du cœur d’avoir entrepris cet important rassemblement ici, au Vatican. Nous apprécions tout autant votre visite sur la Terre Sainte de Palestine, et en particulier dans notre Ville Sainte de Jérusalem et à Bethléem : la ville de l’amour et de la paix, et le berceau de Jésus-Christ. Cette visite est l’expression sincère de notre foi en la paix et une tentative authentique de réaliser la paix entre Palestiniens et Israéliens.

Ô Dieu, nous te louons sans fin d’avoir fait de Jérusalem notre porte du ciel. Comme le dit le saint Coran,

« Gloire et pureté à Celui qui de nuit, fit voyager son serviteur, du lieu sacré de l’adoration au lieu de l’adoration le plus élevé, dont nous avons béni l’alentour ». Tu as fait du pèlerinage et de la prière en ce lieu les meilleurs actes que les fidèles puissent accomplir pour ta louange, et tu as exprimé ta prière fidèle par ces paroles : « Qu’ils entrent dans la Mosquée comme ils l’ont fait pour la première fois ». Le Dieu tout-puissant a dit la vérité.

Ô Dieu du ciel et de la terre, accepte ma prière pour que se réalisent la vérité, la paix et la justice dans ma patrie, la Palestine, dans la région et dans le monde entier.

Je te supplie, ô Seigneur, au nom de mon peuple, le peuple de Palestine, musulmans, chrétiens et samaritains, qui désirent ardemment une paix juste, une vie digne et la liberté, je te supplie, ô Seigneur, de donner à notre peuple un avenir prospère et prometteur, ainsi que la liberté dans un État souverain et indépendant. Accorde, ô Seigneur, à notre région et à son peuple, la sécurité, le salut et la stabilité. Sauve notre cité bénie de Jérusalem, la première Qibla, la seconde sainte mosquée, la troisième des deux saintes mosquées, et la ville des bénédictions et de la paix avec tout ce qui l’entoure.

Réconciliation et paix, ô Seigneur, sont notre objectif. Dieu, dans son Livre saint, a dit aux fidèles : « Faites la paix entre vous ! » Nous sommes ici, Seigneur, tournés vers la paix. Affermis nos pas et couronne de succès nos efforts et nos initiatives. Tu es le promoteur de la vertu et celui qui prévient le vice, le mal et l’agression. Tu parles et tu es le plus véridique, « Et s’ils s’inclinent vers la paix, incline-toi, toi aussi, vers elle, et aie confiance en Allah. Voilà ! Il est celui qui écoute, celui qui connaît ». Comme le dit le prophète Mahomet, « Diffusez la paix parmi vous ».

Aujourd’hui, nous redisons ce qu’a dit Jésus-Christ en s’adressant à Jérusalem : « Ah ! Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! » (Luc 19,42). Souvenons-nous aussi des paroles de saint Jean-Paul II, lorsqu’il disait : « Si la paix se réalise à Jérusalem, la paix sera un témoignage dans le monde entier ». Et en même temps, dans notre prière de ce jour, nous avons sans cesse proclamé pour ceux qui s’engagent pour la paix : « Bienheureux les artisans de paix ! », et « Demandez la paix pour Jérusalem », comme cela est écrit dans les Saintes Écritures.

C’est pourquoi nous te demandons, Seigneur, la paix dans la Terre Sainte, la Palestine et Jérusalem avec son peuple. Nous te demandons de faire de la Palestine et de Jérusalem en particulier une terre sûre pour tous les croyants, et un lieu de prière et de culte pour les disciples des trois religions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l’islam, et pour tous ceux qui désirent la visiter comme c’est établi dans le saint Coran.

Ô Seigneur, tu es la paix et la paix vient de toi. Ô Dieu de gloire et de majesté, donne-nous la sécurité et le salut, et soulage la souffrance de mon peuple dans sa patrie et dans la diaspora.

