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29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 10:14
Liturgie familiale du 5ème  dimanche de carême
29 mars 2020
Nous pouvons (je peux) nous mettre devant une croix, et ou, devant une icône du Seigneur ou de la Vierge portant son enfant, le nouveau Testament ouvert sur l’évangile du jour (Jn 11, 1-45), un lumignon ou deux roses du jardin…
En union avec notre évêque et les chrétiens de notre diocèse
Faisons sur nous le signe de la Croix 
Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Amen
le Père ou la mère de famille ou le plus ancien(ne) :
Béni soit, Dieu, notre Père, qui nous rassemble et nous accueille en son Fils Jésus Christ. Bénissons le ensemble d’une même voix et d’un même cœur.
Tous : Béni sois tu notre Dieu, maintenant et toujours.
En communion avec tous les chrétiens empêchés de se rassembler en ce dimanche, jour du Seigneur,  
et animés par le désir de se retrouver ensemble à nouveau pour célébrer l’Eucharistie,
Elevons notre cœur vers le Seigneur :
Prière d’ouverture
Pour répondre à l’angoisse de celles et ceux qui souffrent,
Tu as envoyé, Seigneur, ton propre Fils dans le monde,
Et il est devenu l’homme des douleurs.
Entends notre prière et la plainte de nos malades,
Ne laisse pas le mal les détourner de toi,
Fais qu’ils retrouvent la santé,
Et puissent te rendre grâce dans l’assemblée des fidèles.
Nous te le demandons par Jésus le Christ, ton Fils et notre Seigneur.
Amen
Introduction à l’Evangile
La Parole de Dieu est une lumière sur notre vie et une nourriture pour notre route. Que l’Esprit du Seigneur ouvre nos cœurs et nous aide à accueillir cette Parole pour qu’elle porte en nous du bon fruit.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 11, 1-45)

 

    En ce temps-là,
    il y avait quelqu’un de malade,
Lazare, de Béthanie,
le village de Marie et de Marthe, sa sœur.
    Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur
et lui essuya les pieds avec ses cheveux.
C’était son frère Lazare qui était malade.
    Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus :
« Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
    En apprenant cela, Jésus dit :
« Cette maladie ne conduit pas à la mort,
elle est pour la gloire de Dieu,
afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
    Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.
    Quand il apprit que celui-ci était malade,
il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait.
    Puis, après cela, il dit aux disciples :
« Revenons en Judée. »
    Les disciples lui dirent :
« Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider,
et tu y retournes ? »
    Jésus répondit :
« N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ?
Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas,
parce qu’il voit la lumière de ce monde ;
    mais celui qui marche pendant la nuit trébuche,
parce que la lumière n’est pas en lui. »
    Après ces paroles, il ajouta :
« Lazare, notre ami, s’est endormi ;
mais je vais aller le tirer de ce sommeil. »
    Les disciples lui dirent alors :
« Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. »
    Jésus avait parlé de la mort ;
eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil.
    Alors il leur dit ouvertement :
« Lazare est mort,
    et je me réjouis de n’avoir pas été là,
à cause de vous, pour que vous croyiez.
Mais allons auprès de lui ! »
    Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
dit aux autres disciples :
« Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »

    À son arrivée,
Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
    Comme Béthanie était tout près de Jérusalem
– à une distance de quinze stades
(c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –,
    beaucoup de Juifs étaient venus
réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère.
    Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus,
elle partit à sa rencontre,
tandis que Marie restait assise à la maison.
    Marthe dit à Jésus :
« Seigneur, si tu avais été ici,
mon frère ne serait pas mort.
    Mais maintenant encore, je le sais,
tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »
    Jésus lui dit :
« Ton frère ressuscitera. »
    Marthe reprit :
« Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection,
au dernier jour. »
    Jésus lui dit :
« Moi, je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi,
même s’il meurt, vivra ;
    quiconque vit et croit en moi
ne mourra jamais.
Crois-tu cela ? »
    Elle répondit :
« Oui, Seigneur, je le crois :
tu es le Christ, le Fils de Dieu,
tu es celui qui vient dans le monde. »

    Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie,
et lui dit tout bas :
« Le Maître est là, il t’appelle. »
    Marie, dès qu’elle l’entendit,
se leva rapidement et alla rejoindre Jésus.
    Il n’était pas encore entré dans le village,
mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré.
    Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie
et la réconfortaient,
la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ;
ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.
    Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus.
Dès qu’elle le vit,
elle se jeta à ses pieds et lui dit :
« Seigneur, si tu avais été ici,
mon frère ne serait pas mort. »
    Quand il vit qu’elle pleurait,
et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi,
Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé,
    et il demanda :
« Où l’avez-vous déposé ? »
Ils lui répondirent :
« Seigneur, viens, et vois. »
    Alors Jésus se mit à pleurer.
    Les Juifs disaient :
« Voyez comme il l’aimait ! »
    Mais certains d’entre eux dirent :
« Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle,
ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »

    Jésus, repris par l’émotion,
arriva au tombeau.
C’était une grotte fermée par une pierre.
    Jésus dit :
« Enlevez la pierre. »
Marthe, la sœur du défunt, lui dit :
« Seigneur, il sent déjà ;
c’est le quatrième jour qu’il est là. »
    Alors Jésus dit à Marthe :
« Ne te l’ai-je pas dit ?
Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
    On enleva donc la pierre.
Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit :
« Père, je te rends grâce
parce que tu m’as exaucé.
    Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ;
mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure,
afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »
    Après cela, il cria d’une voix forte :
« Lazare, viens dehors ! »
    Et le mort sortit,
les pieds et les mains liés par des bandelettes,
le visage enveloppé d’un suaire.
Jésus leur dit :
« Déliez-le, et laissez-le aller. »
    Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie
et avaient donc vu ce que Jésus avait fait,
crurent en lui.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

 

Temps de partage

Regardons le début du récit

Jésus, quoique informé de la maladie de son ami, tarde à se rendre à son chevet.

Regardons la fin de ce passage d’évangile :

Jésus fait se lever Lazare, Lazare n’est pas ressuscité car il va mourir à nouveau.

 

Le cœur de ce texte c’est le dialogue entre Marthe et Jésus

La grande révélation de Jésus :

« Moi, je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi,
même s’il meurt, vivra ;
    quiconque vit et croit en moi
ne mourra jamais.
Crois-tu cela ? »

 

 

La profession de foi :

« Oui, Seigneur, je le crois :
tu es le Christ, le Fils de Dieu,
tu es celui qui vient dans le monde. »

 

Sortir Lazare du tombeau donne un argument en plus à ceux qui veulent condamner Jésus !

Par sa mort et sa résurrection,  Jésus nous donne accès à la vraie vie, la vie en Dieu.

 

Et nous ?

 

En s’adressant à Marthe, Jésus s’adresse à chacune et chacun parmi nous.

Quelle réponse je/nous donnons à Jésus ?

 

Un temps de silence

 

 

Intentions de prière

 

 

Nous allons prier avec la confiance de Marthe et de Marie.

Notre monde est traversé par des forces de mort.

Jésus est la résurrection et la vie ! Nous prions dans cette lumière.

 

 

1.         « Cette maladie ne conduit pas à la mort »

Seigneur, nous te prions pour celles et ceux qui souffrent de cette pandémie du coronavirus et pour les personnes qui les assistent et les soignent. Fais naître et grandir  en eux l’espérance de la vie.

 

Écoute nos prières, Seigneur exauce- nous

 

 

2.         « Jésus pleura »

Seigneur, nous te prions pour les personnes qui perdent un être cher, un parent, un conjoint, et qui doivent continuer à assumer leur existence quotidienne,

qu’elles voient, au-delà de la mort, la promesse de la résurrection faite à tout homme.

 

Écoute nos prières, Seigneur exauce- nous

 

 

3.         « De nombreux juifs étaient venus entourer Marthe et Marie »

Seigneur, nous te prions pour les personnes qui meurent seules et pour celles qui sont seules pour porter un deuil. Rends-nous, Seigneur,  attentifs à nos voisins.

 

Écoute nos prières, Seigneur exauce- nous

 

Chaque famille, foyer ou couple, ajoutera d’autres intentions pour des malades ou des endeuillés, les catéchumènes,  en les citant.

