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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 08:49

Du premier livre de saint Hilaire de Poitiers sur la Trinité

Que pourrions-nous penser de Dieu si la mort de l’homme abolissait en lui tout sentiment et si elle mettait fin à une vie épuisée ? La raison m’assurait qu’il serait indigne de Dieu d’engager l’homme dans une vie capable de réflexion et de sagesse, sans lui laisser d’autre issue qu’un déclin inévitable et une mort éternelle. Dieu n’aurait-il amené l’homme du néant à l’être que pour le replonger dans le néant ? L’acte créateur de Dieu donne naissance à ce qui n’existait pas, mais peut-il enlever la vie à ce qui a commencé d’exister ? Mon esprit s’épuisait dans ces réflexions, tremblant pour lui-même et pour son corps. Il proclamait sa foi en Dieu avec ferveur et constance, mais il était anxieux de son sort et de celui du corps où il demeurait, et qui périrait avec lui. Je pris alors connaissance, après la Loi et les Prophètes, de la doctrine de l’Évangile et des apôtres. Je compris que ceux qui reçoivent le Verbe incarné avec foi ont pouvoir de devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.

 

Mon esprit troublé et anxieux trouva dans l’Évangile plus d’espérance qu’il n’attendait. Je commençai à pénétrer la connaissance du Dieu Père. Une intuition naturelle m’avait fait pressentir l’éternité, l’infinitude et la beauté du Créateur. Maintenant, je sais que ces qualités sont également l’apanage du Dieu Fils Unique. Ma foi ne court plus après divers dieux, car elle a découvert un Dieu né de Dieu. Mon esprit ne conclut pas à une diversité de nature en ce Dieu né de Dieu, car celui-ci est plein de grâce et de vérité. Mon esprit n’imagine pas davantage une antériorité ou une postériorité en ce Dieu né de Dieu, car celui-ci était au commencement auprès de Dieu. Je compris aussi que la foi en cette connaissance salutaire était très rare, mais qu’elle incluait la récompense suprême, car il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, non par une naissance charnelle, mais par la foi. Être fils de Dieu est l’effet non d’une nécessité, mais de la seule puissance de Dieu.

 

Le don que Dieu nous fait d’être ses fils est proposé à chacun d’entre nous, il ne provient pas de la médiation naturelle des parents, mais de la volonté qui trouve ainsi sa récompense. Ce pouvoir risquait d’embarrasser une foi faible et vacillante, car le désir s’exaspère, mais l’espoir s’affaiblit. Aussi le Verbe s’est-il fait chair, pour que la chair puisse s’élever vers Dieu. Pour que le Verbe fait chair soit à la fois Verbe de Dieu, et chair de notre chair, il a habité parmi nous. Pouvoir habiter est le fait de la divinité, puisque seul Dieu demeure ; “parmi nous” indique l’humanité, puisqu’il s’est fait chair de notre chair. En daignant assumer notre chair, le Verbe ne s’est pas appauvri de sa nature, car il est le Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité. Le Verbe a conservé toute la perfection de sa nature, en assumant la réalité de la nôtre.

 

Mon âme accueillit dans la joie la révélation de ce grand mystère, car la chair me rapprochait de Dieu. Et la foi m’appelait à une nouvelle naissance. Je pouvais obtenir la régénération d’en-haut, et je reconnus alors la sollicitude de mon Père et Créateur. J’eus la certitude de ne pouvoir retourner au néant après avoir été tiré du néant à l’être. Cette connaissance dépasse les limites de l’intelligence humaine, car la raison commune est incapable de sonder les desseins de Dieu : elle connaît seulement ce qui lui ressemble, ou ce qu’elle peut saisir par ses propres moyens. En effet, les merveilles que Dieu accomplit par sa puissance éternelle ne peuvent s’apprécier par la raison, mais par une foi infinie. Mon esprit ne pouvait plus rejeter le Dieu qui au commencement était avec Dieu, ni le Verbe fait chair qui a habité parmi nous, sous prétexte d’une impossibilité de le comprendre, car je me suis souvenu que mon esprit pouvait comprendre s’il adhérait par la foi.