Ô Seigneur, apporte une paix totale et juste à notre pays et à la région afin que notre peuple et les peuples du Moyen-Orient et du monde entier puissent bénéficier du fruit de la paix, de la stabilité et de la coexistence.

Nous désirons la paix pour nous et pour nos proches. Nous cherchons la prospérité et les pensées de paix pour nous comme pour les autres. Ô Seigneur, répond à nos prières et donne le succès à nos initiatives parce que tu es très juste, très Miséricordieux, le Seigneur des mondes. Amen !

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6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 18:00

Homélie du Pape François lors de la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II

Au centre de ce dimanche qui conclut l'Octave de Pâques, et que Jean-Paul II a voulu dédier à la Divine Miséricorde, il y a les plaies glorieuses de Jésus ressuscité.

Il les montre dès la première fois qu'il apparaît aux Apôtres, le soir même du jour qui suit le sabbat, le jour de la résurrection. Mais ce soir là Thomas n'est pas là ; et quand les autres lui disent qu'ils ont vu le Seigneur, il répond que s'il ne voyait pas et ne touchait pas les blessures, il ne croirait pas. Huit jours après, Jésus apparut de nouveau au Cénacle, parmi les disciples, et Thomas aussi était là ; il s'adresse à lui et l'invite à toucher ses plaies. Et alors cet homme sincère, cet homme habitué à vérifier en personne, s'agenouille devant Jésus et lui dit « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jn 20,28).

Les plaies de Jésus sont un scandale pour la foi, mais elles sont aussi la vérification de la foi. C'est pourquoi dans le corps du Christ ressuscité les plaies ne disparaissent pas, elles demeurent, parce qu'elles sont le signe permanent de l'amour de Dieu pour nous, et elles sont indispensables pour croire en Dieu. Non pour croire que Dieu existe, mais pour croire que Dieu est amour, miséricorde, fidélité. Saint Pierre, reprenant Isaïe, écrit aux chrétiens : « Par ses plaies vous avez été guéris » (1P 2,24 ; Cf. Is 53,5).

Jean XXIII et Jean-Paul II ont eu le courage de regarder les plaies de Jésus, de toucher ses mains blessées et son côté transpercé. Ils n'ont pas eu honte de la chair du Christ, ils ne se sont pas scandalisés de lui, de sa croix ; ils n'ont pas eu honte de la chair du frère (Cf. Is 58,7), parce qu'en toute personne souffrante ils voyaient Jésus. Ils ont été deux hommes courageux, remplis de la liberté et du courage (parresia) du Saint Esprit, et ils ont rendu témoignage à l'Église et au monde de la bonté de Dieu, de sa miséricorde.

Ils ont été des prêtres, des évêques, des papes du XXème siècle. Ils en ont connu les tragédies, mais n'en ont pas été écrasés. En eux, Dieu était plus fort ; plus forte était la foi en Jésus Christ rédempteur de l'homme et Seigneur de l'histoire ; plus forte était en eux la miséricorde de Dieu manifestée par les cinq plaies ; plus forte était la proximité maternelle de Marie.

En ces deux hommes, contemplatifs des plaies du Christ et témoins de sa miséricorde, demeurait une « vivante espérance », avec une « joie indicible et glorieuse» (1P 1,3.8). L'espérance et la joie que le Christ ressuscité donne à ses disciples, et dont rien ni personne ne peut les priver. L'espérance et la joie pascales, passées à travers le creuset du dépouillement, du fait de se vider de tout, de la proximité avec les pécheurs jusqu'à l'extrême, jusqu'à l'écœurement pour l'amertume de ce calice. Ce sont l'espérance et la joie que les deux saints Papes ont reçues en don du Seigneur ressuscité, qui à leur tour les ont données au peuple de Dieu, recevant en retour une éternelle reconnaissance.

Cette espérance et cette joie se respiraient dans la première communauté des croyants, à Jérusalem, dont nous parlent les Actes des Apôtres (Cf. 2, 42-47). C'est une communauté dans laquelle se vit l'essentiel de l'Évangile, c'est-à-dire l'amour, la miséricorde, dans la simplicité et la fraternité.