Le Père ou la mère de famille ou le plus ancien(ne) :

 

Seigneur Jésus, tu as été ému quand on t’a dit : « celui que tu aimes est malade », écoute le cri de notre prière, sois notre vie et notre résurrection, aujourd’hui et pour les siècles des siècles.

 

 

Notre Père

 

Dieu nous communique son Esprit d’unité et de communion. Nous pouvons lui parler comme Jésus nous l’a enseigné :

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Car c'est à Toi qu'appartiennent le Règne,
la puissance et la gloire aux siècles des siècles

Amen

Temps de silence

 

Prière de communion de désir

 

Seigneur Jésus,

 

Tu es vivant, ressuscité présent parmi nous

quand nous sommes rassemblés en ton Nom.

Tu es présent par ta Parole

Qui est nourriture pour notre route.

 

Que ce jeûne eucharistique

Augmente en nous, de jour en jour,

le désir de pouvoir célébrer et  

te recevoir dans le pain eucharistique.

 

Garde nous reliés à toi et à nos frères

par une charité qui ne passera jamais

Amen

 

Bénédiction

Le plus ancien(ne) bénit l’assemblée :

 

 

Que le Seigneur nous bénisse et nous garde ! Que le Seigneur tourne vers nous son visage, et qu’il nous apporte la paix et la guérison.

 

Béni sois Dieu, maintenant et toujours

5e Dimanche du Carême A

Partageons la parole de Dieu avec le frère Nicolas Morin, de la fraternité franciscaine de Besançon (Doubs).

Comprendre

Je suis toujours saisi par la force toujours actuelle de la Parole de Dieu. Elle est vivante, douce comme le miel et tranchante comme le glaive. L’Évangile de ce dimanche nous met face à la mort, brutale, incompréhensible, d’un frère et d’un ami. Lazare pourrait être chacun, chacune d’entre nous, figure de l’humanité blessée. Nous avons goûté l’ivresse d’une vie sans entraves ni limites. Tout semblait permis puisque tout était possible ! Notre terre que nous avons pillée sans merci crie sa désolation. Le Tentateur, le Séducteur, a lié nos mains et nos pieds, mais surtout nos cœurs, par de solides bandelettes. Nous voici enfermés dans une logique que nous ne maîtrisons plus. Nous nous pensions vivants, et nous voici comme morts.

Méditer

« Seigneur, celui que tu aimes est malade. » À la nouvelle de la mort de son ami, le cœur de Jésus se tord de douleur, comme il saignera à la perspective de sa propre mort, au jardin de Gethsémani. Dieu ne veut pas la mort. Il fait sienne notre douleur et notre révolte. Il aurait pu fuir la souffrance et la mort. Il se met en route vers son ami Lazare, vers Jérusalem où il sera crucifié.

« Si tu avais été là… », prient Marthe et sa sœur Marie. Justement non ! Parce que Jésus ne sauve pas à notre manière. Il faut que la mort soit consommée, que nos yeux s’ouvrent sur l’ampleur de notre péché, que nous renoncions à nous sauver nous-mêmes pour qu’enfin nous nous tournions vers le Christ les mains vides, le cœur pauvre et assoiffé.

Plus forte que sa peine et sa révolte, il y a la confiance de Marthe : « Et maintenant, je sais : tout ce que tu demanderas à Dieu, il te le donnera ! » La foi de Marthe ouvre une brèche par laquelle Jésus se révèle tout entier : « JE SUIS la Résurrection et la Vie : qui croit en moi, même s’il est mort, vivra. Crois-tu cela ? »

Le Seigneur Jésus est Vie en plénitude, source jaillissante de Vie. Et parce qu’il ne garde rien pour lui, il nous rend participants de cette Vie donnée par le Père dans la communion de l’Esprit. En donnant sa vie librement sur la croix, Jésus nous fait naître à la vie divine, à cette communion d’amour. Sa mort est le creuset d’une nouvelle création. Notre humanité en est renouvelée, recréée.

