Solennité des Rameaux
Nous commençons en ce dimanche notre Semaine Sainte. Elle est déroutante cette année, pour ne pas donner d’autres adjectifs, compte tenu de la pandémie du Covid19. Mais dites moi, avant d’aller plus loin dans notre méditation, permettez moi d’avoir une pensée pour tous les chrétiens de par le monde, qui, depuis des années ne peuvent pas célébrer dignement la Semaine Sainte. Je pense en premier lieu à mes frères chrétiens d’Orient qui sont encore fortement éprouvés en Syrie, en Irak ; je pense à tous les chrétiens martyrs en Afrique ou en Asie ; je pense à tous les chrétiens de Chine ou d’autres dictatures pour qui la liberté religieuse est un rêve illusoire. Mon confinement, le votre, chers Raincéens est pas si pénible que ceux-là.
La Semaine Sainte commence donc par la procession festive, avec les rameaux d’olivier, du peuple de Jérusalem qui accueille Jésus. C’est pour ce dernier, le commencement de la fin d’une longue marche. Accompagné de ses disciples, Jésus a sillonné dans les villes et villages, à la rencontre des population, pour sans cesse, annoncer la Parole de Dieu. Cette Parole de Dieu a touché tous les cœurs , mais pas de la même façon.
Cette Semaine Jésus avance dans le mystère profond de sa mort et de sa résurrection.
Nous venons de lire la Passion selon saint Matthieu. Il serait bon de se poser une question : Qui suis-je devant Jésus qui entre à Jérusalem ?
Suis-je comme ces foules rencontrées de ville en ville et de village en village par Jésus, capable d’exprimer ma joie de la rencontre, de le louer ? OU suis-je celui qui prend de la distance, qui me détourne ? Qui suis-je donc pour vouloir ou pouvoir suivre Jésus qui souffre ?
Dans ce récit de la Passion, nous avons observé beaucoup de personnages, nous avons entendu beaucoup de noms : les dirigeants, les prêtres, les pharisiens, les maitres de la Loi, ceux qui avaient décidé la mort de Jésus d’une manière ou d’une autre. Sui-je comme ceux la ?
Il ya aussi d’autres noms : Judas, trente pièce de monnaie, voilà le prix de la vie de son ami. Suis-je comme Judas ?
Il ya les disciples qui ne comprennent rien en fait, ils s’endorment alors que Jésus souffre. Suis je ce dormeur ? Suis-je comme les disciples qui ne comprenaient pas ce qu’était trahir Jésus ? Suis-je comme ce disciple tenté de résoudre la crise par l’épée, la violence ? Suis-je comme lui ?
Suis je comme Pilate ? Quand il voit que la situation est difficile , il s’en lave les mains, il n’assume pas sa responsabilité, il laisse un innocent se faire condamner.
Suis-je comme la foule, c’est peut être plus facile pour se dérober, passer plus inaperçu… Cette foule a sans doute confondu réunion religieuse, jugement, ou scène digne d’un cirque. Oui cette foule fait libérer Barrabas. Après tout …
Suis-je comme les soldats qui frappent le Seigneur, l’humilient, le dépouillent de sa dernière dignité : ses vêtements, en signe de divertissement ?
Suis-je comme ceux qui suivent Jésus dans son chemin de croix et qui se moquent de lui ?
Suis-je comme Symon de Cyrène qui revenant fatigué du travail quotidien a eu la bonne volonté d’aider le Seigneur
Suis-je comme ces femmes courageuse, et comme la mère de Jésus, qui sont restées jusqu’au bout et qui ont souffert avec le Christ en silence et dans les larmes ?
Suis-je comme le disciple Joseph, le disciple de la dernière heure qui porte le corps de Jésus et qui le dépose avec respect dans son lieu de sépulture ?
Suis-je comme les deux Marie qui demeure devant le sépulcre, pleurant et priant. ?
Suis-je comme ces chefs qui le lendemain iront trouver Pilate pour ordonner aux gardes de rester devant le tombeau ? Ce Jésus est un imposteur, il osait parler de sa résurrection…
Où est mon cœur ? car Jésus ici concentre sur lui toutes les souffrances , toutes les fragilités, toutes les incompréhensions, tous les péchés petits ou grands de la vie des hommes d’hier et d’aujourd’hui. Mais il porte aussi tous les germes d’espérance et de vie… Trop tôt pour en parler ? … peut être, Mais les Rameaux nous préparent aussi à Pâques, j’espère que vous l’aurez bien compris.