C'est l'image de l'Église que le Concile Vatican II a eu devant lui. Jean XXIII et Jean-Paul II ont collaboré avec le Saint-Esprit pour restaurer et actualiser l'Église selon sa physionomie d'origine, la physionomie que lui ont donnée les saints au cours des siècles. N'oublions pas que ce sont, justement, les saints qui vont de l'avant et font grandir l'Église. Dans la convocation du Concile, Jean XXIII a montré une délicate docilité à l'Esprit Saint, il s'est laissé conduire et a été pour l'Église un pasteur, un guide-guidé. Cela a été le grand service qu'il a rendu à l'Église ; il a été le Pape de la docilité à l'Esprit.

Dans ce service du Peuple de Dieu, Jean-Paul II a été le Pape de la famille. Lui-même a dit un jour qu'il aurait voulu qu'on se souvienne de lui comme du Pape de la famille. Cela me plaît de le souligner alors que nous vivons un chemin synodal sur la famille et avec les familles, un chemin que, du Ciel, certainement, il accompagne et soutient.

Que ces deux nouveaux saints Pasteurs du Peuple de Dieu intercèdent pour l'Église, afin que, durant ces deux années de chemin synodal, elle soit docile au Saint Esprit dans son service pastoral de la famille. Qu'ils nous apprennent à ne pas nous scandaliser des plaies du Christ, et à entrer dans le mystère de la miséricorde divine qui toujours espère, toujours pardonne, parce qu'elle aime toujours.

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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 21:49

Extrait du discours d'ouverture de l'Assemblée plénière d'avril 2014 de Monseigneur Pontier président de la Conférence des Evêques de France

Appelés à discerner

Un discernement évangélique : n'est-ce pas ce à quoi nous sommes invités en ce temps qui est le nôtre ? Notre société souffre. Elle est en interrogation. En son sein, les baptisés eux-mêmes sont habités par des questionnements profonds qui peuvent les déstabiliser, les raidir, les fragiliser. Les questions de société sont profondes. Elles touchent le respect de la vie, celui des enfants, la conception du mariage, la fin de vie et finalement l'homme lui-même, dans son être profond, et à cause des possibilités qu'offrent les découvertes récentes de la recherche sur le génome humain. Elles touchent encore les questions de justice, de partage des biens, de respect de la personne des salariés réduite trop souvent à « une variable d'ajustement », d'accueil des étrangers, du vivre-ensemble dans notre société désormais pluraliste. L'avenir ne peut être dans la promotion des comportements eugéniques ni dans la perpétuation d'un ordre économique qui exclut trop de membres de nos sociétés. Que veut nous dire l'Esprit à travers ces évolutions, ces questionnements, ces souffrances, ces enthousiasmes ? Que veut-il que nous disions au nom du bien de l'homme et de tout l'homme ? Quelle est la juste manière de vivre en chrétien dans cette société ? Les moyens de communication moderne, le développement des réseaux sociaux avec un emploi parfois marqué par la violence, l'irresponsabilité et la fermeture à tout dialogue, tout cela modifie profondément les comportements individuels et collectifs. Le rapport de force dans une époque où le législatif n'est plus inspiré par les valeurs qui ont fait notre société peut-être ce qui est recherché au détriment de tout effort de réflexion, de confrontation, de conversion même. Nous-mêmes, évêques, nous sommes souvent sollicités ou même requis pour donner caution à des initiatives de tous ordres. Le risque d'être instrumentalisé ou d'instrumentaliser mérite discernement et échange. Notre ministère trouve son inspiration dans la Parole de Dieu, la réflexion de l'Eglise, la communion épiscopale, l'écoute spirituelle de ce que construit et inspire l'Esprit. Il y a vingt ans, nous avons su engager une vaste réflexion sur « la proposition de la foi dans la société actuelle ». Le contexte dans lequel nous vivons a bougé. La crise financière, économique, sociale et politique a fait son œuvre. Le pluralisme s'est installé dans notre pays de façon durable. Les évolutions sociétales déstabilisent et divisent. Les progrès des connaissances sur l'homme, si elles ouvrent la perspective de progrès thérapeutiques ne ferment pas la porte à des usages inhumains, irrespectueux de la dignité de l'homme. Beaucoup viennent vers l'Eglise, conduits par l'Esprit de Dieu, pour vivre une expérience spirituelle et trouver une lumière pour avancer dans l'espérance et la fraternité. Ils attendent beaucoup de nous. Nous leur redisons cet amour de Dieu pour chacun et nous annonçons l'appel du Christ à construire un monde juste et fraternel. Notre foi est porteuse d'une espérance dont le monde a besoin. Comment poursuivre ou renouveler notre discernement pastoral, notre engagement pour l'homme, pour tous les hommes à la lumière de l'Evangile, du Christ ? Le temps n'est-il pas venu de l'entreprendre ensemble ? Voilà bien des questions dont il faut nous parler pour enrichir notre regard, nous soumettre à la Parole de Dieu et tenir notre place dans la conduite du peuple de Dieu. « Ne nous laissons pas voler l'espérance ! », écrit le Pape François au n° 86 de son Exhortation apostolique « La Joie de l'Evangile », et il ajoute : « L'idéal chrétien invitera toujours à dépasser le soupçon, le manque de confiance permanent, la peur d'être envahi, les comportements défensifs que le monde actuel nous impose... L'Évangile nous invite toujours à courir le risque de la rencontre avec le visage de l'autre, avec sa présence physique qui interpelle, avec sa souffrance et ses demandes, avec sa joie contagieuse dans un constant corps à corps. La foi authentique dans le Fils de Dieu fait chair est inséparable du don de soi, de l'appartenance à la communauté, du service, de la réconciliation avec la chair des autres. Dans son incarnation, le Fils de Dieu nous a invités à la révolution de la tendresse. » (n° 88)