« Lazare, viens dehors !... Déliez-le et laissez-le aller. » Jésus, maître de la Vie, nous fait sortir de nos tombeaux, mais nous avons besoin que nos frères et sœurs nous libèrent de nos liens en son nom. Merveilleuse vocation de l’Église que d’être l’instrument de la miséricorde divine, dénouant les liens de toutes nos servitudes.

Prier

 

Seigneur Jésus, maître de la Vie,

aujourd’hui encore, nous courons vers toi

pour te présenter nos frères et sœurs

touchés par la maladie

mais aussi notre monde malade de ses excès.

5e Dimanche du Carême A

Partageons la parole de Dieu avec le frère Nicolas Morin, de la fraternité franciscaine de Besançon (Doubs).

Comprendre

Je suis toujours saisi par la force toujours actuelle de la Parole de Dieu. Elle est vivante, douce comme le miel et tranchante comme le glaive. L’Évangile de ce dimanche nous met face à la mort, brutale, incompréhensible, d’un frère et d’un ami. Lazare pourrait être chacun, chacune d’entre nous, figure de l’humanité blessée. Nous avons goûté l’ivresse d’une vie sans entraves ni limites. Tout semblait permis puisque tout était possible ! Notre terre que nous avons pillée sans merci crie sa désolation. Le Tentateur, le Séducteur, a lié nos mains et nos pieds, mais surtout nos cœurs, par de solides bandelettes. Nous voici enfermés dans une logique que nous ne maîtrisons plus. Nous nous pensions vivants, et nous voici comme morts.

Méditer

« Seigneur, celui que tu aimes est malade. » À la nouvelle de la mort de son ami, le cœur de Jésus se tord de douleur, comme il saignera à la perspective de sa propre mort, au jardin de Gethsémani. Dieu ne veut pas la mort. Il fait sienne notre douleur et notre révolte. Il aurait pu fuir la souffrance et la mort. Il se met en route vers son ami Lazare, vers Jérusalem où il sera crucifié.

« Si tu avais été là… », prient Marthe et sa sœur Marie. Justement non ! Parce que Jésus ne sauve pas à notre manière. Il faut que la mort soit consommée, que nos yeux s’ouvrent sur l’ampleur de notre péché, que nous renoncions à nous sauver nous-mêmes pour qu’enfin nous nous tournions vers le Christ les mains vides, le cœur pauvre et assoiffé.

Plus forte que sa peine et sa révolte, il y a la confiance de Marthe : « Et maintenant, je sais : tout ce que tu demanderas à Dieu, il te le donnera ! » La foi de Marthe ouvre une brèche par laquelle Jésus se révèle tout entier : « JE SUIS la Résurrection et la Vie : qui croit en moi, même s’il est mort, vivra. Crois-tu cela ? »

Le Seigneur Jésus est Vie en plénitude, source jaillissante de Vie. Et parce qu’il ne garde rien pour lui, il nous rend participants de cette Vie donnée par le Père dans la communion de l’Esprit. En donnant sa vie librement sur la croix, Jésus nous fait naître à la vie divine, à cette communion d’amour. Sa mort est le creuset d’une nouvelle création. Notre humanité en est renouvelée, recréée.

« Lazare, viens dehors !... Déliez-le et laissez-le aller. » Jésus, maître de la Vie, nous fait sortir de nos tombeaux, mais nous avons besoin que nos frères et sœurs nous libèrent de nos liens en son nom. Merveilleuse vocation de l’Église que d’être l’instrument de la miséricorde divine, dénouant les liens de toutes nos servitudes.

Prier

 

Seigneur Jésus, maître de la Vie,

aujourd’hui encore, nous courons vers toi

pour te présenter nos frères et sœurs

touchés par la maladie

mais aussi notre monde malade de ses excès.

Fais-nous la grâce de nous convertir

afin que de cette crise aux multiples visages

naisse une humanité nouvelle, une humanité réconciliée

 

 

 

Homélie pour le 5e dimanche de Carême (année A)

 

 

 

 

Textes de la Parole de Dieu : Ezéchiel 37,12-14 ; Psaume 129 ; Saint Paul aux Romains 8,8-11 ; Jean 11,1-45

 

 

Jésus, après avoir hésité, retenu par la peur des apôtres, accomplit le dernier signe miraculeux avant sa propre Pâques : il se rend au tombeau de son ami Lazare.