Frères et sœurs chrétiens, cher Raincéennes et Raincéens, cette fête des Rameaux est pour nous en en effet très particulière. Cette fête réunit d’habitude dans nos églises une très grosse assemblée. Pratiquant régulier ou non, chacun repart d’habitude avec un brun de rameau ou d’olivier. Ils symbolisent notre attachement à Celui qui entrent triomphalement à Jérusalem. Ils signifient la Vie plus forte que la mort. Cette année il n’y a pas de bénédiction des rameaux, mais je vous invite à mettre, si vous le pouvez, à vos fenêtres, des branchages verts, je vous invite a confectionner en famille une banderole que vous accrocherez à votre balcon avec l’inscription « Hosanna ». Les enfants , vous pouvez montrer tous vos talents d’artistes en exposant de beaux dessins. Ce sera notre manière d’extérioriser, ce qui de toute façon doit être et demeure une démarche intérieure de prière et de conversion. C’est pour chacune et chacun, croyants ou non, que le Christ a souffert.
Cette immense crise mondiale du Coronavirus nous déboussole complètement. En quelques semaines l’équilibre économique, politique, social, sanitaire, environnemental, de notre planète se trouve modifié. Une telle crise, dans de telle proportion, était il y a encore quelques semaines inimaginables au sein de nos société hyper performantes et agitées. Reconnaissons le toutes et tous humblement, quel que soit nos degrés de responsabilité, dans la société.
Une question se pose déjà : Comment allons-nous sortir de cette crise ? Non pas simplement dans quelques semaines de la manière où nous sortirons du confinement qui doit encore durer. Comment allons nous sortir et tirer des leçons de cette crise ? Serons nous différents ? Allons nous changer collectivement nos modes de vie ? C’est bien toute notre civilisation qui est ici interrogée, et c’est ensemble que nous aurons à reconstruire un monde après ; surtout pas chacun dans son coin. Car c’est bien la civilisation de l’individualisme et de libéralisme effréné qui est mise en procès., qu’on le veuille ou non. Nous sommes brutalement, violemment, renvoyés à nous mêmes, dans nos fragilité dans notre finitude, dans notre mortalité. Une angoisse de la mort nous envahit tous, sans pour autant aliéner, enfin je l’espère, la joie de vivre et d’exister. Cette Semaine Sainte qui s’ouvre prend un sens profond : en effet, en cette fête des Rameaux, se mêlent des sentiments de tristesse, de peur, d’angoisse, de souffrances, mais aussi, des sentiments de joie et d’espérance. Le Christ marche avec nous, plus exactement cette semaine , ce sont nos pas qui sont invités à suivre ceux de Jésus. Peur de Jésus devant la mort qui l’attend, peur de toute ces violences. Mais aussi conviction profonde qu’en allant jusqu’au bout, la Justice de Dieu rayonnera.
Ce temps du confinement, qui va durer encore quelques semaines et que nous devons tous respecter, même si le printemps nous fait un clin d’œil, même si nous serions tentés de « partir en vacances » doit nous préparer à retrouver le sens profond de la vie, d’être joyeux malgré toutes les peines et souffrances que nous accompagnons et accompagnerons.
Je vais maintenant prononcer une parole de bénédiction pour toutes nos familles, pour tous les habitants de notre ville
Dieu, qui fait de toute femme et de tout hommes des créatures à son image et à sa ressemblance
Toi qui n’es jamais loin de nous
et qui garde sous ta protection ceux qui se confient en toi
nous te prions
Que ta grâce précède, accompagne, protège, chacune de nos familles, de nos foyers, de nos personnes contre toutes les adversités que nous vivons ou subissons.
Donne-nous la grâce de nous en remettre en toi quand nous faiblissons ou doutons
Encourages en nous tous les efforts que nous accomplissions autour de nous
Dirige nos chemins pour que nous avancions dans la paix
Accomplis en chacune et chacun d’entre nous Ta promesse de vie éternelle.