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11 février 2014 2 11 /02 /février /2014 19:48

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA XXII e JOURNÉE MONDIALE DU MALADE 2014

« Et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1Jn 3,16)

Chers frères et sœurs,

1. À l’occasion de la XXII ème Journée mondiale du Malade qui, cette année, a pour thème Foi et charité : « Et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1 Jn 3,16), je m’adresse de manière particulière aux personnes malades et à tous ceux qui leur apportent assistance et soin. L’Église reconnaît en vous, chers malades, une présence spéciale du Christ souffrant. C’est ainsi : à côté de notre souffrance, ou mieux encore, dans notre souffrance, il y a celle de Jésus qui en supporte le fardeau avec nous et en révèle le sens. Quand le Fils de Dieu est monté sur la croix, il a anéanti la solitude de la souffrance et en a éclairé l’obscurité. Ainsi, nous nous trouvons devant le mystère de l’amour de Dieu pour nous, qui nous donne espérance et courage : espérance, parce que dans le plan d’amour de Dieu, la nuit de la douleur s’ouvre aussi à la lumière pascale ; et courage, pour affronter toute adversité en sa compagnie, unis à lui.

2. Le Fils de Dieu fait homme n’a pas soustrait la maladie et la souffrance de l’expérience humaine mais, en les assumant, il les a transformées et redimensionnées. Redimensionnés parce qu’elles n’ont plus le dernier mot qui est, au contraire, la vie nouvelle en plénitude ; transformées, parce qu’en union avec le Christ, de négatives elles peuvent devenir positives. Jésus est la vie et, avec son Esprit, nous pouvons le suivre. Comme le Père a donné son Fils par amour, et le Fils s’est donné lui-même par le même amour, nous aussi, nous pouvons aimer les autres comme Dieu nous a aimés, en donnant notre vie pour nos frères. La foi dans le Dieu bon devient bonté, la foi dans le Christ crucifié devient force d’aimer jusqu’au bout, même les ennemis. La preuve de la foi authentique dans le Christ est le don de soi, la diffusion de l’amour envers le prochain, surtout envers celui qui ne le mérite pas, envers celui qui souffre, celui qui est marginalisé.3. En vertu du Baptême et de la Confirmation, nous sommes appelés à nous conformer au Christ, le bon Samaritain de tous ceux qui souffrent. « À ceci nous avons connu l’Amour : celui-là a donné sa vie pour nous. Et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1 Jn 3,16). Lorsque nous nous approchons avec tendresse de ceux qui ont besoin de soin, nous leur apportons l’espérance et le sourire de Dieu dans les contradictions du monde. Quand le dévouement généreux envers les autres devient le style de nos actions, nous faisons une place au Cœur du Christ et nous en sommes réchauffés, offrant ainsi notre contribution à l’avènement du Royaume de Dieu.

