Voyage en Roumanie : le pape encourage à se mélanger, se rencontrer, s’entraider
Messe à Sumuleu-Ciuc (Homélie intégrale) le 2 juin 2019
Avec joie et reconnaissance à Dieu, je me trouve aujourd’hui avec vous, chers frères et sœurs, dans ce cher Sanctuaire marial, riche d’histoire et de foi, où, en tant qu’enfants, nous venons rencontrer notre Mère et nous reconnaître comme frères. Les sanctuaires, lieux quasi “sacramentels” d’une Église hôpital de campagne, gardent la mémoire du peuple fidèle qui, au milieu de ses épreuves, ne se lasse pas de chercher la source d’eau vive où rafraîchir son espérance. Ce sont des lieux de fête et de célébration, de larmes et de demandes. Nous venons aux pieds de la Mère, sans beaucoup de paroles, pour nous laisser regarder par elle et pour qu’avec son regard, elle nous mène à Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jn 14, 6). Nous ne le faisons pas de n’importe quelle manière, nous sommes des pèlerins. Ici, chaque année, le samedi de Pentecôte, vous vous rendez en pèlerinage pour honorer le vœu de vos aïeux et pour fortifier votre foi en Dieu et votre dévotion à la Vierge, représentée par cette statue monumentale en bois. Ce pèlerinage annuel appartient à l’héritage de la Transsylvanie, mais il honore en même temps les traditions religieuses roumaines et hongroises ; y participent aussi des fidèles d’autres confessions et il est un symbole de dialogue, d’unité et de fraternité, un appel à retrouver les témoignages d’une foi devenue vie et d’une vie qui s’est faite espérance. Partir en pèlerinage, c’est savoir
nous venons comme peuple dans notre maison. Et savoir que nous avons conscience d’être un peuple. Un peuple dont les mille visages, cultures, langues et traditions sont la richesse ; le saint Peuple fidèle de Dieu qui est en pèlerinage avec Marie, chantant la miséricorde du Seigneur. Si, à Cana en Galilée, Marie a intercédé auprès de Jésus pour qu’il accomplisse le premier miracle, dans chaque sanctuaire, elle veille et intercède non seulement auprès de son Fils mais aussi auprès de chacun de nous pour que nous ne nous laissions pas voler la fraternité par les voix et les blessures qui nourrissent la division et le cloisonnement. Les vicissitudes complexes et tristes du passé ne doivent pas être oubliées ou niées, mais elles ne peuvent pas constituer non plus un obstacle ou un argument pour empêcher une coexistence fraternelle désirée. Partir en pèlerinage signifie se sentir appelés et poussés à marcher ensemble, en demandant au Seigneur la grâce de transformer les rancœurs et les méfiances anciennes et actuelles en de nouvelles opportunités de communion ; c’est se désinstaller de nos sécurités et de notre confort à la recherche d’une nouvelle terre que le Seigneur veut nous donner. Partir en pèlerinage, c’est le défi de découvrir et de transmettre l’esprit du vivre ensemble, de ne pas avoir peur de nous mélanger, de nous rencontrer et de nous aider. Partir en pèlerinage, c’est participer à cette marée un peu chaotique qui peut se transformer en une véritable expérience de fraternité, en une caravane toujours solidaire pour bâtir l’histoire (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n.87). Partir en pèlerinage, c’est regarder non pas tant ce qui aurait pu être (et n’a pas été) mais tout ce qui nous attend et que nous ne pouvons pas reporter davantage. C’est croire au Seigneur qui vient et qui est au milieu de nous, promouvant et encourageant la solidarité, la fraternité, le désir du bien, de vérité et de justice (cf. ibid., n.71). C’est s’engager à lutter pour que ceux qui hier étaient demeurés en arrière deviennent les protagonistes de demain, et pour que les protagonistes d’aujourd’hui ne soient pas laissés en arrière demain. Et cela, chers frères et sœurs, requiert le travail artisanal de tisser ensemble l’avenir.
C’est pourquoi nous sommes ici pour dire ensemble : Mère enseigne-nous à bâtir l’avenir. Le pèlerinage dans ce sanctuaire tourne notre regard vers Marie et vers le mystère de l’élection de Dieu. Elle, une jeune fille de Nazareth, petite localité de Galilée, à la périphérie de l’empire romain et aussi à la périphérie d’Israël, a été capable par son ‘oui’ d’engager la révolution de la tendresse (cf. ibid., n.88). Le mystère de l’élection de Dieu qui pose son regard sur le faible pour confondre les forts, nous pousse et nous encourage nous aussi à dire “oui”, comme elle, comme Marie, afin de parcourir les chemins de la réconciliation. Chers frères et sœurs, n’oublions pas : Celui qui risque, le Seigneur ne le déçoit pas. Marchons et marchons ensemble – risquons – en laissant l’Évangile être le levain capable de tout imprégner et de donner à nos peuples la joie du salut, dans l’unité et la fraternité.