+
Par Jésus-Christ ton Fils, Notre Seigneur
Qui règne avec toi et le Saint Esprit
Pour les siècles des siècles . AMEN
DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR
L'ENTRÉE MESSIANIQUE DU SEIGNEUR A JÉRUSALEM
Introduction :
Après quarante jours de carême vécus d’une manière inattendue
dont vingt jours de confinement,
Où nous avons essayé
de préparer nos cœurs
par le partage, la prière et la pénitence,
nous voici,
dispersés physiquement mais,
unis par un désir de communion
avec notre évêque et le peuple de Dieu d’ici et d’ailleurs
afin d’entrer en semaine sainte
pour commencer avec toute l'Église
la célébration du Mystère pascal,
où nous faisons mémoire de la mort et de la résurrection de notre Seigneur.
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit
Aujourd'hui, le Christ entre à Jérusalem, la Ville sainte,
où il va mourir et ressusciter.
Mettons toute notre foi
à vivre maintenant le souvenir
de cette entrée triomphale de notre Sauveur,
En écoutant l’évangile :
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21, 1-11
Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem,
arrivèrent en vue de Bethphagé,
sur les pentes du mont des Oliviers.
Alors Jésus envoya deux disciples
en leur disant :
« Allez au village qui est en face de vous ;
vous trouverez aussitôt une ânesse attachée
et son petit avec elle.
Détachez-les et amenez-les moi.
Et si l’on vous dit quelque chose,
vous répondrez :
‘Le Seigneur en a besoin’.
Et aussitôt on les laissera partir. »
Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète :
Dites à la fille de Sion :
Voici ton roi qui vient vers toi,
plein de douceur,
monté sur une ânesse et un petit âne,
le petit d’une bête de somme.
Les disciples partirent
et firent ce que Jésus leur avait ordonné.
Ils amenèrent l’ânesse et son petit,
disposèrent sur eux leurs manteaux,
et Jésus s’assit dessus.
Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ;
d’autres coupaient des branches aux arbres
et en jonchaient la route.
Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient
criaient :
« Hosanna au fils de David !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux ! »
Comme Jésus entrait à Jérusalem,
toute la ville fut en proie à l’agitation,
et disait :
« Qui est cet homme ? »
Et les foules répondaient :
« C’est le prophète Jésus,
de Nazareth en Galilée. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
RÉPONS
A l'entrée du Seigneur dans la Ville sainte,
les enfants, portant des palmes et des rameaux d'olivier,
annonçaient la résurrection;
Avec eux, nous chantons:
Hosanna, hosanna, hosanna au plus haut des cieux ! (2)
Quand le peuple apprit que Jésus arrivait à Jérusalem, il sortit à sa rencontre.
Avec eux, nous chantons :
Hosanna, hosanna, hosanna au plus haut des cieux! (2)
A ceux qui demandaient qui est cet homme ?
les foules répondaient :
« C’est le prophète Jésus,
de Nazareth en Galilée. »
Avec eux, nous chantons :
Hosanna, hosanna, hosanna au plus haut des cieux ! (2)
En communion avec tous nos malades qui ne peuvent pas chanter aujourd’hui
En leur nom, nous chantons :
Hosanna, hosanna, hosanna au plus haut des cieux ! (2)
SILENCE
Prions le Seigneur,
Augmente notre foi car nous espérons en toi, Seigneur ;
exauce la prière qui monte vers toi :
regarde les souffrances de nos malades
et le dévouement illimité du corps médical.
Sans pouvoir porter les rameaux
nous acclamons dans nos cœurs le triomphe du Christ.
pour que nous portions en lui des fruits
qui te rendent gloire,
donne-nous de vivre comme lui en faisant le bien. Amen
Et maintenant, nous entrons dans l’ultime préparation
En suivant le Christ dans sa passion jusqu'à la croix
pour avoir part à sa résurrection et à sa vie.
Acclamation
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.
Pour nous, le Christ est devenu obéissant,
jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. (cf. Ph 2, 8-9)
Ecoutons l’évangile :
La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 26, 14 – 27, 66)
Si nous sommes nombreux à la maison, nous pouvons proclamer l’évangile à plusieurs voix,
Autrement, une ou deux personnes peuvent le lire.