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 11:30

Noël : une joie ?

Dans la nuit de Noël, résonnent dans nos églises, les paroles que l’ange du Seigneur adressa aux bergers : « Je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur … » (Luc 2, 10). Cette joie est-elle la nôtre aujourd’hui ? Non pas une joie éphémère, mais une joie que nul ne pourra nous ravir ! (Cf. Jean 16,22).

Cette joie, c’est la joie de rencontrer le Christ et de se découvrir aimé par lui.

Cette joie, c’est la joie d’écouter sa Parole qui nous décentre de nous-mêmes pour nous centrer sur les autres et sur le Père. Alors, animés par le souffle de « Diaconia 1 » nous pouvons écouter et rencontrer ceux qui souffrent : les malades, les personnes seules ou abandonnées, les chômeurs et ceux qui sont menacés dans leur emploi, les jeunes sans perspective d’avenir, l’étranger en attente de régularisation ….

Cette joie, c’est la joie de découvrir que Dieu ne peut se résoudre à ce que nous vivions dans les ténèbres du péché !

Cette joie, c’est la joie de savoir qu’avec le Christ, par Lui et en Lui, rien de ce qui est donné par amour ne peut-être perdu !

Cette joie, c’est la joie d’entendre la promesse d’une vie éternelle, promesse qui se réalisera au beau matin de Pâques !

Cette joie, c’est la joie de transmettre l’Evangile à tous ceux qui l’ont oublié ou qui ne le connaissent pas encore !

La joie de Noël vient réveiller en nous la joie de notre baptême. Cela ne signifie pas que tout soit toujours facile et chacun d’entre nous se retrouvera probablement dans ces quelques mots du pape François :

« Je reconnais que la joie ne se vit pas de la même façon à toutes les étapes et dans toutes les circonstances de la vie, parfois très dure. Elle s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au delà de tout. Je comprends les personnes qui deviennent tristes à cause des graves difficultés qu’elles doivent supporter, cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis … » (Exhortation Apostolique, La joie de l’Evangile, § 6).

Dans l’étable de Bethléem un enfant vient de naître pour que demeure toujours en nous, au moins comme un rayon de lumière, la joie d’être infiniment aimé par Dieu !

En contemplant ce mystère, c’est à vos familles, à chacun d’entre vous, et plus particulièrement à ceux qui souffrent ou qui connaissent de « graves difficultés », que je souhaite un joyeux Noël !

+ Pascal Delannoy

Evêque de Saint-Denis en France

Noël 2013

1 « Diaconia 2013 » a rassemblé à Lourdes du 09 au 11 mai 2013 les délégués de tous les diocèses de France sur le thème : « Servons la Fraternité ».

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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 22:21

Les élections municipales : une chance pour le bien commun

Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des Évêques de France à l'approche des élections municipales des 23 et 30 mars 2014.

