Le CCFD-Terre Solidaire se mobilise auprès des organisations locales qui sont ses partenaires depuis de
nombreuses années
et lance un appel au don pour les soutenir.*
Deux jours après le terrible tremblement de terre en Haïti, le CCFD-Terre Solidaire qui
soutient 7 organisations locales dans le pays, a pu entrer en contact avec deux d'entre
elles.
Sans nouvelles des 5 autres, le CCFD-Terre Solidaire est très inquiet de leur sort.
Leurs témoignages font apparaître que des zones éloignées de l'épicentre ont aussi été
touchées. Ainsi, le Père Gousse, responsable du Fonds haïtien d'appui au développement
du Sud (FONHSUD) et curé d'Aquin (une commune située à 200 kilomètres au sud de
Port-au-Prince), nous indique que son église a été affectée par le tremblement de terre.
Nous apprenons également, que Monseigneur Miot, archevêque de Port-au-Prince, est porté
disparu dans l'effondrement de l'archevêché et de la cathédrale.
Au téléphone, Lionel Fleuristin, responsable du Conseil national du financement populaire
(KNFP), spécialiste du micro crédit, nous apprend qu'il est sain et sauf mais que « tout
est rendu difficile par le fait que même les rares infrastructures de secours type
hôpitaux ont eux aussi souffert de dégâts ».
Face à cette situation, le CCFD-Terre Solidaire exprime sa profonde solidarité avec la
population haïtienne et lance un appel au don pour intervenir dans les meilleurs délais
auprès des populations locales et des organisations qu'il soutient dans le pays.
Les dons sont à envoyer au : CCFD avec mention Urgence Haïti à la Délégation 93 6, Avenue Pasteur 93140 Bondy ;
ou au
CCFD-Terre Solidaire : Urgence Haïti
4, rue Jean Lantier 75001 -- 01 44 82 80 00 -- site : ccfd-terresolidaire.org
Contact presse* : Véronique de La Martinière : 01 44 82 80 64 -- 06 07 77 05 80
Nathalie Perramon : 01 44 82 80 67 - 06 82 85 28 82
Première ONG française de développement, avec 40 millions d'euros de budget et plus de
500 initiatives soutenues chaque année dans 80 pays du sud et de l'est.
Le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD- Terre
Solidaire) a acquis
depuis près de 50 ans un savoir faire et de nombreuses références dans le dialogue avec
les sociétés civiles de ces pays.
Cette expertise est utilisée aujourd'hui dans de nombreuses activités de communication, de plaidoyer et d'éducation au
développement en direction du public français et européen, grâce à un réseau de 15 000 bénévoles militants.
* Site : www.ccfd-terresolidaire.org**
Comité catholique contre la faim et pour le développement : 4, rue Jean Lantier --
75001PARIS
Le partenariat du CCFD en Haïti en 2009
(dernières nouvelles – 13/01 à 17h30 : Monseigneur Miot, Archevêque de Port-au-Prince, avec qui les CM du CCFD s’entretenaient chaque
année, est décédé suite à l’effondrement de l’archevêché et de la cathédrale. Seul le KNFP pour l’instant a pu être contacté. Notre interlocuteur Lionel Fleuristin est sain et sauf, a priori
l’équipe KNFP aussi, leur bureau ne s’est pas effondré)
Haïti est le pays le plus pauvre du continent, et un des plus pauvres du monde, dont 70 % de la population vit en milieu rural. L’instabilité
politique et économique et une libéralisation exacerbée alimente depuis de nombreuses années une dégradation continue des conditions de vie de la population. L’économie haïtienne est assistée et
sous perfusion : le financement voire la gestion des projets d’infrastructures ou de renforcement des institutions de l’État dépend de l’aide internationale. La pauvreté et les inégalités ne
cessent de croître, et le pays ne voit pas émerger d’alternatives économiques en matière de création d’activités et d’emplois, malgré un discours officiel sur la nécessaire « relance de la
production nationale ». La majorité de la population haïtienne survit dans l’économie informelle, sans bénéficier de sécurité sociale et sans accès à des infrastructures et services publics
même les plus élémentaires.
La pression démographique, la pauvreté et la malnutrition, la destruction de l’environnement, la faiblesse des institutions, etc. accroît les
risques agricoles et les effets des catastrophes naturelles (5 cyclones en 2008). Les politiques de libéralisation commerciale appliquées depuis les années 80 ont déstructuré la production
agricole locale et augmenté considérablement la part des importations d’aliments et ont fait d’Haïti un des pays les plus vulnérables au monde du point de vue de la sécurité alimentaire, ce qui
explique les émeutes de la faim en 2008. Urbanisation chaotique, vulnérabilité environnementale, fuite de cerveaux, une société civile peu articulée, etc. viennent s’ajouter aux maux qui
entravent le développement durable d’Haïti.
Dans ce contexte, les principales priorités thématiques des partenaires du CCFD sont la Souveraineté alimentaire & modèles
agricoles, la Démocratie & structuration de la société civile (notamment à partir de la jeunesse), et la Promotion d’une économie sociale et solidaire, pour d’une façon générale
viser l’amélioration des conditions de vie de la population et la réduction des inégalités. Pour des raisons essentiellement de programmation/calendrier des initiatives, le soutien du CCFD n’a représenté « que » 97.000 € en 2009, mais
la moyenne habituelle et la programmation 2010 avoisinent plutôt les 170.000 €. Les soutiens sont en constante augmentation depuis le début des années 2000, conformément aux politiques d’appui
aux partenaires successives, qui en ont fait un pays prioritaire pour le service ALC.