Les sigles désignant les divers interlocuteurs sont les suivants :
X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.
L. En ce temps-là,
l’un des Douze, nommé Judas Iscariote,
se rendit chez les grands prêtres
et leur dit :
D. « Que voulez-vous me donner,
si je vous le livre ? »
L. Ils lui remirent trente pièces d’argent.
Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable
pour le livrer.
Le premier jour de la fête des pains sans levain,
les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus :
D. « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs
pour manger la Pâque ? »
L. Il leur dit :
X. « Allez à la ville, chez un tel,
et dites-lui :
‘Le Maître te fait dire :
Mon temps est proche ;
c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque
avec mes disciples.’ »
L. Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit
et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu,
Jésus se trouvait à table avec les Douze.
Pendant le repas, il déclara :
X. « Amen, je vous le dis :
l’un de vous va me livrer. »
L. Profondément attristés,
ils se mirent à lui demander, chacun son tour :
D. « Serait-ce moi, Seigneur ? »
L. Prenant la parole, il dit :
X. « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi,
celui-là va me livrer.
Le Fils de l’homme s’en va,
comme il est écrit à son sujet ;
mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré !
Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »
L. Judas, celui qui le livrait,
prit la parole :
D. « Rabbi, serait-ce moi ? »
L. Jésus lui répond :
X. « C’est toi-même qui l’as dit ! »
L. Pendant le repas,
Jésus, ayant pris du pain
et prononcé la bénédiction,
le rompit et, le donnant aux disciples, il dit :
X. « Prenez, mangez :
ceci est mon corps. »
L. Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce,
il la leur donna, en disant :
X. « Buvez-en tous,
car ceci est mon sang,
le sang de l’Alliance,
versé pour la multitude
en rémission des péchés.
Je vous le dis :
désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne,
jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous
dans le royaume de mon Père. »
L. Après avoir chanté les psaumes,
ils partirent pour le mont des Oliviers.
Alors Jésus leur dit :
X. « Cette nuit,
je serai pour vous tous une occasion de chute ;
car il est écrit :
Je frapperai le berger,
et les brebis du troupeau seront dispersées.
Mais, une fois ressuscité,
je vous précéderai en Galilée. »
L. Prenant la parole, Pierre lui dit :
D. « Si tous viennent à tomber à cause de toi,
moi, je ne tomberai jamais. »
L. Jésus lui répondit :
X. « Amen, je te le dis :
cette nuit même, avant que le coq chante,
tu m’auras renié trois fois. »
L. Pierre lui dit :
D. « Même si je dois mourir avec toi,
je ne te renierai pas. »
L. Et tous les disciples dirent de même.
Alors Jésus parvient avec eux
à un domaine appelé Gethsémani
et leur dit :
X. « Asseyez-vous ici,
pendant que je vais là-bas pour prier. »
L. Il emmena Pierre,
ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée,
et il commença à ressentir tristesse et angoisse.
Il leur dit alors :
X. « Mon âme est triste à en mourir.
Restez ici et veillez avec moi. »
L. Allant un peu plus loin,
il tomba face contre terre en priant,
et il disait :
X. « Mon Père,
s’il est possible,
que cette coupe passe loin de moi !
Cependant, non pas comme moi, je veux,
mais comme toi, tu veux. »
L. Puis il revient vers ses disciples
et les trouve endormis ;
il dit à Pierre :
X. « Ainsi, vous n’avez pas eu la force
de veiller seulement une heure avec moi ?
Veillez et priez,
pour ne pas entrer en tentation ;
l’esprit est ardent,
mais la chair est faible. »
L. De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxième fois ; il disait :
X. « Mon Père,
si cette coupe ne peut passer
sans que je la boive,
que ta volonté soit faite ! »
L. Revenu près des disciples,
de nouveau il les trouva endormis,
car leurs yeux étaient lourds de sommeil.
Les laissant, de nouveau il s’éloigna
et pria pour la troisième fois,
en répétant les mêmes paroles.
Alors il revient vers les disciples et leur dit :
X. « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer.
Voici qu’elle est proche, l’heure
où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
Levez-vous ! Allons !
Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »
L. Jésus parlait encore,
lorsque Judas, l’un des Douze, arriva,
et avec lui une grande foule
armée d’épées et de bâtons,
envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple.