Au nom des évêques de France, nous tenons à rendre hommage aux hommes et aux femmes impliqués dans la vie municipale. Ces élus de la proximité humaine et géographique, très attachés à leurs communes, quelles que soient leurs dimensions, sont parfois engagés depuis de longues années. Ils savent que, pour chacun d'entre nous, être enraciné en un lieu est une dimension essentielle de la vie personnelle et sociale. Beaucoup ont à cœur d'accueillir au mieux les nouveaux habitants. Et quand le chômage ou la précarité touchent nos concitoyens, une vie locale harmonieuse favorise la dignité et la recherche d'emploi. Dans les cas de grande solitude, en particulier, la commune est souvent ce premier garant du lien social, avec les services aux personnes âgées, aux personnes fragiles ou en situation de handicap, en développant la vie associative, sportive et culturelle.

Une parole forte d'encouragement

C'est pourquoi nous souhaitons encourager fortement toutes les personnes qui projettent en 2014 de donner quelques années au service du bien commun. Qu'elles travaillent à l'échelle de la commune, de la communauté de communes ou d'agglomération, qu'elles représentent la dimension locale dans les diverses structures de la vie départementale ou régionale, toutes seront invitées à participer à leur façon, à la construction d'une société fraternelle.

Pour les catholiques, en particulier, cette dimension fraternelle comporte un sens très profond. Elle enracine l'engagement pour le bien commun au cœur même de la source de leur foi. Comme le dit le pape François dans sa récente Exhortation apostolique Evangelii Gaudium (§ 179), « la Parole de Dieu enseigne que, dans le frère, on trouve le prolongement permanent de l'Incarnation pour chacun de nous : « Dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait' (Mt 25, 40). Tout ce que nous faisons pour les autres a une dimension transcendante».

Nous saluons l'implication des élus

En tant qu'évêques, par notre ministère, nous observons la richesse de la vie locale, particulièrement lors de nos visites pastorales. Les associations, les municipalités et les paroisses, sont souvent, notamment dans les petites communes rurales qui constituent l'immense majorité du tissu communal, les seuls lieux de lien social. Nous savons, bien sûr, les difficultés auxquelles les élus doivent faire face. La crise économique, longue et coûteuse en emplois, en fermetures d'entreprises, la recherche des subventions et des dotations rendent difficiles les projets et les investissements municipaux. Les communes elles-mêmes sont touchées. L'intercommunalité est un degré qui, en période de crise, doit permettre une mutualisation équitable et réfléchie.

Mais nous savons l'énergie avec laquelle les responsables de l'action sociale mettent en œuvre des initiatives nouvelles. Nous savons aussi leur volonté de servir la communauté territoriale tout entière. Nous savons encore l'attachement des maires à « leurs » églises, part essentielle du patrimoine communal, dont ils sont souvent les premiers à initier des restaurations. Pour tout cela, et bien d'autres actions des domaines si variés du développement local, nous saluons leur implication et condamnons les discours populistes répandant la suspicion contre toute représentation politique.

Face à l'individualisme, des hommes et des femmes soucieux de tous

La tendance à l'individualisme, à la perte du sens du bien commun et au rejet de l'autre, quand il est différent ou quand il vient d'ailleurs, nous inquiète. Souvent la peur puis la violence en sont les conséquences. Parfois même, des personnes ont le sentiment qu'elles ne sont plus accueillies là où, il y a quelques années encore, elles avaient toute leur place.

Nous encourageons les candidatures aux élections municipales de 2014 des hommes et des femmes soucieux de tous, notamment dans les nouvelles générations.

Forts de leur humanité, de leur disponibilité, forts aussi, s'ils en sont habités, de leur foi au Christ, ils pourront faire du nouveau, en renversant les mentalités dans le sens de l'amour et de l'Évangile.

Au service du bien commun, ils sauront allier aspirations individuelles, justice sociale, démocratie et paix. Notre pays en vaut la peine. Nous engageons à mettre en œuvre, au niveau local, une vive attention à toutes formes de pauvretés et la conduite d'actions dynamiques et inventives pour le meilleur de la vie ensemble.

Que chaque citoyen, en allant voter, montre sa volonté de prendre sa part dans la recherche du bien commun.