Dieu dans nos mains, Dieu sur nos chemins

Bien qu’elle soit mystérieuse, cette figure biblique de Melchisedech ne peut nous laisser indifférent, aujourd’hui encore. Ce roi de Salem apparaît et disparaît sans aucun autre commentaire. Or si brève soit-elle, cette mention contient de nombreux traits significatifs. Il est roi et prêtre en même temps. Il adore le Dieu Très-Haut sans connaître le Nom révélé. Il offre le pain et le vin et prononce une double bénédiction, celle d’Abraham par Dieu et de Dieu pour Abraham. Enfin il professe que Dieu qui est à l’origine de la terre et du ciel porte une attention toute particulière sur Abraham. L’Eglise y a toujours vu plus que ne le chante le psaume. « Tu es prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech. » Par-delà cette figure prophétique, elle y voit la préfiguration de l’Eucharistie du Seigneur.

 

Abraham était sur le chemin du retour, revenant d’une expédition, quand il rencontre Melchisédech. Il est venu nous rencontrer sur nos chemins, ce Christ dont nous fêtons aujourd’hui la présence réelle par-delà des réalités bien fragiles et périssables, celles du pain et du vin. Il est venu façonner une terre de tendresse pour nous apporter la Bonne Nouvelle de l’amour que Dieu nous porte. Il est venu nous ouvrir à un autre horizon que celui de notre quotidien, nous éclairer de cette lumière qui donne la vie à toute créature quand sa chaleur fait s’éclore la fleur qui jaillit du bourgeon. Mais les hommes ne l’ont point reconnu, ne l’ont point entendu, ne l’ont point compris…. Ils n’ont pas de panneaux solaires pour en recevoir et y emmagasiner l’énergie. En chaque Eucharistie, il nous envoie son Esprit qui nous transforme et transforme la matière issue “de la terre et du travail des hommes.” L’Esprit de Dieu reposait sur les eaux, selon la parole du premier chapitre du livre de la Genèse. « Toi qui donnes la vie, toi qui sanctifies par ton Fils, Jésus-Christ notre Seigneur, avec la puissance de l’Esprit-Saint. »(Prière eucharistique N°3) L’Eglise invoque l’Esprit Saint de Dieu pour qu’il repose sur le pain et le vin afin qu’ils soient, aujourd’hui, consacrés au Corps et au Sang de Jésus, le Christ, Notre-Seigneur, car le sacrifice plénier du Christ n’est pas un fait du passé. Il est offrande permanente. “Regarde, Seigneur, le sacrifice de ton Eglise et daigne y reconnaître le sacrifice de ton Fils”. (Prière eucharistique N° 3) Il n’est plus possible de dissocier le Fils de sa mort et de sa résurrection.

 

En l’offertoire de chaque messe, nous lui apportons notre bonheur d’exister et nos douleurs et nos angoisses, nos lourdeurs terrestres et nos cri d’espérance en la vie. Par-delà l’écorce, il transfigure notre réalité.

Il nous ouvre à l’immensité ultime de notre humanité charnelle et nous fait percevoir l’aspect réel des êtres et des choses “Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité. La liturgie n’est pas une cérémonie rituelle, elle est geste du Dieu qui existe éternellement et qui nous fait parvenir progressivement à la dimension qui est la sienne et qu’il fait devenir nôtre. “Faisant ici mémoire de la mort et de la résurrection de ton Fils, nous t’offrons, Seigneur, le pain de la vie et la coupe du salut.”

 

Nous ne sommes plus seuls, isolés, ou réunis seulement entre nos frères autour de la table eucharistique. Rassemblés dans le Christ, “ en Lui, par Lui et avec Lui,” nous osons lui demander la grandeur ultime qui est la nôtre :”Humblement, nous te demandons qu’en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps.” La prière eucharistique N° 3 va même plus loin que la prière eucharistique N°2 : ” Que l’Esprit-Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire.” Nous les hommes mortels, devenir une éternelle offrande à ta gloire ? hommes et femmes si faibles et souillés, si prudents et feu de paille, hommes d’espérance en attente d’épanouissement. Il n’y qu’une unique et totale offrande à la gloire de Dieu, c’est l’offrande de son Fils sur notre terre, sur les chemins de Palestine, sur la Croix, dans la gloire de la Résurrection. Et nous osons dire : “Fais de nous une éternelle offrande à ta gloire !” parce que nous osons dire : « Notre Père. » après avoir dit « En Lui, par Lui, tout honneur et toute gloire ! » Le Corps vient en nos mains ouvertes. Ce pain est peu de choses pour un regard humain. Que la foi nous donne chaque fois d’en être émerveillés car la splendeur de Dieu vient en nos mains. Jacques Fournier Cef