Celui qui le livrait leur avait donné un signe :
D. « Celui que j’embrasserai, c’est lui :
arrêtez-le. »
L. Aussitôt, s’approchant de Jésus, il lui dit :
D. « Salut, Rabbi ! »
L. Et il l’embrassa.
Jésus lui dit :
X. « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le ! »
L. Alors ils s’approchèrent,
mirent la main sur Jésus et l’arrêtèrent.
L’un de ceux qui étaient avec Jésus,
portant la main à son épée,
la tira, frappa le serviteur du grand prêtre,
et lui trancha l’oreille.
Alors Jésus lui dit :
X. « Rentre ton épée,
car tous ceux qui prennent l’épée
périront par l’épée.
Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père ?
Il mettrait aussitôt à ma disposition
plus de douze légions d’anges.
Mais alors, comment s’accompliraient les Écritures
selon lesquelles il faut qu’il en soit ainsi ? »
L. À ce moment-là, Jésus dit aux foules :
X. « Suis-je donc un bandit,
pour que vous soyez venus vous saisir de moi,
avec des épées et des bâtons ?
Chaque jour, dans le Temple, j’étais assis
en train d’enseigner,
et vous ne m’avez pas arrêté. »
L. Mais tout cela est arrivé
pour que s’accomplissent les écrits des prophètes.
Alors tous les disciples l’abandonnèrent
et s’enfuirent.
Ceux qui avaient arrêté Jésus
l’amenèrent devant Caïphe, le grand prêtre,
chez qui s’étaient réunis les scribes et les anciens.
Quant à Pierre, il le suivait à distance,
jusqu’au palais du grand prêtre ;
il entra dans la cour et s’assit avec les serviteurs
pour voir comment cela finirait.
Les grands prêtres et tout le Conseil suprême
cherchaient un faux témoignage contre Jésus
pour le faire mettre à mort.
Ils n’en trouvèrent pas ;
pourtant beaucoup de faux témoins s’étaient présentés.
Finalement il s’en présenta deux,
qui déclarèrent :
A. « Celui-là a dit :
‘Je peux détruire le Sanctuaire de Dieu
et, en trois jours, le rebâtir.’ »
L. Alors le grand prêtre se leva et lui dit :
A. « Tu ne réponds rien ?
Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? »
L. Mais Jésus gardait le silence.
Le grand prêtre lui dit :
A. « Je t’adjure, par le Dieu vivant,
de nous dire si c’est toi qui es le Christ,
le Fils de Dieu. »
L. Jésus lui répond :
X. « C’est toi-même qui l’as dit !
En tout cas, je vous le déclare :
désormais vous verrez le Fils de l’homme
siéger à la droite du Tout-Puissant
et venir sur les nuées du ciel. »
L. Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant :
A. « Il a blasphémé !
Pourquoi nous faut-il encore des témoins ?
Vous venez d’entendre le blasphème !
Quel est votre avis ? »
L. Ils répondirent :
F. « Il mérite la mort. »
L. Alors ils lui crachèrent au visage
et le giflèrent ;
d’autres le rouèrent de coups
en disant :
F. « Fais-nous le prophète, ô Christ !
Qui t’a frappé ? »
L. Cependant Pierre était assis
dehors dans la cour.
Une jeune servante s’approcha de lui et lui dit :
A. « Toi aussi, tu étais avec Jésus, le Galiléen ! »
L. Mais il le nia devant tout le monde et dit :
D. « Je ne sais pas de quoi tu parles. »
L. Une autre servante le vit sortir en direction du portail
et elle dit à ceux qui étaient là :
A. « Celui-ci était avec Jésus, le Nazaréen. »
L. De nouveau, Pierre le nia en faisant ce serment :
D. « Je ne connais pas cet homme. »
L. Peu après, ceux qui se tenaient là
s’approchèrent et dirent à Pierre :
A. « Sûrement, toi aussi, tu es l’un d’entre eux !
D’ailleurs, ta façon de parler te trahit. »
L. Alors, il se mit à protester violemment et à jurer :
D. « Je ne connais pas cet homme. »
L. Et aussitôt un coq chanta.
Alors Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite :
« Avant que le coq chante,
tu m’auras renié trois fois. »
Il sortit et, dehors, pleura amèrement.
