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22 octobre 2017 7 22 /10 /octobre /2017 19:01

Sans amour, la vie chrétienne devient « une morale impossible »

 

Homélie du pape François pour la canonisation de 35 bienheureux (Texte intégral - 15 Octobre 2017)

 

La parabole que nous avons entendue nous parle du Royaume de Dieu comme d’une fête de noces (cf. Mt 22, 1-14). Le protagoniste est le fils du roi, l’époux, dans lequel il est facile d’entrevoir Jésus. Dans la parabole, cependant, on ne parle jamais de l’épouse, mais des nombreux invités, désirés et attendus: ce sont eux qui revêtent l’habit nuptial. Ces invités, cest nous, nous tous, parce qu’avec chacun de nous le Seigneur désire «célébrer les noces». Les noces inaugurent la communion de toute la vie: c’est tout ce que Dieu désire avec chacun de nous. Alors, notre relation avec lui ne peut être seulement celle des sujets dévoués avec le roi, des serviteurs fidèles avec le patron ou des écoliers appliqués avec le maître, mais c’est surtout celle de l’épouse aimée avec l’époux. En d’autres termes, le Seigneur nous désire, nous cherche et nous invite, et il ne se contente pas que nous accomplissions bien nos devoirs et observions ses lois, mais il veut avec nous une véritable communion de vie, une relation faite de dialogue, de confiance et de pardon.

 

Voilà la vie chrétienne, une histoire d’amour avec Dieu, où le Seigneur prend gratuitement l’initiative et où aucun de nous ne peut revendiquer l’exclusivité de l’invitation : personne n’est privilégié par rapport aux autres, mais chacun est privilégié devant Dieu. De cet amour gratuit, tendre et privilégié naît et renaît toujours la vie chrétienne. Nous pouvons nous demander si, au moins une fois par jour, nous confessons au Seigneur notre amour pour Lui; si nous nous souvenons, parmi tant de paroles, de lui dire chaque jour: “Je t’aime Seigneur. Tu es ma vie”. Parce que, si l’amour se perd, la vie chrétienne devient stérile, devient un corps sans âme, une morale impossible, un ensemble de principes et de lois à faire cadrer sans un pourquoi. Au contraire, le Dieu de la vie attend une réponse de vie, le Seigneur de l’amour attend une réponse d’amour. S’adressant à une Église, dans le livre de l’Apocalypse, il fait un reproche précis: «Tu as abandonné ton premier amour» (2, 4). Voilà le danger: une vie chrétienne de routine, où on se contente de la “normalité”, sans élan, sans enthousiasme, et avec la mémoire courte. Ravivons au contraire la mémoire du premier amour : nous sommes les bien-aimés, nous sommes les invités aux noces, et notre vie est un don, parce que chaque jour est l’occasion magnifique de répondre à l’invitation.

 

Mais l’Évangile nous met en garde: l’invitation peut être refusée. Beaucoup d’invités ont dit non, parce qu’ils étaient pris par leurs intérêts: «ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ l’autre à son commerce», dit le texte (Mt 22, 5). Une parole revient: cest vrai ; est la clé pour comprendre le motif du refus. Les invités, en effet, ne pensaient pas que les noces soient tristes ou ennuyeuses, mais simplement «ils n’en tinrent aucun compte»: ils étaient détournés par leurs intérêts, ils préféraient avoir quelque chose plutôt que de se mettre en jeu, comme l’amour le demande. Voilà comment se prennent les distances avec l’amour, non par méchanceté, mais parce qu’on préfère ce qui est à soi : les sécurités, l’auto-affirmation, les commodités…

Il nous offre la seule liberté possible, celle de choisir en notre âme et conscience, ce qui va dans le sens d’une plus grande humanisation des rapports sociaux. “César” n’a pas l’exclusivité du domaine humain et matérielle et “Dieu” celui du domaine spirituel. L’homme est à l’image et à la ressemblance de Dieu. Le vieux fonds religieux des pharisiens avait bien dit en affirmant :”Tu enseignes le vrai chemin de Dieu.”Sa réponse ne dissocie pas les deux domaines, César et Dieu, elle les unit en donnant priorité à Dieu. Rendre à César ce qui est à César, c’est en définitive accepter l’incarnation, c’est accepter la réalité humaine, c’est accepter le chemin qui nous permet, dans un juste comportement vis-à-vis de “César” de pouvoir rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est-à-dire la totalité de l’homme.