 

Là, tout semble fini, la tombe est fermée, la pierre est roulée, autour il n’y a que pleurs et désolation chez deux femmes, Marthe et Marie, chez tous les amis et personnes venus pour la circonstance. Comme ce passage prend une ampleur particulière dans le moment hors du commun que nous vivons, et que nous allons vivre pendant plusieurs semaines, avec cette terrible pandémie…  Que de pleurs en ces jours, dans de nombreuses familles qui perdent un être cher, avec bien des difficultés pour vivre et faire un chemin du deuil. Voilà que la peur de la mort nous envahit tous terriblement ces jours ci. Personne n’est à l’abri de cette peur. Nous la traversons tous… Elle est peut être d’autant plus vive que notre rapport à la mort dans notre société a connu de grandes évolutions… J’y reviendrai une autre fois. Qu’il me soit déjà permis de dire qu’il est nécessaire que nous parvenions, non pas à éliminer la peur de la mort, qui est de toute façon inéluctable, mais à la dépasser, à dépasser la crainte de tout ce qui peut porter l’image de la mort. Que veut nous proposer Jésus, notamment à travers le récit d’aujourd’hui ? Jésus nous invite à dépasser la crainte de la mort…

Contemplons l’attitude de Jésus dans ce très beau texte de saint Jean. C’est peut être étonnant, mais c’est essentiel : Jean nous montre que Jésus lui même est ébranlé par l’événement dramatique de la perte d’une personne chère. « Jésus, en son esprit, est saisi d’émotion, est ébranlé (v.33), il pleure (v.35) ; il se rend au tombeau et est repris d’émotion (v.38). Ne peut on pas contempler ici le cœur même de Dieu, loin du mal, mais qui se fait proche de celui qui souffre, il ne fait pas disparaître le mal comme un magicien, mais il souffre avec celui qui souffre, il fait sienne cette souffrance, il la transforme en l’habitant lui même.

 

Jésus souffre de la mort de son ami, mais il ne se laisse pas envahir par la désolation et le découragement. Il va vers le tombeau et là il prie avec confiance son Père : « Père , je te rends grâce parce que tu m’as exaucé… » (v.41) . Prière que nous sommes invités à faire lors de célébrations de funérailles,… Alors il s’écrie d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ». Ce cri de Jésus s’adresse à tout homme, parce que nous sommes tous marqués par la mort, oui tous. Ce cri, c’est la voix de Celui qui est le maître de la vie et qui veut que tous, nous « ayons la Vie en abondance » (Jn.10,10). Le Christ ne se résigne pas devant les « tombeaux «  que sont nos péchés, nos choix parfois contradictoires, y compris ceux de dire que l’on peut complètement se passer de Dieu. Non il ne se résigne pas à cela, mais nous invite , nous ordonne, dirions nous en entendant l’appel qu’il fait à Lazare, de sortir des prisons dans lesquelles nous nous enfermons, l’égoïsme,  les fausses réussites, les peurs, les replis sur soi, toutes les formes de rejets du bien commun dont le pape François nous a parlé lors de sa bénédiction extraordinaire pour la ville et pour le monde qu’il a prononcé vendredi dernier. Il nous invite à sortir des ténèbres : « Viens dehors », oui il nous dit, il te dit, il me dit, « viens dehors » !. C’est une belle invitation à la véritable liberté. Demandons au Seigneur, sincèrement, la grâce de nous laisser saisir par ces paroles que Jésus répète aujourd’hui à chacune et chacun d’entre nous : Oui… « viens dehors » !