Le matin venu,
tous les grands prêtres et les anciens du peuple
tinrent conseil contre Jésus
pour le faire mettre à mort.
Après l’avoir ligoté,
ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate, le gouverneur.
Alors, en voyant que Jésus était condamné,
Judas, qui l’avait livré, fut pris de remords ;
il rendit les trente pièces d’argent
aux grands prêtres et aux anciens.
Il leur dit :
D. « J’ai péché en livrant à la mort un innocent. »
L. Ils répliquèrent :
A. « Que nous importe ?
Cela te regarde ! »
L. Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple,
il se retira et alla se pendre.
Les grands prêtres ramassèrent l’argent et dirent :
A. « Il n’est pas permis de le verser dans le trésor,
puisque c’est le prix du sang. »
Après avoir tenu conseil,
ils achetèrent avec cette somme le champ du potier
pour y enterrer les étrangers.
Voilà pourquoi ce champ est appelé jusqu’à ce jour
le Champ-du-Sang.
Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie :
Ils ramassèrent les trente pièces d’argent,
le prix de celui qui fut mis à prix,
le prix fixé par les fils d’Israël,
et ils les donnèrent pour le champ du potier,
comme le Seigneur me l’avait ordonné.
L. On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur,
qui l’interrogea :
A. « Es-tu le roi des Juifs ? »
L. Jésus déclara :
X. « C’est toi-même qui le dis. »
L. Mais, tandis que les grands prêtres et les anciens l’accusaient,
il ne répondit rien.
Alors Pilate lui dit :
A. « Tu n’entends pas tous les témoignages portés contre toi ? »
L. Mais Jésus ne lui répondit plus un mot,
si bien que le gouverneur fut très étonné.
Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier,
celui que la foule demandait.
Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas.
Les foules s’étant donc rassemblées,
Pilate leur dit :
A. « Qui voulez-vous que je vous relâche :
Barabbas ? ou Jésus, appelé le Christ ? »
L. Il savait en effet que c’était par jalousie qu’on avait livré Jésus.
Tandis qu’il siégeait au tribunal,
sa femme lui fit dire :
A. « Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste,
car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. »
L. Les grands prêtres et les anciens poussèrent les foules
à réclamer Barabbas
et à faire périr Jésus.
Le gouverneur reprit :
A. « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? »
L. Ils répondirent :
F. « Barabbas ! »
L. Pilate leur dit :
A. « Que ferai-je donc de Jésus
appelé le Christ ? »
L. Ils répondirent tous :
F. « Qu’il soit crucifié ! »
L. Pilate demanda :
A. « Quel mal a-t-il donc fait ? »
L. Ils criaient encore plus fort :
F. « Qu’il soit crucifié ! »
L. Pilate, voyant que ses efforts ne servaient à rien,
sinon à augmenter le tumulte,
prit de l’eau et se lava les mains devant la foule,
en disant :
A. « Je suis innocent du sang de cet homme :
cela vous regarde ! »
L. Tout le peuple répondit :
F. « Son sang, qu’il soit sur nous et sur nos enfants ! »
L. Alors, il leur relâcha Barabbas ;
quant à Jésus, il le fit flageller,
et il le livra pour qu’il soit crucifié.
Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans la salle du Prétoire
et rassemblèrent autour de lui toute la garde.
Ils lui enlevèrent ses vêtements
et le couvrirent d’un manteau rouge.
Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne,
et la posèrent sur sa tête ;
ils lui mirent un roseau dans la main droite
et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient devant lui en disant :
F. « Salut, roi des Juifs ! »
L. Et, après avoir craché sur lui, ils prirent le roseau,
et ils le frappaient à la tête.
Quand ils se furent bien moqués de lui,
ils lui enlevèrent le manteau,
lui remirent ses vêtements,
et l’emmenèrent pour le crucifier.
En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène,
et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix de Jésus.
Arrivés en un lieu dit Golgotha,
c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire),
ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ;
il en goûta, mais ne voulut pas boire.
Après l’avoir crucifié,
ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ;
et ils restaient là, assis, à le garder.