U DELA D’UNE EFFIGIE

 

1 ère lecture (Is 45,1.4-6a) Psaume (Ps 95,1.3-5.7-10) 2 ème lecture (1th 1,1-5b) Evangile (Mt 22,15-21)

 

Une pièce de monnaie, comme un billet de banque, est un programme par ce qui y est présenté, l’annonce d’une politique, l’illustration d’un passé dans lequel on veut enraciner le présent. Même si c’est de moins en moins perceptible au travers de nos cartes de crédit, par exemple, les rapports d’argent traduisent notre situation :”Je consulte votre banque” nous dit le distributeur anonyme. Par les liens sociaux qu’ils établissent, ils traduisent aussi des types de relation entre les hommes. L’argent permet d’acheter un objet, d’occuper un logement, de recevoir le fruit de son travail. Il sert aussi bien à couvrir le nécessaire qu’à accaparer une place et une domination. “ L’argent a le parfum de la domination ou du service, il sent la sueur et parfois même le sang. Il est toujours plus que sa matérialité, et l’Evangile l’a bien compris. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent (Matthieu 6. 24) L’évangile de ce dimanche ne concerne pas l’argent pris isolément, il porte sur sa signification.” (Mgr Albert Rouet) Payer ou non l’impôt, c’était rester à la surface des choses. Il nous faut aller plus loin que l’effigie, lire au-delà de l’inscription, découvrir quelle réalité elles expriment, quelle est la hiérarchie des valeurs.

Comme pour toute chose et toute situation humaines, une vérité plus profonde nous attend au-delà de tous les signes terrestres. Les pharisiens le savaient bien et c’est pourquoi ils posent cette question à Jésus. En demandant une pièce d’argent, Jésus leur rappelle qu’ils l’utilisent couramment, sauf dans les offrandes versées au Temple. Sur cette pièce, il y a, gravée, l’effigie de l’empereur. Or un vrai juif refuse la représentation en images, non seulement de Dieu qui est transcendance, mais aussi d’un homme, et spécialement d’un empereur qui se prend pour un dieu. La seule image de Dieu, selon la parole divine du livre de la Genèse, c’est l’homme vivant :”Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance”. (Genèse 1. 26) Cette pièce doit être rendue à son propriétaire. “Rendez à César…” Cela ne signifie pas l’autonomie du domaine politique par rapport au domaine religieux. La politique en effet est un des lieux concrets d’exercice de la charité. La loi morale doit s’y manifester de plein droit, car c’est l’un des moyens par lesquels, en aimant ses frères, le chrétien manifeste son amour de Dieu.

Il y a un lien entre ces deux domaines, puisqu’on ne peut servir Dieu en dehors des médiations humaines. La relation ne signifie pas la confusion et toute sacralisation du pouvoir politique est idolâtre. Ce qui intéresse Jésus, c’est “Dieu seul”. Il faut rendre à Dieu ce qui lui appartient, à savoir l’homme. Jésus n’esquive donc pas une question délicate. Il ouvre une perspective nouvelle dans une vision étriquée du politique.

Alors on s’étend sur les fauteuils des gains, des plaisirs, de quelque hobby qui rend un peu joyeux mais ainsi on vieillit vite et mal, parce qu’on vieillit à l’intérieur : quand le cœur ne se dilate pas, il se ferme. Et quand tout dépend du ‘moi’ de ce qui me va, de ce qui me sert, de ce que je veux on devient également rigides et méchants, on réagit de mauvaise manière pour un rien, comme les invités de l’Évangile, qui arrivent à insulter et même à tuer (cf. v. 6) tous ceux qui portaient l’invitation, seulement parce qu’ils les incommodaient.