Lazare se libère des bandelettes, libérons nous des nôtres : celle de la  l’auto suffisance, de l’orgueil, de l’insouciance, du doute de la raison comme obstacle à la grâce. L’orgueil nous rend esclave de nous-mêmes, esclaves de tant de choses matérielles, de tant d’idoles éphémères. Sans doutes que la crise que nous vivons met le doigt sur ces plaies profondes de nos sociétés .. Mais notre résurrection commence là : quand nous décidons « d’obéir », comme Lazare, à l’appel de Jésus, en sortant à la lumière (comme l’aveugle-né dans l’épisode de la semaine dernière), en nous ouvrant à la vie, en posant un acte de foi, comme Marie, comme Marthe en Celui qui nous dit « Moi, je suis la résurrection et la vie , celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra » (Jn.11,25). Chacune et chacun, dans ce contexte difficile, devons réfléchir aux petites résurrections qui vont devoir surgir de cette crise. Patience, laissons monter dans nos cœurs celles-ci, ne les exprimons pas tout de suite, avec précipitations… Il faut que la Vie surgisse de la profondeur de nos cœurs. Et il faut du temps, le temps d’un deuil, d’un monde à un autre, d’une réalité de vie à une autre.

 

Le geste de Dieu qui ressuscite Lazare montre jusqu’où peut aller la grâce de Dieu envers notre humanité dans ce parcours terrestre de la vie, donc jusqu’où peut aller notre conversion, notre changement, personnel, sociétal, dans le bien commun à tous.

 

Face à toutes les questions qui surgissent ces jours, face à toutes les angoisses légitimes qui peuvent être les nôtres, deux voies s’offrent à nous : Nous enfermer dans nos tristesses, ou laisser Jésus s’approcher de nos tombeaux. Chacune et chacun d’entre nous a au fond de lui même, déjà un ou des petits tombeaux, des zones mortifères dans son cœur, des blessures que l’on n’arrive ou que l’on ne veut pas dépasser.

Identifions les multiples petits tombeaux que nous avons à l’intérieur du cœur, et là, invitons Jésus. Oui invitons-le… C’est étrange, ces fausses pudeurs qui nous envahissent parfois, à vouloir rester seuls quand cela ne va pas, à nous laisser enfermer dans des grottes obscures de la recherche de soi que par soi-même, en ruminant et en sombrant dans l’angoisse et la peur paralysantes. On appelle cela communément « broyer du noir » : nos vies sont nouées autour des différents problèmes qui s’enchevêtrent en cascade…. Quelle angoisse !

 

Osons et encourageons nous les uns et les autres,  et disons-nous: « invitons Jésus dans notre cœur », entendons cette parole : « venez à moi vous tous qui peinez, et moi je vous procurerai le repos (Mt.11,28).

 

Nous traversons une profonde crise,  dont il est bien trop tôt pour mesurer toutes les conséquences. Par mes propos je ne veux pas la minimiser, lui tourner le dos, ce serait une autre porte d’entrée à la peur. Noua allons devoir connaître des jours encore plus difficiles, malgré la lutte acharnée de nos médecins et soignants sur tout le territoire et bien au delà.

Cependant, Jésus nous dit ce matin : « enlevez la pierre », si lourde qu’elle soit. Enlevons devant lui les pierres de nos cœurs qui l’empêchent d’entrer. Ne barrons pas l’entrée du Seigneur. Voilà qui nous laisse deviner « l’entrée de Jésus à Jérusalem », que nous prierons en la fête des Rameaux. :ce sera pour entrer ,  nous mêmes, dans son  propre passion : Jésus lui-même sera mis dans un tombeau.  Ce tombeau ce n’est pas nous qui l’ouvrons, mais Dieu lui même, par amour infini et éternel de la vie. : c’est la Pâque du Christ.

 Notre foi c’est l’annonce de la joie du  Seigneur vivant, de la joie de la vie en Dieu. Aujourd’hui entendons la voix de Dieu dans la bouche du prophète Ezéchiel : « je vais ouvrir vos tombeaux, je vous en ferai remonter, je mettrai en vous mon esprit, je vous donnerai le repos sur la terre. Alors vous saurez que je suis le Seigneur, j’ai parlé, et je le ferai. Oracle du Seigneur (première lecture de ce dimanche). Avec le Christ , cet Esprit est la grâce de notre baptême. Ravivons celui-ci , une nouvelle fois, en ce cinquième dimanche de Carême.                                       

 

 Père Frédéric Benoist

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