Dimanche 23 juin 2019 - Le Saint Sacrement

 

Lectures de la messe

 

 Première lecture (Gn 14, 18-20)

 

En ces jours-là, Melkisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était prêtre du Dieu très-haut. Il bénit Abram en disant : « Béni soit Abram par le Dieu très-haut, qui a fait le ciel et la terre ; et béni soit le Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. » Et Abram lui donna le dixième de tout ce qu’il avait pris. – Parole du Seigneur. 

 

Psaume (Ps 109 (110), 1, 2, 3, 4)

 

Oracle du Seigneur à mon seigneur : « Siège à ma droite, et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône. » De Sion, le Seigneur te présente le sceptre de ta force : « Domine jusqu’au cœur de l’ennemi. » Le jour où paraît ta puissance, tu es prince, éblouissant de sainteté : « Comme la rosée qui naît de l’aurore, je t’ai engendré. » Le Seigneur l’a juré dans un serment irrévocable : « Tu es prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melkisédek. » 

 

Deuxième lecture (1 Co 11, 23-26)

 

Frères j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. – Parole du Seigneur. 

 

 

Évangile (Lc  9, 11b-17)

 

En ce temps-là, Jésus parlait aux foules du règne de Dieu, et guérissait ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser. Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent : « Renvoie cette foule : qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit désert. » Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répondirent : « Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons. À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple. » Il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. » Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers. – Acclamons la Parole de Dieu. 

 

CALENDRIER

 

Dimanche 23 Juin 2019 – SAINT SACREMENT DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST

1ère lecture (Gn 14,18-20) Psaume (109,1-4) lecture (1 Co 11,23-26) Evangile (Lc  9,11b-17)

Messe anticipée le samedi à 18 h à Saint-Louis-Dimanche à 10 h 30 messe à Notre-Dame

                                                 Quête impérée les Prêtres âgés

                                        

 

Messes de la semaine   Messe à 9 h tous les jours sauf jeudi.

-Samedi adoration du Saint-Sacrement et confessions de 10 h à 12 h

Tous les dimanches à 17 h dans la crypte de l’église Notre-Dame : prière du chapelet

Permanence d’accueil le Jeudi de 17 h à 19 h, vendredi et samedi de 16 h à 18 h dans l’église.

Rendez-vous de la semaine

 

-Jeudi 27 Juin à 20 h salle Pierre Lefeuvre : repas et bilan de l’année avec l’Equipe d’Animation Paroissiale

-Vendredi 28 Juin à 20 h salle Pierre Lefeuvre : repas de fin d’année des catéchumènes adultes et des accompagnateurs

 

 

Samedi 29 Juin sur la place des fêtes à côté de l’église Saint-Louis :  les Scouts et Guides de France nous invitent au Feu de la saint Jean de 19 h à 22 h.  Bénédiction du feu, repas, danse Venons nombreux

 

 

 

Dimanche 30 Juin 2019 – 13ème dimanche du temps ordinaire

1ère lecture (1 R 19,16b.19-21) Psaume (15,1 ;2a.5.7-10.2b.11) lecture (Ga 5,1.13-18) Evangile (Lc  9,51-62)

Messe anticipée le samedi à 18 h à Saint-Louis-Dimanche à 10 h 30 messe à Notre-Dame

                      

                                       

 

Dimanche 30 Juin à 14 h 30 au Temple protestant :

Cérémonie d’au revoir du pasteur Serge Wüthrich

 

Dimanche 30 Juin 2019 à 16 h à l’Église Notre-Dame du Raincy :

Concert Chorale « A Mass for Peace, The Armed man » de

Karl Jenkins organisé par la Ville du Raincy

Chœur du Conservatoire du Raincy, Direction Lionel Cloarec.

Piano : Wei-Cheng Wang - Soprano : Vanessa Le Moëllic 

Ténor : Thierry Varest - Alto : Frédérique Phalipaud Koebel

          Entrée libre

 

 

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Published by paroisse du Raincy - dans Feuilles de semaine

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