 

Alors l’Évangile nous demande de quel côté être: du côté du moi ou du côté de Dieu ? Parce que Dieu est le contraire de l’égoïsme, de l’auto-référentialité. Lui nous dit l’Évangile devant les refus continuels qu’il reçoit, devant les fermetures des regards de ses invités, continue, ne renvoie pas la fête. Il ne se résigne pas, mais il continue d’inviter. Devant les “non”, il ne claque pas la porte, mais il inclut encore davantage. Devant les injustices subies, Dieu répond par un amour encore plus grand. Nous, quand nous sommes blessés par des torts et des refus, nous éprouvons souvent de l’insatisfaction et de la rancœur. Alors qu’il souffre à cause de nos “non”, Dieu continue au contraire de relancer, il continue de préparer le bien même pour celui qui fait le mal. Parce qu’ainsi fait l’amour; parce que seulement ainsi il vainc le mal. Aujourd’hui, ce Dieu, qui ne perd jamais l’espérance, nous entraîne à faire comme lui, à vivre selon l’amour véritable, à dépasser la résignation et les caprices de notre moi susceptible et paresseux.

 

Il y a un dernier aspect que l’Évangile souligne: le vêtement des invités est indispensable. Il ne suffit pas en effet de répondre une fois à l’invitation, de dire “oui” et puis c’est tout, mais il faut revêtir l’habit, il faut l’habitude de vivre l’amour chaque jour. Parce qu’on ne peut dire: “Seigneur, Seigneur” sans vivre et mettre en pratique la volonté de Dieu (cf. Mt 7, 21). Nous avons besoin de nous revêtir chaque jour de son amour, de renouveler chaque jour le choix de Dieu. Les Saints canonisés aujourd’hui, les nombreux Martyrs, surtout, indiquent cette voie. Ils n’ont pas dit “oui” à l’amour en paroles et pour un moment, mais par leur vie et jusqu’au bout. Leur habit quotidien a été l’amour de Jésus, cet amour fou qui nous a aimés jusqu’au bout, qui a laissé son pardon et son vêtement à ceux qui le crucifiaient. Nous aussi, nous avons reçu dans le baptême le vêtement blanc, l’habit nuptial de Dieu. Demandons-lui, par l’intercession de ces saints, nos frères et sœurs, la grâce de choisir et d’endosser cet habit chaque jour et de le maintenir propre. Comment faire ? Par-dessus tout en allant recevoir sans peur le pardon du Seigneur : c’est le pas décisif pour entrer dans la salle de noces afin de célébrer la fête de l’amour avec Lui.

Dimanche 22 octobre 2017 - 29ème dimanche du Temps Ordinaire

 

Lectures de la messe

 

Première lecture (Is 45, 1.4-6)

Ainsi parle le Seigneur à son messie, à Cyrus, qu’il a pris par la main pour lui soumettre les nations et désarmer les rois, pour lui ouvrir les portes à deux battants, car aucune porte ne restera fermée : « À cause de mon serviteur Jacob, d’Israël mon élu, je t’ai appelé par ton nom, je t’ai donné un titre, alors que tu ne me connaissais pas. Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre : hors moi, pas de Dieu. Je t’ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas, pour que l’on sache, de l’orient à l’occident, qu’il n’y a rien en dehors de moi. Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre. » Parole du Seigneur.

 

Psaume (Ps 95 (96), 1.3, 4-5, 7-8, 9-10ac)

Chantez au Seigneur un chant nouveau, chantez au Seigneur, terre entière, racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles ! Il est grand, le Seigneur, hautement loué, redoutable au-dessus de tous les dieux : néant, tous les dieux des nations ! Lui, le Seigneur, a fait les cieux. Rendez au Seigneur, familles des peuples, rendez au Seigneur la gloire et la puissance, rendez au Seigneur la gloire de son nom. Apportez votre offrande, entrez dans ses parvis. Adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté : tremblez devant lui, terre entière. Allez dire aux nations : « Le Seigneur est roi ! » Il gouverne les peuples avec droiture.