“L’Esprit-Saint remplit l’univers.”
(Sagesse 1. 7)
La célébration de la descente de l’Esprit de Dieu sur ces hommes rassemblés au Cénacle de Jérusalem nous conduit au cœur même du mystère de la transcendance divine qui pénètre notre être de l’essentiel vital de la Trinité, l’Amour.
La lettre de saint Paul aux Romains le dit d’une manière toute simple :”L’Esprit est votre vie.” Mais nous ne vivons pas cette réalité individuellement. Nous la vivons dans une communauté, une communion qui est l’Eglise de même que la vie de l’Esprit de Dieu est communion trinitaire qui réalise l’unité du Père, du Fils et de l’Esprit.
Une réalité qui donc est personnelle parce qu’elle est communion. Là encore le texte d’origine est significatif. Saint Paul ne dit pas “enfant” au sens de parenté : “Enfant de Dieu”. Il n’utilise pas le terme grec “païs” “enfant”, mais le terme “tekna” qui a pour sens de “créé par”, “rejeton produit par”. C’est une adoption, parce que nous ne sommes pas Dieu lui-même, qui devient dans le même temps une filiation qui fait de nous des “fils” participant de l’intégralité de la vie de Dieu dans ce mystère inexplicable de notre divinisation. “C’est un Esprit qui fait de vous des fils.” Et saint Paul nous établit au rang même du Christ, le Fils de Dieu fait homme. Les fils des hommes qui peuvent dire à Dieu, nous sommes plus qu’un fils adoptif, nous sommes “tekna” de Dieu. Dans ce texte d’ailleurs il nous faut peser tous les mots. L’Apôtre parle du “corps” qui est mortel, de la chair qui signifie l’unité corps-esprit qui est la nôtre et qui peut devenir vie à condition d’être sous l’emprise de l’Esprit de Dieu.
MESSE DU JOUR
Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours après Pâques, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel. Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. » – Parole du Seigneur.
Psaume (Ps 103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ; Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur ! la terre s’emplit de tes biens. Tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre. Gloire au Seigneur à tout jamais ! Que Dieu se réjouisse en ses œuvres ! Que mon poème lui soit agréable ; moi, je me réjouis dans le Seigneur.
Frères, ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu. Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair. Car si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez. En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire. – Parole du Seigneur.
Séquence ()
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. Viens en nous, père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs. Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur. Dans le labeur, le repos ; dans la fièvre, la fraîcheur ; dans les pleurs, le réconfort. Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles. Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti. Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé. À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés. Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen
Évangile (Jn 14, 15-16.23b-26)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » – Acclamons la Parole de Dieu.
CALENDRIER
Dimanche 9 Juin 2019 – Pentecôte, solennité
1ère lecture (Ac 2,1-11) Psaume (103,1.24.29-31.34) lecture (Rm 8,8-17) Evangile (Jn 14,15-16.23b-26)
Messe à 9 h tous les jours
-Samedi adoration du Saint-Sacrement et confessions de 10 h à 12 h
Tous les dimanches à 17 h dans la crypte de l’église Notre-Dame : prière du chapelet
Permanence d’accueil le Jeudi de 17 h à 19 h et samedi de 16 h à 18 h dans l’église.
Pas d’accueil le vendredi 14 juin.
Rendez-vous de la semaine
-Mardi 11 juin à 14 h 30 au presbytère : réunion du comité de rédaction du Messager
-Mardi 11 Juin à 18 h 30 salle Pierre Lefeuvre : rencontre avec l’équipe d’accompagnement du groupe « Divorcés Et en Église 93 » : chrétiens séparés, divorcés, divorcés remariés et conjoints de divorcés du Diocèse
-Mercredi 12 Juin à 17 h salle Pierre Lefeuvre : rencontre des confirmands
-Mercredi 12 Juin à 20 h 30 au presbytère : rencontre du service diocésain de la pastorale familiale
-Jeudi 13 juin à 20 h 30 salle Pierre Lefeuvre : réunion du groupe biblique œcuménique
Samedi 15 et Dimanche 16 Juin :
Week-end en l’Abbaye de la Pierre-qui-Vire pour les catéchumènes adultes
Dimanche 16 Juin 2019 – Sainte Trinité, solennité
1ère lecture (Pr 8,22-31) Psaume (8,4-9) lecture (Rm 5,1-5) Evangile (Jn 16,12-15)
Messe anticipée le samedi à 18 h à Saint-Louis-Dimanche à 10 h 30 messe à Notre-Dame