Au-dessus de sa tête
ils placèrent une inscription indiquant le motif de sa condamnation :
« Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »
Alors on crucifia avec lui deux bandits,
l’un à droite et l’autre à gauche.
Les passants l’injuriaient en hochant la tête ;
ils disaient :
F. « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours,
sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu,
et descends de la croix ! »
L. De même, les grands prêtres se moquaient de lui
avec les scribes et les anciens, en disant :
A. « Il en a sauvé d’autres,
et il ne peut pas se sauver lui-même !
Il est roi d’Israël :
qu’il descende maintenant de la croix,
et nous croirons en lui !
Il a mis sa confiance en Dieu.
Que Dieu le délivre maintenant,
s’il l’aime !
Car il a dit :
‘Je suis Fils de Dieu.’ »
L. Les bandits crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière.
À partir de la sixième heure (c’est-à-dire : midi),
l’obscurité se fit sur toute la terre
jusqu’à la neuvième heure.
Vers la neuvième heure,
Jésus cria d’une voix forte :
X. « Éli, Éli, lema sabactani ? »,
L. ce qui veut dire :
X. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
L. L’ayant entendu,
quelques-uns de ceux qui étaient là disaient :
F. « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! »
L. Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge
qu’il trempa dans une boisson vinaigrée ;
il la mit au bout d’un roseau,
et il lui donnait à boire.
Les autres disaient :
F. « Attends !
Nous verrons bien si Élie vient le sauver. »
L. Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri,
rendit l’esprit
(Ici on fléchit le genou et on s’arrête quelques instants)
Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux,
depuis le haut jusqu’en bas ;
la terre trembla et les rochers se fendirent.
Les tombeaux s’ouvrirent ;
les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent,
et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus,
ils entrèrent dans la Ville sainte,
et se montrèrent à un grand nombre de gens.
À la vue du tremblement de terre et de ces événements,
le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus,
furent saisis d’une grande crainte et dirent :
A. « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »
L. Il y avait là de nombreuses femmes qui observaient de loin.
Elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.
Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine,
Marie, mère de Jacques et de Joseph,
et la mère des fils de Zébédée.
Comme il se faisait tard, arriva un homme riche, originaire d’Arimathie,
qui s’appelait Joseph,
et qui était devenu, lui aussi, disciple de Jésus.
Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus.
Alors Pilate ordonna qu’on le lui remette.
Prenant le corps,
Joseph l’enveloppa dans un linceul immaculé,
et le déposa dans le tombeau neuf
qu’il s’était fait creuser dans le roc.
Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau
et s’en alla.
Or Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là,
assises en face du sépulcre.
Le lendemain, après le jour de la Préparation,
les grands prêtres et les pharisiens
s’assemblèrent chez Pilate,
en disant :
A. « Seigneur, nous nous sommes rappelé
que cet imposteur a dit, de son vivant :
‘Trois jours après, je ressusciterai.’
Alors, donne l’ordre que le sépulcre soit surveillé
jusqu’au troisième jour,
de peur que ses disciples ne viennent voler le corps
et ne disent au peuple :
‘Il est ressuscité d’entre les morts.’
Cette dernière imposture serait pire que la première. »
L. Pilate leur déclara :
A. « Vous avez une garde.
Allez, organisez la surveillance comme vous l’entendez ! »
L. Ils partirent donc
et assurèrent la surveillance du sépulcre
en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Méditation tirée de la préface du jour :
« Le Christ, notre Seigneur,
Alors qu'il était innocent
a voulu souffrir pour les coupables,
et sans avoir commis le mal
il s'est laissé juger comme un criminel;
En mourant,
il détruit notre péché;
en ressuscitant,
il nous fait vivre et nous sanctifie ».
Notre Père
Dieu nous communique son Esprit d’unité et de communion. Nous pouvons lui parler comme Jésus nous l’a enseigné :
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Amen
Bénédiction
Le plus ancien(ne) bénit l’assemblée :
Que Dieu notre Père, le Père de toute miséricorde,
Qui nous a donné dans la passion de son Fils
la plus belle preuve de son amour:
nous bénisse et nous garde, qu’il fortifie l’amour fraternel que nous portons les uns pour les autres, qu’il nous apporte la paix et la guérison.
Béni sois Dieu, maintenant et toujours