 

Deuxième lecture (1 Th 1, 1-5b)

Paul, Silvain et Timothée, à l’Église de Thessalonique qui est en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus-Christ. À vous, la grâce et la paix. À tout moment, nous rendons grâce à Dieu au sujet de vous tous, en faisant mémoire de vous dans nos prières. Sans cesse, nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père. Nous le savons, frères bien-aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui. En effet, notre annonce de l’Évangile n’a pas été, chez vous, simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, pleine certitude. Parole du Seigneur.

 

Évangile (Mt 22, 15-21)

En ce temps-là, les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? » Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier. Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Acclamons la Parole de Dieu.

CALENDRIER

 

Messes de la semaine

 

-Lundi 23 octobre : De la férie : messe à 9 h à la crypte de l’église Notre-Dame

-Mardi 24 octobre : De la férie : messe à 9 h

-Mercredi 25 octobre : De la férie : pas de messe à 9 h

-Jeudi 26 octobre : De la férie : pas de messe à 9 h

-Vendredi 27 octobre : De la férie : pas de messe à 9 h

-Samedi 28 octobre : Saint Simon et saint Jude : messe à 9 h suivi d’un temps d’adoration du Saint-Sacrement. Un prêtre est à disposition de 10 à 12 h pour le Sacrement de Réconciliation

 

Une nouvelle traduction du Notre Père : “Ne nous laisse pas entrer en tentation”

 

A partir du dimanche 3 Décembre, premier dimanche de l’Avent, nous sommes invités à changer la prière du Notre Père : Nous remplaçons la phrase « ne nous soumets pas à la tentation » par : « Ne nous laisse pas entrer en tentation »

 

Du 23 au 31 Octobre, le père Frédéric Benoist est en pèlerinage en Terre Sainte avec 38 paroissiens du Raincy et de Villemomble. Le groupe est envoyé au cours de la messe du dimanche 22 Octobre à 10 h 30. Il est porteur des intentions de prière de la communauté.

 

 

Fêtes de la Toussaint

 

Solennité de la Toussaint :

Messe à 10 h 30 en l’église Notre-Dame

Bénédiction des tombes aux cimetières : Le mercredi 1 er Novembre de 14 h 30 à 17 h

Commémoration des fidèles défunts : Messe à 18 h à l’église Notre-Dame le Mercredi 1 er Novembre

Messe à 9 h à la crypte le jeudi 2 Novembre


 

 

A noter : Samedi 11 novembre à 20 h 30 en l’église Notre-Dame du Raincy :

Concert dirigé par Nicolas KRAUZE avec l’Orchestre de Chambre Nouvelle Europe organisé par le Centre culturel de la ville dans le cadre du mois George SAND

 

  • - Week-end du 11 et 12 novembre à l’église Notre-Dame : Exposition de peintures et installation exceptionnelle d’une œuvre monumentale de l’artiste multidisciplinaire Frédérico ALAGNA dit Fra DELRICO 017 | 20:3

  • - Dimanche 12 novembre à 16h : dans le cadre de la restauration du clocher Concert lyrique

DIMANCHE 22 Octobre 2017 29 ème dimanche du temps ordinaire

1 ère lecture (Is 45,1.4-6a) Psaume (Ps 95,1.3-5.7-10) 2 ème lecture (1th 1,1-5b) Evangile (Mt 22,15-21)

DIMANCHE 29 Octobre 2017 30 ème dimanche du temps ordinaire

1 ère lecture (Ex 22,20-26) Psaume (Ps 17, 2-4.20.47.51) 2 ème lecture (1Th 1,5c-10) Evangile (Mt 22,34-40)

Messe anticipée le samedi à 18 h à Saint-Louis -Dimanche à 10 h 30 messe à Notre-Dame

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Published by paroisse du Raincy - dans Feuilles de semaine

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