Les partenaires dans le pays sont :
KNFP
Bureau à Pétion-ville ; Localisation de l’initiative : tout le pays
Le KNFP, Conseil national du financement populaire, est un partenaire commun SIDI/CCFD ; il assume des fonctions d’appui et de formation
en terme de financement populaire, de renforcement institutionnel, etc. auprès de plusieurs ONG de terrain et surtout une douzaine d’organisations paysannes de tout le pays. A travers ces
organisations, le KNFP touche plusieurs dizaines de milliers de personnes, essentiellement des familles rurales. Le KNFP met notamment en place au bénéfice de ces personnes des formations, dites
« itinéraires de formation » : petit entrepreneur, animateur BC/MUSO, membre de comité BC/MUSO, dirigeant d’OP, comptable d’OP. Le CCFD apporte un appui institutionnel au KNFP, et
a également appuyé jusqu’à 2008, dans le cadre d’un projet cofinancé par le MAE, un Institut MObile de FORmation – IMOFOR.
Commission Épiscopale Justice et Paix
Bureau à Port-au-Prince ; Localisation de l’initiative : tout le pays
JILAP est un partenaire ancien, lié à l’Archevêché. Le CCFD soutient notamment le Plan National
de Formation en droits humains de JILAP, à destination d’environ 200 « commissions Justice & Paix » dans tout le pays, aux niveaux paroisse/Evêchés/Archevêché. JILAP assure
également le monitoring de la situation des DH en Haïti et notamment la situation dans les prisons.
FONHSUD
Bureau à Aquin ; Localisation de l’initiative : quelques communes du Département du Sud
Le Fonds Haïtien d’appui au développement du Sud a été créée à l’initiative du curé de la
paroisse d’Aquin. Elle intervient dans le champ du développement local, essentiellement sur les questions de reboisement, accès à l’eau, accompagnement de MUSO, développement agricole et de
concertation avec les élus. Le CCFD apporte un appui à plusieurs lignes de travail : plantations d’arbres, réhabilitation et protection de sources, développement de l’élevage caprin
notamment.
ITECA
Bureau à Port-au-Prince ; Localisation de l’initiative : Chaine des Matheux pour le projet 2008, 3 communes pour le projet
2009
L’Institut de TEChnologie et d’Animation est une ONG importante d’appui au développement rural, qui mène des projets dans différentes zones du
pays et met l’accent sur la formation des paysans et leurs organisations sur les aspects techniques, organisationnels, commerciaux, etc. En 2008, le CCFD a appuyé un petit projet de relance
productive post cyclone dans la Chaîne des Matheux. En 2009, le CCFD appuie un projet de production et d’amélioration de semences paysannes, élaboré en partenariat avec le MST (Brésil).
Concert’Action
Bureau à Pétion-ville ; Localisation de l’initiative : Commune de Sainte-Suzanne, Nord-est.
« Concertation et Action pour le Développement »
intervient dans le domaine du
développement rural, en agriculture et santé communautaire, en lien avec des communautés rurales. Concert’Action a développé une expertise certaine en matière d’accès à l’eau en milieu rural, en
mettant en œuvre notamment des projets pour des agences de l’ONU. Concert’Action met en œuvre depuis 2008/09 le « Projet d’amélioration et pérennisation de l’accès à l’eau potable dans les
communes défavorisées de Sainte-Suzanne » cofinancé sur 4 ans par le CCFD et le MAE via le SCAC de Port-au-Prince.
Klib Timoun
Bureau et localisation de l’initiative à Verrette
Klib Timoun est une petite structure qui propose aux enfants « restavek » (enfants issus de familles pauvres qui sont
« donnés » ou confiés à d’autres familles, et se retrouvent souvent abandonnés, ou bien sortis du système scolaire, ou exploités) des activités d’alphabétisation, culturelles, des
formations diverses notamment sur les DH, ou pré professionnalisantes (coiffure, couture, etc.). Klib Timoun apporte aussi une formation aux animateurs des centres pour enfants. Le CCFD apporte
un appui institutionnel à travers des petits montants.
Tèt Kole
Bureau à Port-au-Prince ; Localisation de l’initiative : Commune de Pignon, Nord-est
Tèt Kole est une organisation paysanne implantée dans presque tout le pays (8 départements), qui a l’intéressante particularité au-delà de la
défense des petits producteurs, de défendre et mettre en valeur l’identité paysanne haïtienne. Elle est issue du processus d’organisation de communautés rurales de base par l’Eglise dans les
années 70 dans le Nord-ouest, qui a souffert d’une sanglante répression (en particulier le massacre de 139 paysans en 1987 à Jean Rabel). Malgré leur
peu de moyens, Tèt Kole défend des positionnements en accord avec ceux du CCFD et est lié à Via Campesina. Après des premiers contacts en 2004/2005, le premier soutien date de 2008/2009 dans le
cadre d’un projet d’appui à l’élevage caprin dans une commune rurale très isolée.