Paris, le 11 décembre 2013 Mgr Georges PONTIER, Archevêque de Marseille, Président

Mgr Pierre-Marie CARRÉ, Archevêque de Montpellier, Vice-président

Mgr Pascal DELANNOY, Évêque de Saint-Denis, Vice-président

Cardinal André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris

Mgr Jean-Claude BOULANGER, Évêque de Bayeux et Lisieux

Mgr François FONLUPT, Évêque de Rodez et Vabres

Mgr Jean-Paul JAMES, Évêque de Nantes

Mgr Hubert HERBRETEAU, Évêque d'Agen

Mgr Stanislas LALANNE, Évêque de Pontoise

Mgr Benoît RIVIÈRE, Évêque d'Autun, Chalon et Mâcon

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 17:15

L'Exhortation apostolique « Evangelii gaudium » du Pape François

Extrait de la présentation de l'Exhortation apostolique « Evangelii gaudium » du Pape François publiée le 26 novembre 2013, par Mgr Salvatore Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la Nouvelle évangélisation.

Evangelii gaudium : l'Exhortation apostolique du Pape François écrite à la lumière de la joie, pour redécouvrir la source de l'évangélisation dans le monde contemporain. C'est ainsi que l'on pourrait résumer le contenu de ce nouveau document que le Pape François donne à l'Eglise pour préciser les chemins que la pastorale doit emprunter dans un avenir immédiat. C'est une invitation à retrouver une vision prophétique et positive de la réalité, sans pour autant se cacher les difficultés. Le Pape François nous encourage et nous engage à regarder devant nous, au-delà de ce temps de crise, faisant une nouvelle fois de la croix et de la résurrection du Christ l' « étendard de la victoire » (85). A plusieurs reprises, le Pape François fait référence aux Propositiones du Synode d'octobre 2012, montrant ainsi combien la contribution du Synode fut importante dans la rédaction de cette Exhortation. Le document va cependant plus loin que l'expérience synodale. Le Pape y imprime non seulement sa propre expérience pastorale, mais aussi l'invitation à accueillir le moment de grâce que vit l'Eglise, afin d'avancer avec foi, conviction et enthousiasme la nouvelle étape de l'évangélisation. Reprenant l'enseignement de Evangelii nuntiandi de Paul VI, il place de nouveau au centre la personne de Jésus-Christ, premier évangélisateur qui appelle chacun de nous à prendre part avec lui à l'œuvre du salut (12). « L'action missionnaire est le paradigme de toute œuvre de l'Eglise » (15) affirme le Saint-Père. C'est pourquoi il nous faut accueillir ce temps favorable pour discerner et vivre la « nouvelle étape » de l'évangélisation (17) qui s'articule autour de deux thèmes qui forment la trame de l'Exhortation. D'une part, le Pape François s'adresse aux Eglises particulières, confrontées aux défis et aux opportunités propres aux différents contextes culturels, pour qu'elles soient en mesure de spécifier le travail de nouvelle évangélisation dans leurs pays. D'autre part, le Pape indique un dénominateur commun, pour que toute l'Eglise, et chaque évangélisateur, puisse adopter une méthode commune, signe que l'évangélisation est un chemin où l'on marche à plusieurs, jamais de façon isolée. Les sept points, regroupés dans les cinq chapitres de l'Exhortation, constituent la vision du Pape à propos de la nouvelle évangélisation :

  • - la réforme de l'Eglise sur la voie de la mission
  • - les tentations des agents pastoraux,
  • - l'Eglise comprise comme la totalité du Peuple de Dieu qui évangélise,
  • - l'homélie et sa préparation,
  • - l'intégration sociale des pauvres,
  • - la paix et le dialogue social,
  • - les motivations spirituelles de l'engagement missionnaire.

Le lien entre tous ces thèmes est l'amour miséricordieux de Dieu qui va à la rencontre de chacun pour manifester le cœur de la révélation : la vie de chacun trouve son sens dans la rencontre de Jésus-Christ et dans la joie de partager cette expérience d'amour avec les autres (8).

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